NEPAL 2022
Népal - Juin 2022
1- Premier voyage solo ?
Besoin d'aventures, besoin de libertés, besoin de challenges, ce mois-ci c'est décidé, je m'envole pour le pays des montagnes.
Salut! Je suis Louise, française de 18 ans, étudiante en Relations Internationales. Ces études me passionnent : elles abordent les théories historiques de la guerre, la paix, le développement, la mobilité, les frontières,... Mais la théorie ne devrait représenter qu'une partie de mes études. Ce n'est pas en apprenant par cœur les citations de Clausewitz ou Jean-Pierre Vernant que je vais avoir une vision globale et réelle du monde dans lequel je vis.
Alors c'est à moi de faire ce grand pas, ce saut dans l'au-delà, ce saut chez l'Autre qui est en fait un même mais que l'histoire nous a poussé à considérer comme un étranger. C'est à moi de faire ce grand pas et je le fais avec plaisir, sans hésitation, aucune.
Toute seule vraiment ? Depuis 3 ans, je mature mon projet, depuis 2 ans je me renseigne d'autant plus sur le Népal, j'écoute des témoignages, je cherche les configurations possibles sur place, depuis 1 an je sais que je vais partir et je commence à monter un dossier, en février 2022 je reserve mon billet d'avion "sur un coup de tête", par l'encouragement de mon père voyant que les prix montaient en flèche, et depuis je complète mon dossier, je commande un visa, je fais mes interminables vaccins, j'achète le matériel, je fais des jobs par ci par là pour financer mon voyage,... mais derrière moi il y a un tas d'encouragements qui font que je ne suis pas seule dans ce projet.
Je suis encore une apprentie, une stagiaire, une enfant tout juste partie du nid, je ne connais rien que ce que l'on m'a appris, c'est à dire que j'ignore encore tout le reste... Alors certes, j'ai cette envie de prouver que je peux me débrouiller toute seule et je déteste l'idée de demander de l'aide et admettre que sur tel point, non je ne suis pas une genie. Mais encore heureux, je peux compter sur l'aide de mes proches, mes parents plus particulièrement, pour m'aiguiller, me conseiller pour faire la trousse à pharmacie, me rappeler les limites, les dangers, les contraintes, pour tout de même contribuer au financement de ce voyage malgré ma volonté de tout gérer par moi-même... et cela, non par nécessité pure mais pour me montrer, justement, que je ne suis pas seule, et que j'ai leur soutien.
Toute seule vraiment ? Et que penser alors aussi de cette famille népalaise qui va m'accueillir sur place ? Que penser de ces enfants aux uniformes bleus et oranges avec qui je vais passer du temps, jouer et apprendre en leur apprenant ? Que penser, encore, de ces autres voyageurs de l'autre bout du monde qui me conteront leurs périples passés?
Alors laissez moi recommencer...
Salut! Je suis Louise, française de 18 ans, amoureuse de la vie et du monde. Me voici en route avec pour compagnons mon sac, ma gourde et ma moustiquaire et j'ai hâte de vous présenter tous ceux avec qui je vais réellement vivre cette nouvelle aventure...
2- Le Projet.
Je suis devant la porte d'embarquement C91, Terminal 2 de l'aéroport Roissy-CDG. Je ne stresse pas (pas encore). J'ai le sourire aux lèvres, je n'arrive pas à l'enlever. Je ne suis même pas impatiente d'arriver à Katmandou, je suis déjà conquise par le trajet en lui-même. Les portes s'ouvrent... il est temps pour moi d'évoquer mon projet de voyage.
Pourquoi toutes ces données ? En fait, c'est à peu près le cheminement que j'ai suivi. Je souhaitais rencontrer une nouvelle culture, de nouvelles coutumes, de nouveaux paysages, me sentir changée par la richesse symbolique de ce pays tout en donnant peut être autant que ce que j'allais recevoir de cette expérience. Ne pas rester passager clandestin, mais essayer à mon tour de remercier ce pays d'une quelconque manière. Non, je ne vais pas faire de treks. Je ne vais pas non plus enchaîner les activités touristiques. Mon projet? Contribuer à l'effort fourni par un népalais très inspirant, Shamser (son Ted Talk, qui a fondé une école en 2014 nommée 'Heaven Hill Academy', à 6h à l'ouest de la capitale Katmandou. Son école a été la première gratuite et non violente du Népal. Gratuite? Parce que les familles ont tendance à retirer leurs enfants du système éducatif par manque d'argent (surtout les filles) afin qu'ils trouvent directement un travail et financent les besoins du groupe. Non-violente? Car l'éducation dans le pays reste très traditionnelle et basée sur la répression. Shamser a grandi dans ce système et, profondément décidé à éviter plus de traumatismes physiques et psychiques chez les jeunes népalais, s'est lancé dans ce projet d'école à Gaunshahar (village où je vais être accueillie). Une école qui considère indistinctement les filles et les garçons, les castes hautes et les castes basses.
Consciente du faible impact que j'aurai sur le développement global de ce si beau pays, je sais aussi que la moindre aide constitue déjà un effort bénéfique pour la population locale. Heaven Hill Academy en a vu passer des volontaires, et n'aurait probablement pas si bien marchée sans eux. Logés et nourris sur place pour 5$ par jour, ce sont ces voyageurs des quatre coins du monde qui l'ont en partie construite, et continuent de l'agrandir (une librairie est actuellement en travaux). Ce sont eux qui vont chercher les enfants des villages voisins pour les conduire jusqu'à l'école, eux qui animent les activités artistiques ou culinaires, les lectures, les courts d'anglais ou d'informatique.
3- Train, Rer, Avion, Premières Galères.
Samedi 3 juin, réveil à 7h57. Toujours cet espèce de sourire collé à mon visage. C'est le grand jour. Enfin... pardon... c'est le premier de trois grands jours. Trois grands jours de périples.
