East Africa 🌍 TANZANIE 🇹🇿 - 7 - Direction Arusha.

EA - TANZANIE - 7 - DIRECTION ARUSHA

09/06/2024, Arusha, Tanzanie.

 Ce soir, nous venons d'arriver enfin à notre projet caritatif en Tanzanie après deux jours de voyage ! Nous sommes en effet parties de Nairobi dimanche 9 juin 2024, pour arriver à Wasso ce lundi 10 juin 2024. Le périple fut long et éprouvant... mais nous pouvons désormais essayer de profiter de deux semaines de sérénité !

Dimanche matin, 9 juin, réveil à 6h15. Nous commençons à nous habituer à ces réveils matinaux. Nous bouclons nos bagages, récupérons le petit-déjeuner vers 6h40. Hélas nous nous dépechons de manger car nous avons rendez-vous à 7h pour prendre le bus vers Arusha, en Tanzanie. Je ne termine même pas mon café. Grand-mère met de la laque. 

7h, nous sommes à la réception de l'hôtel. Nous demandons quand le bus ou le véhicule viendra nous chercher car nous avons rendez-vous à 7h justement. Personne n'a l'air très au courant et nous commençons à nous inquiéter un peu. Nous savons seulement que nous devons prendre un bus pour Arusha mais n'avons pas idée duquel. J'ai une photo d'un reçu pour Namunga Luxury Shuttle. Je ne suis pas sûre que ce soit si luxueux. 

7h40, une superbe voiture noire vient enfin nous chercher. Nous pensons qu'il s'agira de notre véhicule jusqu'à Arusha mais l'homme nous apprend rapidement qu'il ne s'agit que d'un transfert pour l'arrêt de bus. Ah, dommage. Nous partons donc de l'hôtel vers une destination relativement inconnue. 

7h50 nous montons dans un bus blanc, pas si mal d'apparence mais pas le plus accomodant non plus. En y repensant ce soir, j'ai l'impression qu'il était incroyable tant notre deuxième bus était effroyable. Nous prenons donc place dans ce bus blanc, Mathilde et moi sur une banquette, grand-mère sur un autre siège à ma gauche. Le bus n'est pas rempli, nous pouvons mettre nos gros sacs à l'arrière. La jumelle a eu peur que l'on nous les mette sur le toit. Mais ouf, nous n'aurons pas à prendre ce risque. Devant nous, une jeune fille prend place. Elle rigole parfois à nos remarques. On apprendra plus tard qu'elle est allemande et parle très bien français après cinq ans de relation avec une personne togolaise. 

8h, départ de Nairobi. Le chauffeur a du mal à démarrer la bécane. Ce n'est pas très rassurant pour la suite... Après de nombreuses tentatives, nous partons finalement. J'espère que grand-mère n'est pas trop stressée. 

La route se passe tranquillement, nous espérons faire le trajet en cinq heures avec un peu de chance. Je m'occupe en écrivant, cela me fait du bien. Je ne vois pas du tout le temps passer. Je me trouve de plus en plus patiente, ou perdue dans mes pensées. Le temps file à toute allure et j'ai du mal à le trouver lent. Nous en aurons finalement pour six heures mais ça m'en paraîtra deux. Grand-mère quand à elle préférait étirer ses jambes. 

La route était entièrement bétonnée, et cela nous a bien plu ahaha Pas de secousses plus que cela. Toujours une voie unique, et des doublements sur la route inverse, mais aucun accrochage. Il faut fermer les yeux parfois... Je suis encore une fois étonnée de voir que grand-mère ne bronche pas. Les paysages sont beaux, si verts, si secs aussi souvent. Nous faisons deux stops, un à un centre pour touristes comme rencontré avec notre guide David. Et un autre stop à la frontière.

