NEPAL. 5- Fin de trajet et premières découvertes.

 Il est 6h du matin ce mardi 7 juin, quand on arrive enfin à Gaunshahar à bord de notre jeep blanche joliment stylisée avec des pompons de partout. Il est grand temps de dormir après ce long périple...




À 11h20 j'embarque dans le bon vol qui m'emmènera à ma prochaine destination : Katmandou. Cette fois ci, c'est la bonne! Avec chance, je suis placée à côté de la fenêtre. Certes, je profite de la vue sur le Qatar, l'Iran et l'arrivée sur Katmandou. Mais surtout je peux essayer de dormir!! Qatar airways a pris soin de nous déposer une couverture et un coussin comme dans le premier vol. J'ai tout ouvert d'un coup et me suis endormie... 10 minutes? Le temps de louper le passage de la distribution d'eau. Ma gourde est à nouveau pleine mais je préfère l'économiser pour le voyage entre Katmandou et Gaunshahar. Après l'annonce d'un problème électrique, on finit par décoller vers 12h. Je me rendors. Enfin, j'essaye. Je suis à côté d'un népalais (il n'y a que des népalais dans le vol il me semble), le plus bruyant possible. Tant pis, je me concentre sur la sonorité des mots et ça me fait passer le temps. Puis vient le tour du repas. À nouveau, riz, legume, poulet. Je ne vais plus manger que ça de toute manière.



Après un magnifique soleil couchant depuis le ciel, nous atterrissons à 19h22, prenons un bus et entrons dans l'aéroport de KTM avec une inscription "Welcome to Nepal". Quel soulagement. On vérifie encore une fois mon statut vaccinal, la dame ne comprend pas le "passeport covid européen" mais me fait un signe de la main me disant que tant pis, je pouvais passer. Puis c'est au tour du visa d'être vérifié à un nouveau guichet. J'avais eu le mien en avance (bien utile) et passe donc très rapidement cette étape (j'étais la seule avec un visa étranger, en revanche la queue était énorme du côté népalais). Puis je passe un long couloir qui me conduit jusqu'aux baggages. Il faut repasser la sécurité. Arrivée devant le tapis roulant, je commence à me demander si mon sac m'a bien suivi jusqu'à ici. Soulagement en voyant le couvre sac imperméable orange. Je sors.


Devant l'entrée de l'aéroport, je tombe sur tout un amas de personnes, de taxis qui proposent leurs services. Je cherche Shamser du regard. Ne le voyant pas je traverse la route. Puis j'entends "Louise Louise!" derrière moi. Je me retourne et le vois tout souriant traversant la route à ma suite avec deux autres hommes. Son accueil est très chaleureux. Je pense d'abord que ces deux hommes doivent être les conducteurs. Un des deux me pose directement plein de questions (de manière très bienveillante et ouverte), et j'apprends à ce moment qu'il s'agit en réalité du frère de Shamser. Il est policier à Katmandou. J'ignore encore le lien du troisième homme, bien qu'il me semble être un ami de Shamser. Ce dernier prend d'ailleurs le volant, moi à l'avant à sa gauche et les deux autres hommes derrière avec mon sac.



On traverse Katmandou par le Nord, je me rends compte pleinement de l'anarchie sur la route (on m'avait prévenue! Mais c'est différent de le vivre). Les klaxons ne s'arrêtent pas. Les voitures roulent de partout, et bien qu'il faille rouler à gauche, elles se retrouvent souvent au milieu, voir à droite. Les routes sont en effet très mal entretenues et il vaut mieux chercher le coin le moins troué. Il fait nuit, mais je contemple déjà ce nouveau pays, ces magasins sur le coin de la route, ces maisons, ces habitants. Je suis un peu déçue lorsque l'on dépose le frère de Shamser, mais je continue de plus belle à faire connaissance avec ce dernier qui me parle de Heaven Hill et à qui je raconte mon parcours. Je n'ai toujours pas vraiment dormi depuis 36h, mes yeux commencent à se fermer, mais je m'en empêche. Il nous reste 7h de route, il faut que je soutienne au moins un peu mon hôte.