Mon point de départ est la gare de La Garde (Var, 83). Il me faut prendre le train jusqu'à Paris. Je dis au revoir aux parents (ma mère part faire son yoga, je crois qu'ils ne sont pas sereins, moi, ça va). Changement à Marseille, admiration face à la vue panoramique depuis la terrasse de la gare, puis Ouigo jusqu'à Gare de Lyon. Tout s'enchaîne bien. Je suis accueillie près de Paris pour la nuit, chez une amie du collège (quand je vous dis qu'un périple ne se fait jamais seule!!). Marche de 30 minutes sous une pluie torrentielle avec elle, impression de vivre sous la mousson plus tôt que prévu, je constate (un peu trop tard) que mon pantalon n'est pas du tout imperméable. C'est rigolo. Hop hop hop, je vide mes poches et l'argent liquide qui y était caché (oups). Pantalon trempé, chaussures trempées, chaussettes aussi. Mon kway, lui, fonctionne à merveille! Enfin, petit restau parisien et dernier repas français, au menu : ravioles et poireaux (avec une bonne bierre, une petite, ne vous inquiétez pas ;). Il va falloir attendre 1 mois pour regoûter à tout ça. On mange à 18h30, on avait pas vu l'heure, et on commande une tisane dans ce même restau à 20h. Le serveur nous dit "ah bah elle va être sympa la soirée" ... oui, à 22h je dormais.
Dimanche 4 juin, réveil à 8h57. Pour mon avion à 16h je dois prendre le rer A puis le rer B. Problème. Ce matin là le rer B est interrompu. Ok. Bon...
Il est 11h20, la situation devient critique, les parents de mon amie me proposent de me conduire à l'aéroport. Décidément, je ne suis pas seule et merci bien! Puis, grande annonce, la ligne du rer B reprend. Tout rentre dans l'ordre. Rer A, rer B (avec une mère qui fait rouler sa poussette sur mon pieds pendant tout le trajet, je lui pardonne, le bébé était sage) et je débarque enfin à Roissy-CDG. Pfiouuu. Je vérifie que j'ai bien fermé toutes les poches de mon sac, et le dépose tout en récupérant mes billets. Ça devient très très concret là. Je pars vraiment ? Chouette.
Il est 13h30, je passe la douane. Je m'assis. Je souffle (pas trop parce que covid oblige). Mon téléphone est à 96% de batterie, on sait jamais, je le branche quand même (peut être que ces 4% de recharge me sauveront!). Et puis je me rends compte qu'il me faut trouver un adapteur de prise électrique pour le Népal. Alors je débranche mon téléphone (il est désormais à 98%) et je vais chercher un Relay. Je le trouve. Mais je ne trouve pas le bon adaptateur. Ça, les parents ne le savent pas encore. Alors je sors du magasin, un peu dépitée mais pas de soucis, j'ai toujours le même sourire aux lèvres, et je retourne brancher mon téléphone. Je vous jure que malgré tout il n'est jamais arrivé à 100%! J'embarque enfin pour le Qatar...
4- Pourquoi l'aéroport de Doha n'a plus de secret pour moi ou comment le voyage a failli tourner au vinaigre.
J'atterris enfin à Doha, au Qatar. Je n'ai finalement pas beaucoup dormi durant le vol, serrée entre mes voisins, le mur arrière et le passager avant. A la sortie, on prend ma température et puis je passe. Je devrais m'envoler 3h plus tard avec la correspondance... du moins, c'est ce que je pensais encore à ce moment.
Un steward nous dit que nous pouvons aller au Food Corner pour commander à manger sans payer (juste avec notre carte d'embarquement). Alors, j'attends un peu pour prévenir tous ceux que je dois prévenir de ce retard. Et puis en me levant (il était 2h du matin), j'entends une annonce "dernier appel pour l'embarquement à destination de Katmandou". Je me dis "Ho non je n'ai pas entendu les appels précédents ???". Je me dépêche de rejoindre la porte A11. L'embarquement n'a pas commencé. C'est un autre vol Qatar Airways qui va partir pour Katmandou à cette heure-ci. Rassurée, je pars enfin chercher ma nourriture. Je parcours toute la zone d'embarquement A et tombe finalement sur l'espace de restauration. Je n'ai pas vraiment faim. Je demande au cas où à une serveuse de vérifier mon billet pour savoir si la compagnie a déjà transféré les sous pour la restauration sur ma carte d'embarquement. Hélas non, pas encore, me répond-elle en scannant mon billet. Bizarre, on m'avait prévenu que ça se débloquerait vers 2h10, hors il était 2h40.
Tant pis, je me reboost mentalement et me dirige à nouveau vers la porte d'embarquement A11. J'en aurai bientôt fini! L'embarquement recommence enfin vers 3h20. Il n'y a pas de scan, le check est géré par quatre personnes pour tout l'avion. Elles vérifient billets par billets et passeports par passeports toutes les informations des voyageurs. Temps d'attente... interminable, un record. Fatiguée, n'ayant pas dormi depuis 20h, je m'assis et attends que ma zone soit appelée. Vers 4h20 je passe dans les derniers, si ce n'est la dernière. Le billet d'un homme devant moi ne passe pas. Puis après 5 minutes d'attente, une hotesse le laisse entrer. Puis c'est mon billet qui ne passe pas cette fois-ci. Et à ce moment, je ne prends toujours pas conscience de la situation.
La dame me dit de me mettre de côté, puis, au bout de quelques minutes, m'annonce que je ne suis pas en train d'embarquer pour le bon avion. Heu... pardon? Après 5h d'attente? Et là, le flash qui fait un petit peu beaucoup pas trop plaisir... l'appel de dernière minute de 2h du matin. Un autre vol pour Katmandou, qui m'attendait les bras grands ouverts, à l'heure, et que j'ai loupé pour attendre 5h!! D'abord je me dis "Ho ******". J'ai d'ailleurs l'impression de réagir exactement comme ma mère quand quelque chose ne va pas comme prévu (dans mon expression du visage, pas dans le vocabulaire). Et puis, je demande à l'hôtesse où je peux récupérer un nouveau billet pour vite vite prendre ce vol là qui est en train de partir. Là, il était temps de réagir. Elle m'indique le point d'information de Qatar Airways un peu plus loin. Je me dis que tout est encore jouable. C'est beau la naïveté.