Le passage de la frontière, parlons-en. Quelques temps avant d'atteindre la démarcation, un policier monte dans le bus pour vérifier nos papiers. Nous ne sommes que des touristes, ou presque. Il nous regarde un par un et finit par dire avec un sourire élégant "Je ne sais pas s'il me faut vous demander vos passeports. Vous semblez très innocents." Finalement, il ne nous les demanda pas et nous sommes passés. Puis, le bus s'est arrêté à la frontière, à la Nimanga Gate. Là, nous avons dû tous descendre et prendre nos bagages. Nous sommes entrés dans un bâtiment pour régulariser notre séjour. D'abord, nous sommes passées par le guichet "santé" afin de présenter notre passeport vaccinal, notamment le vaccin contre la fièvre jaune. Le douanier nous a donné un papier. Puis il a fallu aller sur les tables près de la fenêtre pour remplir ce papier avec nos données personnelles. Grand-mère avait perdu son papier. Finalement, le gars lui a dit qu'il ne lui avait pas donné car elle avait d'autres papiers qui faisaient l'affaire. Bref. Nous passons ensuite au guichet de sortie du territoire Kenyan. Là, nous faisons une photo, prenons nos empreintes digitales et obtenons les tampons de sortie sur nos visas kenyans. Après un peu d'attente encore, nous passons au guichet d'entrée sur le territoire tanzanien. De nouveau, photo, empreintes, tampons. Grand-mère s'étonne qu'on ne prenne pas ses empreintes à elle. Le gars nous explique que c'est en raison de son statut de senior. C'est drôle ahaha Dernière étape, nous décidons d'échanger un peu d'argent car nous n'avons plus que des dollars en cash. À ce guichet là, la dame nous dit qu'elle n'a pas assez de change. J'ai l'impression de rêver quand elle nous demande de partager un billet avec la personne derrière. Ce n'est qu'un billet de 2000, donc 70 centimes, mais tout de même c'est osé ! Le touriste en question finit par nous laisser le billet. Merci... Enfin, nous passons devant un vendeur de cartes sim. Mais ses prix sont trop élevés et une personne attend le départ du bus pour prendre un avion alors nous sommes priées de ne pas trop traîner.

La fin de trajet se passe sans encombre. Nous découvrons la Tanzanie. J'ai l'impression quil y a à la fois plus de maisons dans le dur mais plus de pauvreté qu'au Kenya. Rien qu'en constatant le taux de change nous pouvons en déduire que le pays est plus pauvre. 1$=130 schillings kenyans et 2400 schillings tanzaniens.

Vers 14h, nous arrivons à Arusha et un taxi nous emmène jusqu'à notre Hôtel, le New Charity Hotel International. La rue est sinueuse, il y a des rochers partout. Le coin a l'air particulièrement pauvre. Mais en passant le portail, c'est comme si nous tombions sur un havre de paix. Pour 55€ la nuit pour trois personnes et les petits déjeuners, nous ne sommes pas mal lotties ! Grand-mamou éclate de joie en découvrant la salle de bain. Pas de fuite apparente, un tapis de sol, deux même !, et un sèche-cheveux fourni ! Elle a l'air très heureuse de découvrir cette chambre. Nous avons trois lits simples côte à côte. 

Avant même que nous n'ayons le temps de faire chauffer de l'eau pour un thé, la dame de la réception nous passe un coup de fil pour nous dire que l'homme de notre compagnie de bus de demain est là. Nous descendons avec Mathilde. Il nous faut en effet réserver nos billets de bus pour la grande épopée vers Wasso et le projet. Nous donnons nos préférences, la compagnie Loliondo Coach, tôt le matin. Nous espérons que le bus ne sera pas trop inconfortable. Notre hôtesse, Salomé, directrice de la fondation, nous l'a conseillé et estime le temps de trajet à 7h. Misère... dans quoi allons-nous nous embarquer ? Nous payons 11€ chacune et obtenons un reçu. Demain matin, départ de l'hôtel en taxi à 5h30 et d'Arusha en bus à 6h. J'espère que ça ira. Avec la jumelle, on commence à s'inquiéter pour grand-mère. 

Comme nous avons une bonne partie de l'après-midi devant nous, nous en profitons pour sortir de l'hôtel et rejoindre le centre ville. Nous réservons un Bolt et demandons de nous conduire jusqu'au marché central. Avant de nous déposer, nous questionnons le chauffeur sur la possibilité de nous orienter pour acheter des cartes sim. Gilbert, le conducteur, nous rappelle que nous sommes dimanche et qu'il est donc plus difficile d'en trouver. Mais il nous emmène à un stand en pleine rue où deux personnes vendent des cartes sim Vodacom. Nous nous garons dans le parking d'un supermarché. Puis les hommes s'approchent et le business démarre. Grand-mère est très mal à l'aise avec la situation et pense à une arnaque. Mathilde reste méfiante. J'y vais presque les yeux fermés. C'est vrai que nous faisons commerce sur un trottoir reculé du parking. Mais ça ne m'étonne pas tant que cela. La transaction est lente et grand-mère a de moins en moins confiance. Puis nous obtenons finalement toutes nos nouveaux forfaits. Celui de Mathilde n'a pas l'air de très bien fonctionner mais ça fera l'affaire ! Nous payons 45 000 schillings tanzaniens pour 10GO (environ 19€, ce qui reste assez cher). 

