LIBAN. 🇱🇧 2 - Beyrouth et ses oiseaux.

 Ce matin, je me réveille à Beyrouth avec le bruit des oiseaux. Un courant d'air traverse la chambre, j'ai attrapé froid durant la nuit mais qu'est-ce que je suis heureuse de m'éveiller ici !




Samedi 11 janvier, mon vol Marseille-Francfort se passe à merveille. Personne n'est assis à côté de moi, j'ai même droit à du chocolat Lufthansa. À l'arrivée j'ai trouvé la situation plutôt comique. Nous avions 30 minutes de retard et tout le monde a paniqué pour son changement de vol. L'avion se pose, et vlan, tout le monde debout à se pousser pour récupérer ses bagages. Évidemment, il n'est pas possible de sortir immédiatement de l'avion. Alors les passagers se tiennent debout avec leur valise prête à la main, eux près à courir, mais tous en stand-by. La parole se délie, les uns demandent aux autres à quelle heure est leur prochain vol, et déjà certains comprennent bien qu'il leur manquerait du temps. Décolage dans 15 minutes pour quelques uns. Dans 20 ou 30 pour d'autres. Ils se rendent à Amman, Bangkok, Istanbul, etc.

L'avion ouvre ses portes et tout le monde déboule en même temps. Je ne peux cacher un rictus. Non pas de moquerie, mais de joie à l'idée que pour une fois, la galère n'est pas pour moi. Mon vol pour Beyrouth est en effet prévu pour dans 2h30. Alors je laisse passer ces passagers en détresse qui me rappelle tant celle dans laquelle j'ai été plusieurs fois. Et je les vois s'engouffrer avec désespoir dans la navette prévue là. Rebelote, la course est coupée, les voilà à attendre que le chauffeur démarre. Sur le trajet vers l'aéroport, un avion Lufthansa passe devant nous en roulant vers la piste de départ. Beaucoup rigolent en se disant "ah bah voilà mon vol qui s'éloigne devant moi". Un groupe de jeunes marseillais se rendant à Istanbul débattent sur les conséquences s'ils loupaient leur vol. Première expérience pour eux. J'ai bien ri de la situation en me trouvant à leur expliquer toutes les manières de rebondir : trouver un nouveau vol, demander un remboursement et surtout ne pas oublier de faire une demande d'indemnisation (eux pouvaient légalement récupérer 200€ chacun selon ce que j'avais tête). Bref, pour une fois que j'étais sereine quant à mon prochain vol et que mes connaissances pouvaient servir!


Sereine, vraiment ? Rappelons-nous tout de même qu'une menace d'être arrêtée par les autorités libanaises par manque de visa me tourne autour. À Francfort, je m'offre un bretzel. Passage en Allemagne oblige. Il est incroyablement bon. Puis je me dirige vers ma porte d'embarquement. 15 minutes de marche pour traverser une partie de l'aéroport avant d'arriver... à une douane. Zut. Pas encore, s'il vous plaît ! Quel soulagement en voyant mon passeport m'être retourné sans négociation. Alors tout est bon, je continue ma route et m'installe pour déguster mon bretzel. Toujours aussi délicieux.



Mon deuxième vol se passe tout aussi bien. On me sert à boire, à manger. Pas de chocolat cette fois hélas. Je suis assise du côté de la fenêtre et les deux places à côté de moi sont innocupées. Sympa. Le coucher du soleil est splendide. Je rigole toute seule en réécoutant certains audios enregistrés sur mon dictaphone qui fait lui aussi partie du voyage. Le gars assis de l'autre côté de la rangée me regarde avec incompréhension. Puis je m'endors.



À mon réveil, j'ai un petit accès de panique. Quelqu'un est censé m'accueillir à l'aéroport pour me conduire jusqu'à chez moi. Je lui ai communiqué l'heure d'arrivée de mon vol : 19h40. Or, lorsque je regarde mon téléphone il est déjà 20h10. Comme je sais que nous sommes de nouveau partis avec 30 minutes de retard, nous aurions été censés atterir à l'instant. Mais sur l'application MAPS.ME, mon petit point est seulement au dessus de la mer Égée. J'essaye de faire tous les calculs, avec les décalages horaires et je ne trouve aucune explication. 10 minutes plus tard, j'observe la distance que nous avons parcouru durant ce laps de temps et le multiplie pour calculer celui restant. Alors nous arriverons avec 1h30 de retard? Je suis super embêtée pour la personne qui m'attend. Et puis, à force de réfléchir, j'en viens à la réflexion (vraie) suivante : non, nous arriverons bel et bien à Beyrouth à 20h10 avec 30 minutes de retard. Histoire, en effet, de décalage horaire.

Tentative d'explication tordue : s'il est actuellement 20h20 dans l'avion se trouvant au dessus de la mer Égée. 

- alors il est 18h20 en France (2h de moins que la Turquie)

- et il est 19h20 au Liban (1h de moins que la Turquie)

Donc, bien que la Turquie soit géographiquement plus proche de la France que le Liban ne l'est, le décalage horaire joue dans ce cas là sur d'autres facteurs. Géographiquement (France-Turquie-Liban), temporellement (France - Liban - Turquie). Bref, si nous avons pris deux heures en passant par la Turquie nous allons en reperdre une à l'arrivée. C'est un va et vient entre les horaires et si ça peut paraître évident pour certains ça ne l'est pas du tout pour moi et j'ai passé près d'une heure à m'en convaincre ahaha. 


Ainsi, nous atterrissons à 20h10, avec 30 minutes de retard. Je suis émerveillée par l'arrivée. La ville est si belle de nuit. Puis, c'est l'heure de la douane. Et là, pas besoin d'explication à rallonge car le fait est très simple : les autorités libanaises n'en ont rien à faire de ma non-demande de visa étudiant et me tamponnent sans trop de question un visa d'un mois. Pas de quoi se mettre autant de pression. Je récupère ma valise et retrouve un employé de mon université, qui m'envoit tout de suite de bonnes ondes. Il me parle un peu de la ville, me fait faire un tour de l'université en voiture et puis me conduit jusqu'à destination. Je retrouve enfin Victoire qui m'attend à la porte, et puis bientôt Philippine. Deux espoliennes avec qui je vivrai ce semestre. Ce soir, c'est repas pâtes. Et je me trouve bien bête à les cuire pour la première fois au gaz. Ouvrir la bouteille, utiliser le briquet, penser à refermer la bouteille ensuite. C'est Victoire qui me fait la démo, elle qui l'a appris deux jours plus tôt. Autant assumer 😅 et au moins maintenant, on sait faire. Soirée tranquille à l'appartement, les filles me racontent leurs premières péripéties. J'ai bien hâte de vivre les suivantes.



Ce matin, je me réveille à Beyrouth avec le bruit des oiseaux. J'avoue ne pas avoir super bien dormi à cause du froid et du courant d'air s'immiscant dans ma chambre. Ma fenêtre ne ferme pas en effet. Les propriétaires n'ont trouvé aucune autre manière de brancher le WiFi que de faire passer les câbles par cette fenêtre. Qui donc, ne ferme pas. 



Mais tant qu'il y a le bruit des oiseaux, je suis prête pour la journée :))


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