Alors je retraverse toute la zone A en courant. Je demande à d'autres employés où est ce point d'information, un m'y conduit très gentiment. Je marche plus vite, il m'abandonne en me criant où je pouvais trouver mon fameux point info. J'y arrive. Là, on me renvoie à l'espace achat de la zone B (la dame l'écrit sur mon billet). Ok... je cours vers la zone B. Je demande au point info B où il me faut aller. Ils me disent "tu descends, puis tu montes, puis tu continues". Heu... ok... Je descends, je monte, je tombe face à un espace lounge. Il n'y avait que ça à cet étage. Le gars m'indique l'ascenseur derrière moi. J'ai l'impression d'être dans un escape game. Je monte au 2eme étage.
J'arrive alors à un passage de sécurité. On me donne encore de nouvelles indications (pour le coup, tous les employés ont été très efficaces et compréhensifs). Je passe la sécurité dans l'autre sens, et arrive à l'espace achat zone B. Heureusement, je n'attends pas trop. Mais... on me renvoie à l'espace achat zone A. Lol, ils auraient pu se coordonner sur ce coût là.
Alors je dois repasser la sécurité dans le bon sens cette fois-ci, je fais attention à passer au même endroit qu'à l'aller pour ne pas être bloquée (je vous rappelle que mon avion était officiellement parti depuis 2h et donc mon billet plus valide). Je passe, mais ma gourde elle, est stoppée. Bah oui évidemment que ma gourde était pleine! Toujours avoir un téléphone chargé ET une gourde pleine. Je n'avais pas prévu de passer la sécurité... alors je bois tout d'un coup et repars en direction de l'espace achat zone A. Encore une fois, je galère à trouver, puis, ENFIN (après avoir encore passé un espace de sécurité en sens inverse) il est devant moi !! Il est 5h10 environ. À nouveau, attente interminable. Il doit être 5h40 quand on prend enfin ma demande. L'hôtesse, très gentille, comprend mon problème et me propose un billet pour le prochain vol vers Katmandou. Je m'attends à un coût supplémentaire faramineux... mais non, elle me parle de 4 à 7€?? Au moins une bonne nouvelle!! Pour vérifier mes documents, elle me renvoie tout de même vers quelqu'un d'autre. Une autre file, une autre file interminable. Là, honnêtement, avec toute la bonne volonté que je peux avoir en moi, ça ne va pas être possible d'attendre encore autant. Sans repos, sans avoir mangé depuis 18h, avec le stress (et oui, il a finalement pointé le bout du nez), je commence à ne pas me sentir bien et me dit qu'il est temps d'accélérer les choses.
Un steward se montre encore une fois très compréhensif et me fait passer en file 1ère classe. Après 10 minutes, je suis accueillie au guichet. Mes documents (vaccin Covid et le formulaire d'entrée sur le territoire népalais) sont vérifiés, tout est bon, je dois retourner voir l'autre dame du point achat zone A. Elle valide à son tour ma confirmation de réservation pour le vol de 11h45 (je paye finalement 2€45 !), l'imprime et me demande de retourner ENCORE UNE FOIS dans l'autre file pour le check-in. Comme j'ai désormais la confirmation en main, je souffle quand même intérieurement. Surtout qu'il n'y a plus beaucoup de monde dans la file économie d'à côté. Alors j'y vais. Lorsque mon tour arrive, j'ai la chance de retomber sur le steward m'ayant conduit à la file 1ere classe un peu plus tôt. Il s'occupe donc encore une fois bien gentiment d'imprimer ma carte d'embarquement.
C'est à ce moment qu'il m'annonce en voyant mon dossier que j'avais été surclassée dans le vol parti sans moi vers 2h30. J'avais été surclassée par coup de bol, et je n'en avais même pas profité !! Cela explique en revanche la raison pour laquelle je n'ai pas payé plus de 2€45 pour mon changement de vol... alors que tout était entièrement de ma faute. Le steward rigole un peu de ma situation et écrit le numéro de porte où je dois aller, et que je ne dois pas louper ! Billet en main, Billet VALIDE en main, je repasse la sécurité et me dirige vers cette fameuse porte E20, à l'opposé de la zone A. Il est 7h30, je n'ai qu'une envie c'est de dormir, mais je ne suis plus aussi sereine qu'avant. Je vérifie plusieurs fois sur le site de Qatar airways que mon embarquement est bien porte E20. Je mets deux réveils.
5- Fin de trajet et premières découvertes.
Il est 6h du matin ce mardi 7 juin, quand on arrive enfin à Gaunshahar à bord de notre jeep blanche joliment stylisée avec des pompons de partout. Il est grand temps de dormir après ce long périple...
À 11h20 j'embarque dans le bon vol qui m'emmènera à ma prochaine destination : Katmandou. Cette fois ci, c'est la bonne! Avec chance, je suis placée à côté de la fenêtre. Certes, je profite de la vue sur le Qatar, l'Iran et l'arrivée sur Katmandou. Mais surtout je peux essayer de dormir!! Qatar airways a pris soin de nous déposer une couverture et un coussin comme dans le premier vol. J'ai tout ouvert d'un coup et me suis endormie... 10 minutes? Le temps de louper le passage de la distribution d'eau. Ma gourde est à nouveau pleine mais je préfère l'économiser pour le voyage entre Katmandou et Gaunshahar. Après l'annonce d'un problème électrique, on finit par décoller vers 12h. Je me rendors. Enfin, j'essaye. Je suis à côté d'un népalais (il n'y a que des népalais dans le vol il me semble), le plus bruyant possible. Tant pis, je me concentre sur la sonorité des mots et ça me fait passer le temps. Puis vient le tour du repas. À nouveau, riz, legume, poulet. Je ne vais plus manger que ça de toute manière.
Devant l'entrée de l'aéroport, je tombe sur tout un amas de personnes, de taxis qui proposent leurs services. Je cherche Shamser du regard. Ne le voyant pas je traverse la route. Puis j'entends "Louise Louise!" derrière moi. Je me retourne et le vois tout souriant traversant la route à ma suite avec deux autres hommes. Son accueil est très chaleureux. Je pense d'abord que ces deux hommes doivent être les conducteurs. Un des deux me pose directement plein de questions (de manière très bienveillante et ouverte), et j'apprends à ce moment qu'il s'agit en réalité du frère de Shamser. Il est policier à Katmandou. J'ignore encore le lien du troisième homme, bien qu'il me semble être un ami de Shamser. Ce dernier prend d'ailleurs le volant, moi à l'avant à sa gauche et les deux autres hommes derrière avec mon sac.