Au bout de deux heures, nous nous arrêtons sur le coin de la route pour manger un fameux Dal bhat (Riz Lentilles). Il n'y a que des locaux. Ils rigolent en me voyant, très surpris. Ils me disent namaste, et ouvrent encore plus grands les yeux quand je leur dis Namaste à mon tour. Tout le monde mange à la main (sauf un). Mais Shamser demande directement que l'on m'amène une cuillère. Quand mon plateau arrive, il m'explique qu'il faut tout mélanger. J'exécute. Puis, il verse dans mon riz le jus du poulet. Et là je sens le goût épicé monter. À la fin du repas, j'ai le nez qui coule. Il y a pire comme épice, mais pour un début c'est déjà pas mal! Tant que j'ai ma gourde, Shamser me conseille de ne pas boire l'eau que l'on nous sert. Encore une fois, je suis ses conseils.



Puis nous voilà repartis. D'ailleurs, nous avons évité la pluie jusque-là! Jusque-là... plus on s'enfonce dans le pays, plus la pluie se renforce et la route devient périlleuse. Je suis passée à l'arrière, pour tenter de dormir, ma tête posée sur mon sac. Mais je n'y arrive toujours pas. La route est trop escarpée. Nous faisons à nouveau un stop deux heures plus tard. Je sens que mon hôte fatigue. On fait le plein, et puis on se dirige vers un magasin non loin pour se réhydrater. Le magasin est fermé... alors je propose mon eau à mes deux compagnons de voyage. Le deuxième homme, âge difficile à dire mais surement dans la cinquantaine, avec qui je n'ai pas encore échangé, me remercie profondément pour l'eau et me demande mon nom (il ne parle pas anglais, mais je comprend "name") "I am Louise and you ?", "Binau". Grand sourire. On retourne dans la voiture. Seulement 10 minutes après notre départ, nous sommes stoppés sur la route. Il est 2h du matin. Celle-ci est fermée jusqu'à 4h. Bon... je propose à Shamser de se reposer à ma place à l'arrière en attendant, il hésite puis décline et s'endort en quelques minutes. J'ai un peu plus de mal. J'entends déjà un moustique me tourner autour. Et mon sac est si bien fermé que je ne peux pas attraper mon anti-moustique. Il fait chaud, il fait humide aussi. Je ferme les yeux.


Changement de position, j'ai une crampe au pieds droit. Je lève la jambe sur mon sac, et réitère une deuxième fois le mouvement lorsque celle-ci revient. Puis vers 3h40, la route réouvre. C'est reparti pour au moins 2h de route. Celle-ci est de pire en pire. Le jour finit par se lever, joli paysage verdoyant. Un policier monte avec nous. Fin du voyage dans la boue et l'eau du sommet. Je ferme les yeux et fais confiance à Shamser. Il gère. Aucun problème majeur jusqu'à l'arrivée. Binau descend de la voiture et nous terminons de gravir Gaunshahar avec Shamser et la jeep blanche.



À l'arrivée, il est 6h, deux volontaires sont déjà levés. Un couple ayant la trentaine, un Suisse et une Philippine. Ils me parlent du fonctionnement du Heaven Hill hôtel et me font une visite rapide. Tous les autres dorment. Il y a beaucoup de volontaires en fait! (une dizaine?) Et 5 arrivent encore ce soir apparemment. On me propose un lit dans une chambre où Fanny, une autre française, dort déjà. Les deux autres volontaires m'apportent de vieux draps. Je dors presque sur le bois. Je pose mes affaires et ferme à nouveau les yeux. Mon hôte m'a donné la journée pour me reposer, pas besoin d'aller à l'école aujourd'hui.


Vers 8-9h tout le monde commence à se lever, j'entends parler français un peu plus tard aussi. Ça me poussera à sortir de ma chambre (de toute façon elle donne sur la terrasse et il est difficile de faire abstraction du bruit). C'est ainsi que je fais face pour la première fois aux risques réels de cette ruralité...

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