NEPAL. 20- Rizières, Rizières, nous voilà.


 Comme prévu, nous retournons du côté de Lending Hope ce mercredi 22 juin. Cette fois-ci nous optons pour un raccourcis conseillé par Kalpana. Celui-ci nous fait arriver au niveau des rizières en moins de 30 minutes au lieu de 1h20 hier! Les garçons continuent. Avec Fanny, on salue les habitants avec qui l'on va finalement rester 4h...


Dès le début, nous avons la chance de tomber sur un jeune, Suman, qui parle bien l'anglais. Nous avons appris en vitesse quelques phrases sur le chemin aller ("Ke cha?" Comment ca va? "Thik cha" ça va bien // "Yah-ha ek-dam ram-rou-tcha" C'est magnifique), nous sommes en effet dans un coin perdu du Népal et il est plus difficile de communiquer avec les habitants de ces villages ruraux. Mais Suman, 17 ans, a commencé son éducation à Heaven Hill et a donc développé un bon anglais. Il comprend tout de suite que nous voulons aider et nous prend sous ses ailes pour la journée. Nous enlevons nos chaussures, et le suivons dans les rizières. Tous les autres locaux nous regardent en rigolant, nous prennent en photo. Je pense qu'à ce moment ils ignorent encore que nous allons rester plusieurs heures avec eux.

Dans un premier temps, Suman nous apprend à mettre les pousses de riz dans la boue. C'est très agréable d'avoir les pieds dedans. Comme un massage naturel. Il nous rassure en nous disant qu'il n'y a pas de serpent dans les parages. Au bout de dix minutes, il nous emmène à un autre 'atelier' avec les femmes du village. Nous devons cette fois-ci arracher les petites pousses aux racines. En fait c'est l'étape précédant celle que nous venons de faire. Il faut avoir la bonne technique pour les arracher avec le moins de terre possible. Puis, parce qu'il en reste toujours beaucoup, on frappe les racines sur une pierre ou sur nos mains pour enlever le reste de terre.
Tout le monde est encore une fois très accueillant. On nous apporte des pierres pour nous assoir ou nous faire moins mal aux mains. On nous donne les meilleures techniques. Les femmes nous prêtent même leur foulard pour affronter le soleil. Elles sont si belles et si humaines. J'aimerais beaucoup savoir ce qu'elles se disent en nous regardant et rigolant. À un moment nous avons si chaud avec Fanny que l'on commence à se recouvrir de boue. La boue est d'abord très sèche. Puis Fanny m'en propose de la liquide. Je n'hésite pas, elle s'étale très bien. Vu l'odeur qu'elle propage, il est fort probable qu'il s'agisse plutôt de bouse de taureaux. Quoi qu'il en soit, ça nous permet d'éviter les coups de soleil. Nos hôtesses sont pliées de rire, elles n'ont jamais vu ça. 






À plusieurs reprises, les habitants veulent faire des photos avec nous. Nous avons l'honneur d'en prendre une avec le plus vieil homme travaillant encore dans la rizière. Les anciens sont très respectés dans cette culture. Suman nous dit même qu'il considère ses parents comme des Dieux et qu'il ferait tout pour eux. Nous les rencontrons tous deux, encore d'incroyables rencontres. Le père est très fier de nous dire qu'il s'appelle aussi Shamser ("Tapai ko naam ke Ho?" Comment t'appelles tu? "Mero naam Louise ho" Je m'appelle Louise). Comme Suman fait partie d'une caste moyenne, il ne peut espérer gagner en liberté qu'avec de l'argent. Il a donc pour ambition d'intégrer l'armée indienne et si ce n'est pas possible, tenter l'armée française (il était très content en apprenant que nous étions francaises). C'est son "rêve". Il pourrait ainsi gagner en argent et en prestige et faire vivre sa famille. Il a déjà un grand frère en Arabie Saoudite qui aide à financer les besoins de ses proches. Beaucoup de népalais partent travailler au Moyen-orient (Émirats, Qatar, Arabie Saoudite, Liban). Sa grande soeur reste à la maison, elle est déjà mère.
Plusieurs fois, Suman vient nous voir pour nous proposer de faire une pause. Nous refusons systématiquement. Les autres ne font pas de pause alors pourquoi en ferions-nous? Encore une fois, tout le monde rigole. Sa mère nous propose de manger avec eux, ce que nous acceptons bien volontiers. Une heure passe, puis deux. Je demande à Suman quand ils ont prévu de manger. Il me dit "half an hour" (une demi-heure). Génial ! Puis une heure passe et toujours rien. À 14h30, alors que Suman nous propose encore de faire une pause, nous lui faisons comprendre que nous n'en ferons pas avant le repas. 10 minutes plus tard, c'est l'heure du Dal Bhat! Je pense qu'il voulait dire "an hour and half" (une heure et demi).
Il est excellent, un des meilleurs que j'ai mangé jusque là. C'est peut être car nous le mangeons avec les mains?! Cela peut changer toute la saveur ;) À la fin du repas, très bon timing, les garçons reviennent de Lending Hope. Nous faisons donc la vaisselle pour tout le monde et remercions chacun des villageois pour leur accueil si chaleureux. Après une dernière photo, nous partons en direction de la cascade.








Pour nous rafraîchir et parce que nous avions dit que nous y retournerions, nous marchons 40 minutes pour atteindre la cascade où nous étions allés la dernière fois. Cette fois-ci je n'ai pas prévu de me baigner. Je préfère écouter la nature et faire une sieste sur les rochers. Les autres eux profitent bien de l'eau, et se savonnent comme à leur habitude. Nous restons quelques heures, c'est très agréable.










Le chemin du retour, 1h, est tout aussi beau. Il est 19h quand nous arrivons à la maison, le soleil est sur le point de se coucher. Nous passons une soirée tranquille, tout le monde semble fatigué de sa journée. Je suis extrêmement contente de la mienne. Demain, jeudi, sera notre dernier jour à Gaunshahar. Nous ne savons pas encore ce que l'on fera, et pourquoi pas justement ne rien faire? À force de toujours chercher à faire quelque chose de nouveau nous oublions de souffler. Moi ça me plairait bien de rester à la maison, et pourquoi pas cuisiner. Nous avons une semaine intense qui nous attend.








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