À l'arrivée, il est 6h, deux volontaires sont déjà levés. Un couple ayant la trentaine, un Suisse et une Philippine. Ils me parlent du fonctionnement du Heaven Hill hôtel et me font une visite rapide. Tous les autres dorment. Il y a beaucoup de volontaires en fait! (une dizaine?) Et 5 arrivent encore ce soir apparemment. On me propose un lit dans une chambre où Fanny, une autre française, dort déjà. Les deux autres volontaires m'apportent de vieux draps. Je dors presque sur le bois. Je pose mes affaires et ferme à nouveau les yeux. Mon hôte m'a donné la journée pour me reposer, pas besoin d'aller à l'école aujourd'hui.
6- Rencontre officielle avec les sangsues.
À peine arrivée dans ce petit havre de paix, j'ai l'opportunité et la chance de rencontrer une tranche de la population très sympathique : les sangsues...
Après la douche, j'ai donc sorti ma trousse de secours. Je ne pensais pas qu'elle servirait de si tôt. Je désinfecte directement la piqûre (indolore), qui saigne allègrement. Puis y place un pansement. Il ne suffira pas. Au bout de 10 minutes il est déjà totalement imbibé de sang. Je redésinfecte donc et accroche un mouchoir avec du sparadrap, que je garde toute la journée.
7- Jour 1 : Rencontres, pancake et coucher du soleil.
Vers 14h, alors que j'allais me rendormir, deux volontaires arrivent sur la terrasse, Fanny (Française) et Dan (Anglais), suivi de nombreux autres quelques minutes plus tard : Milton et Raphaël (les deux autres Français), Tom (Anglais), David (Tchèque). Puis le soir nous ont rejoint deux Espagnols Juan et Javier et un Belge, Lars. Avec le couple suisse/philippin (Caldi et Béa) nous sommes maintenant 12 volontaires (il nous manquera bientôt des lits ahaha).
Alors que je n'ai toujours pas mangé de la journée (le lunch se prend à l'école) je pars explorer le village avec Dan, à la recherche d'un peu de nourriture. La nature est à perte de vue et le paysage, bien que nuageux, reste grandiose. Nous entrons finalement dans le magasin de Loksmi. Cette népalaise nous propose des pancakes ou des omelettes. J'opte pour un pancake. Dan, sur le moment, préfère les chips et gâteaux au chocolat Made in India. Après quelques jours de Dal Bhat, il est probable que je sois aussi en manque de snacks. Pour l'instant, je me conforme à l'alimentation locale.
Par la suite, nous enchaînons les jeux de cartes, les unos, pendant que d'autres écrivent dans leur journal ou préparent de nouveaux treks. Puis il est l'heure de préparer le Dal Bhat du soir. Découpage de haricots, épluchage de pomme de terre, de citrouille,... c'est Kalpana, la femme de Shamser, qui se charge par la suite de faire cuire le riz et de mélanger les légumes. Elle nous ramène d'ailleurs de la pastèque, excellente! Fanny nous propose également des mangues achetées à Besisahar (la ville la plus proche) le wk dernier. Ça fait du bien de manger des fruits frais!
8- Welcome to Heaven Hill Academy!
Mercredi 8 juin, réveil à heu... pas de réveil. Reveillée vers 6h par la famille de Shamser et des volontaires sur la terrasse. La nuit était top sur mon sommier en bois. Premier petit déjeuner ici, du Dal Bhat évidemment. Les nuages viennent à nous... c'est beau.
9- Cours de cuisine à Gaunshahar.
17h30, nous commençons à éplucher les légumes pour le Dal Bhat du soir. Comme le repas est prévu pour 19h30, nous avons le temps d'aller enfin goûter nos momos végétariens chez Loksi...
Jusqu'à 19h20 nous sommes aux fourneaux. Bien loin des 30 minutes promises. Mais quelle expérience ! Certains talents se sont révélés (pas les miens) et les moqueries ont fusé de la part des locaux. On a passé un très bon moment. Loksi nous a rejoint vers la fin... puis a fait cuire les momos et nous les avons dégustés comme si nous n'avions pas mangé depuis une semaine. 10 chacun! Pour la modique somme de 120 roupies = 1€!!
10- 219 oeufs plus tard : tiktok, danse, mariage.
Ce jeudi 9 juin, le bruit sur la terrasse ne me réveille qu'à 8h55. Je commence à m'y habituer. Une réunion de village est en train d'être conduite près de l'arbre au-dessus du Heaven Hill hotel. Avec David et Fanny nous nous rapprochons de ce groupe, mais nous comprenons difficilement (pas du tout) le sujet de débat...
11- Soirée d'adieux et de résultats universitaires.
Sur le chemin retour, je tombe sur le seul petit temple du village. Bouddha (il me semble qu'il s'agit de Bouddha) est sous la pluie.
12- Noix de coco, Énergie naturelle et Déluge.
Ce matin, je me suis posée vers l'arbre juste au dessus de chez nous pour une petite contemplation du matin. Mon ami l'escargot a rejoint la meditation. J'étais prête pour la dernière journée avant le week-end...
Vendredi 10 juin, 10h, je retourne à la cuisine. Les petites classes sont déjà occupées par des volontaires. Au menu, Riz à la crème sucrée et noix de coco. Avec Lars et Dan, qui sont aussi de cuisine, c'est vrai qu'on est un peu réticents. Je commence donc à couper 5 noix de cocos, celles ci sont toutes petites par rapport à celles que l'on a en tête. Et quelques unes sont déjà dépassées, il faut les mettre au compost. La crème, on n'ose pas la goûter, tandis que le quart des noix de coco est dans nos ventres avant d'être ajoutés au plat.
Alors que les enfants sont émerveillés par le drône de Caldi, nous quittons l'école pour le week-end. Les enfants n'ont pas cours le samedi, et les volontaires ont également le dimanche de libre.
En faisant la cuisine, j'avais remarqué un grand arbre un peu plus bas dans la colline. J'avais très envie d'aller le voir de plus près et sentir un peu son énergie comme mon père me l'a appris. Alors comme nous avons du temps, nous descendons avec Dan, Javier et Juan. Juan abandonne vite, il fait chaud et évidemment... si nous descendons il faut remonter! Mais seulement quelques minutes plus tard nous y arrivons. L'arbre et l'endroit sont splendides.