Ensuite, nous laissons les hommes là, d'autres s'étaient rajoutés, et je tente de retirer de l'argent à un ATM. Hélas, je ne parviens pas à valider et craignant que ma carte ne soit avalée je m'empresse d'annuler toute transaction. De là, nous entrons dans le supermarché. Il me fait penser aux supermarchés à Oman. Ne me demandez pas pourquoi ahaha Il y a un étalage d'épices et de fruits secs. On passe par le coin boulangerie et ça nous donne très envie ! Nous repartons avec une pâtisserie chacune, grand-mère et moi nous régalons avec notre brownie. En sortant, je tente de nouveau de retirer de l'argent à un ATM. J'en ai pour 10 000 schillings (4€) de frais mais je me sens un peu plus autonome. Il me reste désormais 50$ ainsi que 50 schillings en cash. Je ne vais pas pouvoir aller loin mais ce sera assez pour ces deux prochaines semaines. Grand-mère et Mathilde retirent aussi un peu d'argent.

De l'autre côté de la rue, nous appercons le fameux marché central. Nous sommes dimanche alors il est rempli de monde. D'abord, nous passons à travers les étalages abrités. Puis, nous arrivons sur une grande place où nous découvrons pleins de stands à même le sol. Grand-mamou fait tomber une patate, la dame est entre l'énervement et la moquerie. Elle replace toutes ses patates en piles. Mathilde repère des cannes à sucre ! Nous en demandons deux petits paquets. L'homme nous dit qu'il va couper pour nous les meilleurs bouts de canne à sucre. Il missionne un de ses hommes pour trancher à la machette de petits morceaux. Nous observons en silence. Puis, en récupérant nos sacs nous demandons conseils pour la manière de les manger. L'homme en met dans sa bouche, mâche, puis retire le morceau et le jette parterre. Nous faisons de même. Il n'y a que le jus que nous ingurgitons finalement. C'est bien la première fois que j'en mange et je suis mitigée. C'est à la fois très bon et... je ne suis pas fan de la texture. 

Nous continuons d'explorer ce marché, extrêmement vivant. Nous découvrons un homme prêcher la bonne parole, une bible à la main. Grand-mère prend des photos et des vidéos. Un jeune homme la voie et se rapproche d'elle avec menace. Nous intervenons directement. Mais l'homme doit être malade et bien bourré. Il ne veut pas laisser grand-mère s'échapper. Il insiste. Il parle de la photo qu'elle a pris. Il se rapproche d'elle, trop. Deux autres hommes interviennent et tentent de calmer les choses. Ça ne va pas trop loin mais je suis gênée pour ma grand-mère. Nous décidons de sortir de la zone de marché. Un des hommes nous ayant aidé nous suit et finit par nous demander de l'argent. Je tends une pièce mais il dit que ça ne représente rien du tout. Il nous propose un bracelet à vendre, le met autour du poignet de grand-mère. Il nous donne un prix au-dessus de ce que nous sommes prêtes à payer. C'est vraiment ambiguë et malaisant, ce type de situation. Nous savons que nous avons l'argent et que lui en a besoin. Mais il y a ce risque qu'il fasse passer le mot, puis que le second homme se ramène également pour demander son dû et etc etc. Nous finissons pas lui laisser le bracelet et un peu de monnaie.

Après cette mésaventure, nous hésitons à rentrer. Mais nous optons finalement pour un thé en "terrasse". Là, le gars à qui nous avons donné de l'argent revient et nous demande ce que nous voulons. Bon... finalement nous passons commande auprès d'une dame très accueillante. Le thé est excellent ! Épicé, sucré, parfait. Il nous coûte la modique somme de 500 schillings (20 centimes). Il est enfin temps de rentrer à l'hôtel. C'est Gilbert qui nous récupère de nouveau via Bolt. 

Nous avons désormais tout ce qu'il faut pour notre expédition de demain ! Nous avons deux heures pour nous reposer, puis nous passons à table dans le restaurant de l'hôtel. Mathilde réussit enfin à passer commande de Bananes plantains. Grand-mère commande un poisson au curry et moi à la noix de coco. Je pense être la seule à m'être régalée. Nous sommes fin prêtes pour dormir ! Alors que nous avons éteint la lumière, grand-mère regarde des vidéos sur son téléphone et ça nous fait bien rire avec Mathilde. Notamment une recette pour faire des gaufres avec des courgettes. Demain, lever 5h15 pour un départ à 5h30... Nous sommes encore dans l'ignorance du périple qui nous attend...