Nous avons une belle vue sur les champs, sur Besisahar en bas, et les petites chèvres non loin de nous. Je me rapproche de l'arbre et souhaite l'entourer de mes bras. Mais je remarque bien vite des araignées un peu partout... je pose alors ma main contre le tronc et tente de me connecter avec cette grande présence de la nature. Puis Javier et Dan me demandent ce que je fais. Je leur explique, alors ils posent aussi leur main sur l'arbre. Dan ressent enfin quelque chose... et non en fait... ils se moquent de moi ahaha. Tant pis, le flux d'énergie restera entre l'arbre et ma personne.
Nous remontons au Heaven Hill Academy, puis plus haut au Heaven Hill hotel. Nous sommes tout transpirants et bien contents de prendre une douche froide. Plus tard, nous retournons au magasin de Loxmi, je prends un thé. C'est qu'il est très bon. Les autres prennent des omelettes ou des snacks. En plus de Loxmi, il y a Kalpana et Bimala avec nous. C'est un très bon moment.
Puis vient le soir, et Bimala nous filme enfin pour poster un nouveau tiktok! Juan sort d'ailleurs la guitare bleue des volontaires. Hélas, le cours de danse officiel n'est pas pour aujourd'hui, Bimala est trop timide pour danser face à Shamser, et en extérieur nous dit elle. Alors elle n'est même pas sur le tiktok. Bimala est vraiment drôle, elle ne fait que répéter "Ho my god" avec son petit rire et sa main sur la bouche dès qu'elle est émerveillée, ou gênée, ou contente, ou surprise... n'importe quand en fait. Elle nous montre souvent des photos d'elle avec les cheveux lâchés, des tenues traditionnelles et dit spontanément "Ho my god, I am so beautiful". C'est vrai qu'elle est très belle, mais surtout elle est vraiment humaine et c'est ça qui est beau à voir.
Le moment est venu de passer à table. Au menu? Dal Bhat. Ce soir, je l'apprécie encore plus. Je pense que j'avais faim. Chacun est occupé, Lars avec son montage vidéo, Dan avec le nouveau LinkedIn de Heaven Hill, moi avec la publication des articles. Mais finalement nous nous retrouvons tous pour nos habituels jeux de cartes. Après des parties de uno, nous évoluons avec le jeu du Killer. Finie vers minuit, c'était encore une super soirée...
En plus de la bonne ambiance entre tous, le temps crée une atmosphère conviviale. Il pleut intensément, il y a des éclairs partout, c'est un peu le déluge. Et nous, sous notre toit, sommes tous serrés pour affronter les gouttes et le froid qui vient sur la terrasse. L'électricité est stoppée à de nombreuses reprises. On ne réagit même plus lorsque la lumière s'éteint. Je mets ma lanterne à côté de nous pour continuer à jouer. J'avais hésité à l'emporter pour le voyage. Offerte par mon père, elle s'avère finalement quotidiennement utile.
Tatataaa un éclair tombe à 5 mètres derrière nous. Les fils électriques grésillent. Fanny et Dan devant moi sont choqués ahaha. Avec le bruit et la lumière ils ont eu l'impression que la foudre leur tombait sur la tête. Je pense que j'étais trop préoccupée à dire 'uno' pour être surprise moi même même si ça restait impressionnant. J'aime beaucoup cette vie auprès de la nature et de ses éléments. Entendre cette pluie torrentielle, sentir ce vent, voir les insectes voler autour de la lanterne, et même... découvrir un papillon dans ma pantalon (qui est très large, c'est compréhensible). D'ailleurs, pour faire fuir les moustiques, la technique ici est de faire brûler une boîte d'œufs. Ethan, le fils de Shamser et Kalpana s'amuse à courir autour de nous avec.
La journée est finie... il est temps d'aller dormir, nous sommes épuisés par la journée et la chaleur.
13- Exploration, Cascade et Baignade.
14- Burger, Milkshake et Aventure en Bus.
Dimanche 12 juin, c'est le grand jour. Nous partons à la recherche du paradis alimentaire à Besisahar!!
Petit réveil vers 9h, avec notre amie l'araignée. Après un bon Dal Bhat nous partons pour la ville. Environ 45 minutes de descente. Il n'y a que des escaliers. C'est rapide mais ça reste assez physique, il fait notamment très chaud et 2 jours plus tard j'ai encore des courbatures. Je pense que le manque d'eau joue.
Nous arrivons dans les alentours de 11h. C'est ma première ville népalaise! Je n'étais encore jamais sortie de Gaunshahar. Et c'est un peu comme comme je l'imaginais. Des magasins de partout. Des bus. Des fruits, des légumes, des vêtements. Les gars prennent une bouteille de soda. Une micro bouteille. Peut être du 25cl. Mais ça reste rafraîchissant. Puis on se dépêche de rejoindre le fameux restaurant...
Et quel restau! Le Burger house! À l'autre côté de Besisahar. Il n'y a personne quand nous entrons. En même temps il est encore tôt. Les serveuses nous apportent des verres d'eau. Puis nous nous empressons de commander. C'est l'heure du régal...
Au menu pour moi : Pizza champignons fromages poulet, Hamburger poulet, Milkshake à la framboise, et pour finir, je commande des momos. Quel bonheur. Nous avons tous commandé des frites avec les Burgers, mais les portions sont assez ridicules. J'ai eu 11 frites. Certains 7, Fanny 14.
Pendant que nous attendons, l'électricité se coupe à de nombreuses reprises... rien de rassurant quant à la conservation des aliments et de nos pizzas surgelées. Tant pis, 2 jours plus tard je ne suis toujours pas malade ;)
Ce restaurant est vraiment sympa. Nous avons de grands canapés (nous sommes 9), de la nourriture et du wifi. Il y a également de belles façades. Après le repas, c'est l'heure de la sieste pour certain...
Puis nous devons prendre le bus de 14h30. Nous nous empressons donc d'acheter quelques fruits. Hélas je n'ai pas le temps de prendre du miel et des gâteaux (contrairement à Fanny)... Au moins nous arrivons à l'heure pour le bus, mais il partira au moins 30 minutes plus tard.
Ce bus est spécialement dédié au trajet Besisahar/Gaunshahar pour 100 roupies=83 centimes. Il y a deux horaires dans l'après-midi. Mais évidemment le conducteur souhaite remplir son bus. Alors nous attendons qu'il soit plein. Il fait si chaud à l'intérieur. Quelques volontaires décident d'attendre dehors. C'est assez insupportable. Puis nous finissons par partir. Nous avons 1h de route.
Le bus est en effet rempli. Au bout de 10 minutes, Lars demande au chauffeur si nous pouvons monter sur le toit. Ce que nous faisons. Nous sommes 9 sur le bus. La vue est incroyable et le trajet beaucoup plus agréable qu'à l'intérieur. Nous avons de l'air frais, de quoi respirer. La route n'est pas plate c'est évident. Et la barre derrière notre dos fait bien mal, il faut trouver la meilleure manière de s'assoir/s'allonger. Mais l'expérience vaut largement le coup.
Le bus commence à patiner dans la boue vers la fin du trajet. Très souvent, il ne peut pas aller plus loin, il faut donc terminer à pieds et le prix s'abaisse à 50 roupies=41 centimes. Mais nous avons espoir que cela ne soit pas le cas aujourd'hui. Une pelleteuse se rapproche et tente par tous les moyens d'applatir la route. Il y a du monde qui attend derrière nous. Après quelques tentatives le bus passe enfin et nous continuons notre périple. Il ne faut pas trop regarder dans le vide ahahah. Le bus s'arrête à nouveau et je propose à Dan et Lars de rentrer à pieds. Ils regrettent rapidement cette décision, mais nous arrivons finalement plus tôt que le bus à destination. Il est grand temps de prendre une douche.
Ce soir, nous fêtons le départ définitif de Bea et Caldi et le départ temporaire de Fanny (qui va réparer son ordinateur à Katmandu) et Lars (qui doit faire un check-up santé aussi à Katmandu pour partir en Australie dans 1 mois). À Besisahar, nous avons acheté des raquettes de ping-pong et 3 balles pour 200 roupies=1,60€. Ce soir, j'organise donc un tournois pour tous. Nous déplaçons les tables pour en faire une grande. C'est encore un excellent moment. Ceux qui perdent par fanny doivent rester sous la table pour le prochain match. Ceux qui perdent, tout simplement, deviennent le lampadaire officiel. Nous avons encore de nombreuses pannes d'électricité ce soir!
Après la finale gagnée par Javier, nous partons nous coucher. Demain, il sera temps de retourner à l'école :)
15- Sommet sous le brouillard et Hymne Nationale.
Mardi 14 juin, je pars à l'aventure dans la jungle népalaise avec Raphaël. Nous tentons d'atteindre le sommet du mont qui s'élève au dessus de Gaunshahar. Mission réussie au bout de 1h30 de marche! La vue n'est pas incroyable, nous ne voyons que des nuages. Mais le trajet vaut largement la peine. Je découvre encore toutes sortes de petites bestioles. Nous rentrons à la lampe frontale (au sommet seulement, nous n'en avons plus besoin ensuite), le brouillard est impressionnant.
Ce mardi 14 juin, c'est aussi la journée internationale du don de sang. Je ne pensais pas que mon sang profiterait à plus de 50 sangsues lors de cette marche!! Mes pieds saignent toute la soirée. C'est mon record et l'expérience n'est pas si insupportable finalement ahaha. Hier, un couple d'américains (Sophie et Chris) a débarqué. Avec Raphaël nous leur avons proposé de se joindre à nous. Ce qu'ils ont fait sans en être convaincus à cause de la pluie. Au bout de 30 minutes ils ont fait demi-tour à cause des sangsues. Pour un premier jour c'est vrai que ça peut être impressionnant. Maintenant je me suis totalement habituée, j'ai juste peur de manquer d'antisceptique et de pansements. Pour l'éviter, Kalpana, la femme de Shamser, m'a montré une nouvelle technique : déchirer un bout de papier, l'asperger d'antisceptique et le coller sur la plaie. Ça tient et c'est très efficace!
Ce soir, nous accueillons également une nouvelle volontaire italienne, Eleonora. Après être passés à 7, nous commençons à nouveau à être beaucoup. Je suis contente d'avoir eu une semaine entière avec le même groupe pour tisser de bons liens. Ça commence en effet à être plus compliqué avec les nouveaux arrivant. Il me semble que nous accueillons une française demain soir (mercredi 15 juin). Encore une?? Nous serions donc 5 français, ça commence à faire beaucoup ahaha. Heureusement, Fanny est à Katmandou en ce moment et Raphaël est parti 2 jours avec Shamser dans une autre école. Nous ne sommes donc que deux français au Heaven Hill hotel pour le moment, Milton et moi-même.
Demain, Bimala va nous montrer un magasin à Gaunshahar où je pourrais trouver des bijoux. Affaire à suivre...
J'ai d'ailleurs cherché la traduction de l'hymne nationale népalaise!! :
Sayaun Thunga Phool Ka
Sayaũ thũgā phūlkā hāmī,
euṭai mālā nepālī
Sārvabhaum bhai phailiekā,
Mecī-Mahākālī
Prakṛtikā koṭī-koṭī
sampadāko ā̃cala,
Vīrharūkā ragatale,
svatantra ra aṭala
Jñānabhūmi, shāntibhūmi Tarāī,
pahāḍ, himāla
Akhaṇḍa yo pyāro hāmro
mātṛbhūmi Nepāla
Bahul jāti, bhāshā, dharma,
sãskṛti chan vishāla
Agragāmī rāshṭra hāmro,
jaya jaya Nepāla!
Les cent fleurs
Nous sommes les cent fleurs
d’une seule guirlande, le Népal
Souverain, il s’étend
de Mechi à Mahakali.
Conservant l’héritage éternel
de la nature versé
Par le sang des braves libres
et indestructibles.
Terre de connaissance, de paix,
de Téraï, de collines, de montagnes
Notre bien-aimée
et indivisible terre patrie, le Népal.
Notre population, notre langue,
notre religion, notre culture sont si grandes
Notre nation si riche, longue vie,
longue vie au Népal.
16- Jungle népalaise : début d'une belle aventure...
Je crois qu'à la base c'était une blague. Puis c'est devenu l'une des aventures les plus fortes en émotions de ma vie...
Cela fait quelques jours que j'ai du mal à vivre de nouvelles expériences. Les journées commencent à se ressembler et je n'aime pas trop ça. Lever, Dal Bhat, École, Lunch, Repos, Dal Bhat, Jeux, Nuit. À partir du moment où je n'ai pas grand chose à raconter, c'est que mon voyage n'est pas exploité au maximum. Et ça, ça me dérange, bien que tout se passe à merveille.
Mercredi, Bimala m'a accompagnée chez une amie qui tient un magasin où je pouvais trouver des bijoux. C'était très petit mais j'ai tout de même dégoté de jolies boucles d'oreilles dorées pour 150 roupies=1,25€ et six bracelets rouges et dorés pour 30 roupies=25 centimes. J'apprendrai plus tard que les bracelets rouges signifient que je suis mariée. Peut être que l'on ne me proposera plus de mariage népalais au moins ahaha.
Nous sommes aussi retournés au magasin de Loxmi jeudi, pour fêter le dernier soir de Dan avec des samoussas! Hélas nous n'en avons préparé que 30 pour 10 personnes, et nous sommes restés sur notre faim. Ils étaient tout de même excellents et nous avons passé une très bonne soirée. Ça fait toujours mal de s'attacher aux gens et de savoir qu'on ne les reverra sûrement plus jamais. Je sais que cela fait partie du jeu. Dan va continuer son périple en Égypte, Liban, Jordanie, Palestine, Israël (et Tunisie?) avant de retourner chez lui au Royaume-Uni. De belles découvertes l'attendent encore!
Alors certes, j'ai continué à innover un peu chaque jour, mais ce vendredi, j'ai senti le besoin de vivre une vraie nouvelle expérience. Et c'est là que Sébastien, le nouveau français qui vient d'arriver, nous propose d'aller camper dans la jungle au dessus de Gaunshahar.
Très vite, le projet est pris au sérieux. C'est décidé, ce soir, nous prenons les tentes et allons à la rencontre de la nature pure, des sangsues, des oiseaux... et des tigres ?
Tout le monde y va un peu à reculons et en même temps motive le projet. Après avoir ouvert la grande malle à tentes du Heaven Hill hôtel, nous en choisissons deux, préparons nos sacs, achetons des provisions d'eau et de nourritures et partons vers 17h30. Direction : le sommet d'une colline un peu au-dessus de Gaunshahar (plus proche que celle où nous sommes allés avec Raphaël la dernière fois). Nous cherchons le meilleur chemin, mais c'est vrai que nous y allons un peu à l'aveugle. Des locaux nous conseillent comme ils peuvent. Après avoir bien avancés sur la route, nous entrons dans la jungle, la vraie.
Font partie de l'équipe : Javier et Juan, les deux amis espagnols, Eleonora une nouvelle volontaire italienne et Sébastien le nouveau français. Hélas Dan est déjà parti, Raphaël est très malade et Milton ne se sent pas de venir. Nous partons donc à 5, qui s'avère finalement être un très bon nombre et nous permet de passer une partie de la soirée tous dans la même tente.
Après 1h de recherche environ, nous montons finalement les deux tentes sur un espace relativement plat, en plein milieu de la jungle. Ce n'est pas le sommet mais nous nous disons que ça suffit. Les sangsues nous ont déjà bien repérés.
Lorsque nous entrons un à un dans la tente la plus grande, voici l'état des choses :
1) il fait beau dehors, il a beaucoup plu hier et nous espérons y échapper cette nuit. Normalement, nos tentes sont tout de même Waterproof.
2) la nuit tombe et nous nous plongeons dans l'atmosphère de la nature sauvage, écoutons les bruits autour de nous, c'est très agréable et déjà assez impressionnant.
3) nous savons qu'il est possible qu'un tigre vienne nous rendre visite, mais nous ne savons pas qu'elle en est la probabilité. Des locaux nous ont dit qu'ils en avaient vu quelques fois, d'autres qu'il n'y en a plus dans les parages maintenant. Dans la tente, nous prenons tout de même le temps de lire un guide de survie au cas où nous aurions à faire face à un tigre : la meilleure des solutions est de courir. Pour autant, les tigres craignent naturellement les humains, il faut donc que nous lui montrons que nous sommes nombreux et crier fort. Nous pouvons aussi monter dans les arbres, nous en avons repérés quelques uns autour de nous. Par sécurité, mais surtout parce que ça nous amuse, nous confectionnons une arme avec le couteau de cuisine pris à Kalpana et un bâton en bois. Nous avons aussi des bâtons de marche et mon couteau suisse.
4) l'ambiance est au beau fixe nous sommes ravis d'être allés jusqu'au bout de l'idée et nous nous sentons en sécurité... so far.
Il est 19h30, la nuit va être longue...
17- Jungle népalaise : 4 ennemis d'une nuit.
Après être rentrée hier matin (samedi 19 juin), je me suis demandée ce que je pouvais bien écrire sur cette nuit auprès de la nature. Ne rien dire? Tout dire? De quelle manière? C'est que si tout s'est finalement très bien terminé, et que l'expérience en elle-même a été incroyablement enrichissante et drôle, il y avait quelques facteurs risques que nous avions mal calculés. Je pense alors qu'il me faut rester fidèle comme je le fais depuis le début de mon partage d'expérience et vous raconter cette nuit comme je l'ai vécue pour peut-être enrichir vos propres futures expériences.
Rencontre du premier ennemi : les sangsues.
Troisième ennemi : la pluie et les orages.
Quatrième ennemi : le froid.
Les leçons
18- Retour aux bonnes habitudes.
Ce dimanche, nous sommes repartis pour Besisahar! Une semaine s'est écoulée depuis notre dernier bon restaurant, il est temps d'y retourner.
19- Lending Hope, thés et pieds mouillés.
20- Rizières, Rizières, nous voilà.
Plusieurs fois, Suman vient nous voir pour nous proposer de faire une pause. Nous refusons systématiquement. Les autres ne font pas de pause alors pourquoi en ferions-nous? Encore une fois, tout le monde rigole. Sa mère nous propose de manger avec eux, ce que nous acceptons bien volontiers. Une heure passe, puis deux. Je demande à Suman quand ils ont prévu de manger. Il me dit "half an hour" (une demi-heure). Génial ! Puis une heure passe et toujours rien. À 14h30, alors que Suman nous propose encore de faire une pause, nous lui faisons comprendre que nous n'en ferons pas avant le repas. 10 minutes plus tard, c'est l'heure du Dal Bhat! Je pense qu'il voulait dire "an hour and half" (une heure et demi).
Il est excellent, un des meilleurs que j'ai mangé jusque là. C'est peut être car nous le mangeons avec les mains?! Cela peut changer toute la saveur ;) À la fin du repas, très bon timing, les garçons reviennent de Lending Hope. Nous faisons donc la vaisselle pour tout le monde et remercions chacun des villageois pour leur accueil si chaleureux. Après une dernière photo, nous partons en direction de la cascade.
21- Derniers instants à Gaunshahar.
Ce jeudi 23 juin, comme prévu, nous ne faisons rien de spécial et c'est vraiment pas mal. Lever tranquille vers 9h. Dal Bhat. La journée peut commencer...
Hélas, Loxmi va travailler dans les champs aujourd'hui, nous ne pouvons donc pas faire de soumoussas. Bimala aussi est dans les champs. Nous ne pouvons pas avoir de cours de danse. Ethan, le fils de Shamser, qui s'est coincé l'index dans une porte hier soir et qui a dû aller à l'hôpital à Besisahar, est fier de nous apporter plein de fils qui devaient sûrement appartenir à une ancienne volontaire. C'est parti pour une activité création de bracelets. Quoi de mieux pour accompagner cela qu'un bon thé noir avec du miel et des petits gâteaux au chocolat à tremper. Un délice.
Puis pour le lunch, nous avons la chance d'avoir du chowmen, enfin des spaghettis quoi. Avec du "ketchup"!! Quelle belle journée.
Enfin, nous avions demandé à Kalpana dans la matinée s'il était possible de cuisiner des tortillas espagnoles pour le repas du soir. Ce sont Juan et Javier qui y tenaient. Alors vers 17h30 nous allons acheter des œufs et commençons à éplucher les pommes de terre. Nous avons hâte de faire goûter ce plat à Kalpana et Ethan. D'ailleurs, il n'y a pas Shamser, le couple d'Américains, Eleonora et le nouveau volontaire indien car comme Heaven Hill est fermé, ils sont allés 5 jours aider à New Marigold, une autre école qui a vraiment besoin d'aide. Ceux qui ne cuisinent pas font travailler leurs méninges avec des casse-têtes et bouts de bois...
Vers 19h30 nous préparons enfin la première Tortilla!! Ça sent si bon. Comme Juan et Javier se sont récemment fait mal à l'épaule, c'est Fanny qui est en charge de retourner la première production. Et... ça ne loupe pas ahaha la moitié tombe de la poêle. Ce qui reste est tout de même excellent!! Javier et Juan prennent la relève pour les 3 qui suivent. Vers 20h nous sommes tous à table. Avec un peu de riz, le repas est parfait. Nous faisons goûter un bout à Ethan, qui fait une grimace et recrache tout. C'est étonnant sachant qu'il n'y a que des aliments dont il a l'habitude ! Pommes de terre, Œufs, Oignons, Sel, Huile. Kalpana n'en prend pas non plus, elle ne se sent pas très bien. Au moins, nous lui avons évité de préparer du Dal Bhat pour nous tous ce soir. Et puis tant pis, ça fera plus de tortillas pour les volontaires!!
Nous terminons la soirée avec des jeux de cartes et de la musique. Demain, nous partons donc à 7 (David est le seul à rester) à Pokhara. Une magnifique ville, le Annecy du Népal, à environ 5 heures de bus. Tout s'est en fait très bien organisé. J'avais très envie d'y aller et l'ai donc proposé à Lars, puis plus sérieusement à Milton. Puis nous avons appris que Raphael prevoyait d'y aller au même moment, il s'est donc joint à nous. Puis Fanny. Les espagnols avaient prévu d'aller près de Katmandu mais se sont laissés convaincre de venir au moins un soir avec nous (ce n'est pas du tout sur leur chemin ahaha, c'est comme s'ils faisaient un détour à Toulouse depuis Marseille pour aller à Paris). Bref, demain nous sommes 7 à partir. Après débat, nous partirons ce vendredi 24 juin vers 9h du matin.
22- Soirée mémorable à Pokhara.
[Je n'ai pas encore eu le temps de télécharger les photos, à venir...]
Jeudi 21 juillet, cela fait une quinzaine de jours que je suis rentrée saine et sauve en France pour le plus grand bonheur de mes parents. Pour ma dernière semaine au Népal, j'avais décidé de profiter à 100% du lieu et d'arrêter la publication de ces articles. Mais il me semble injuste de vous priver des derniers épisodes. Malgré l'oublie de nombreux détails, sûrement, voici donc la fin de l'histoire... Pokhara, première destination après Gaunshahar, a été un réel coup de cœur.
23- Pokhara : Scooter, Pirogue, Parapente.
[Je n'ai pas encore eu le temps de télécharger les photos, à venir...]
Nous sommes finalement restés 6 jours à Pokhara. L'endroit est si beau, il s'agit de la deuxième plus grande ville du Népal et est aisément comparé à Annecy par les français. Elle borde en effet un magnifique lac où se promènent des pédalos et des pirogues. Avec ma team de français, nous ne voulions pas perdre de temps et avons donc décidé de visiter un maximum de lieux marquant du coin.
[Je n'ai pas encore eu le temps de télécharger les photos, à venir...]
Nous sommes finalement restés 6 jours à Pokhara. L'endroit est si beau, il s'agit de la deuxième plus grande ville du Népal et est aisément comparé à Annecy par les français. Elle borde en effet un magnifique lac où se promènent des pédalos et des pirogues. Avec ma team de français, nous ne voulions pas perdre de temps et avons donc décidé de visiter un maximum de lieux marquant du coin.
24- Kathmandu. Episode Final.
Comme prévu, nous partons ce jeudi matin pour Kathmandu. Bye-bye Pokhara, ton ambiance paisible et bienveillante me manquera. Hello Kathmandu, tes rues bondées et tes majestueuses stupas.
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