East Africa 🌍 TANZANIE 🇹🇿 - 8 - Carcasse de bus et arrivée à Wasso !

 EA - TANZANIE - 8 - CARCASSE DE BUS ET ARRIVEE À WASSO !

10/06/2024, Wasso, Tanzanie.

Quelle expérience... Longue longue journée de transport aujourd'hui... Nous sommes arrivées en vie, c'est le principal ahaha Laissez moi vous conter le périple...

5h30, nous quittons l'hôtel avec des petits déjeuners à emporter. Nous ne le savons pas encore mais il comprend notamment des crêpes ! 😋 Nous montons dans un taxi qui nous conduit jusqu'à l'arrêt de bus. Nous sommes censées prendre un bus de la compagnie Loliondo Coach et ils ne nous avaient pas l'air trop mal ! Or, on nous indique un bus explosé. Sincèrement, un déchet. On a dû mal à réaliser, tout s'enchaîne assez vite et nous voilà dedans. Les fauteuils sont extrêmement petits. Ils font peut-être 40cm maximum. Grand-mère a du mal à rentrer avec ses hanches. Nous sommes trois par rangées et je laisse Mathilde et grand-mère être à côté. Je me mets juste devant elle avec un homme et une jeune fille. Perso, je ne suis pas trop mal. Pour sept heures de trajet, on devrait tenir. Je suis en revanche très embêtée pour grand-mère... j'espère que ça va aller.

Nous partons dans cette carcasse de bus. Et les galères ne vont faire que s'enchaîner. Au bout de une heure sur une route goudronnée, nous passons sur une route en terre, ou des rochers. C'est un carnage. Le bus est bondé, nous prenons de la poussière dans la gueule. Je préfère dormir et oublier. Au bout de cinq heures, c'est comme s'il n'y en avait eu qu'une. Mais grand-mère ne serait pas d'accord avec moi.

Nous apprenons que le trajet ne durerait pas sept heures mais entre 8 et 10... On tombe des nues. Nous mettrons finalement 9h30. Seulement deux pauses. Une dans un village où tout le monde nous tombe dessus pour nous vendre des bracelets et des sodas tandis que nous ne rêvons que de respirer de l'air frais hors de ce bus bondé (pour une fois nous sommes loin des arrêts pour touristes). Et une seconde pause bien moins prévue, au cours de laquelle nous sommes censées régler une taxe. Une femme monte dans le bus et nous regarde avec Mathilde et Grand-mère. Elle nous dit que nous devons venir à son bureau pour avoir plus d'informations et payer une taxe. Je suis extrêmement méfiante. Je finis par descendre du bus pour la suivre, en emportant les sous de Mathilde. Je sais en effet que je suis presque à cours d'argent. Dans le bureau, je comprends qu'il s'agit d'une réelle taxe d'entrée dans le parc de Ngorongoro. C'est un espace protégé, où vivent les Masai. Je règle 35$ pour chacune, soit 105$. Je suis ruinée. Je pense que l'on s'en sortira tout de même. Je remonte dans le bus avec Mathilde et grand-mère qui sont descendues en s'inquiétant. Nous reprenons la route. Dégoûtées de toutes ces mésaventures.

Mathilde commence à se sentir vraiment mal. Elle a de terribles douleurs au ventre. Elle me dit qu'elle se sent partir. Je panique mais me sens impuissante. Je check souvent sa montre pour voir le battement de son cœur. Il n'est pas très fort. Je m'inquiète pour la jumelle, lui propose du doliprane ou du spasfon, de l'eau. Mais je crois que rien ne ferait effet à ce moment là. Elle transpire un peu. Elle me dit qu'elle pense à une intoxication avec la banane plantain de la veille. Je pense que c'est aussi empiré par le stress des événements et l'angoisse pour grand-mère. Dans quelle situation nous sommes-nous trouvées ?? Et tandis que Mathilde va mal, le bus continue de crapahuter les montagnes et se faire traîner de roches en roches. C'est interminable. Alors je me rendors, de nouveau, pour que le tout se termine.

Je suis régulièrement en contact avec Salomé, notre hôtesse à l'arrivée. Elle est la directrice de la Mudhouse Children's Foundation. Une association visant à aider à la scolarité d'enfants Masai du district de Ngorongoro. Elle est en relation avec Nicky, qui nous avait répondu la première. Nicky cherche des fonds, des sponsors, et Salomé repère les enfants dans le besoin. À ce jour, environ 70 étudiants sont sponsorisés par l'ONG, de 5 ans jusqu'à l'université. 30 de ces enfants son hébergés dans la maison de boue, la fameuse Mudhouse du nom de la maison traditionnelle Masaï. 

Salomé vient donc nous chercher à l'arrivée au village de Wasso, après un périple épuisant. Nous sommes heureuses de trouver une tête chaleureuse et presque familière dans cette épopée. C'est la première fois que nous la rencontrons et nous nous sentons déjà à l'aise avec elle. Deux de ses étudiants, notamment Tigran, portent nos sacs pour les mettre dans la voiture. C'est enfin le moment d'intégrer la maison de notre hôtesse. Grand-mère espère qu'il y aura l'eau courante. Elle nous fait rire à nous assurer qu'il y aura une machine à laver ! Non grand-mère, ils n'ont pas tout le temps l'électricité alors il paraît presque inévitable qu'ils n'aient pas de machine à laver. Désolées, nous ferons la lessive à la main ! 

La maison de Salomé est très belle ! Nous avons une chambre pour Mathilde et moi et une chambre pour grand-mère. La mauvaise nouvelle c'est que nous n'aurons accès qu'à des toilettes africaines (toilettes turques). La bonne nouvelle (et surprenante ahaha) est qu'il y a finalement une machine à laver. Je n'en reviens pas. Grand-mère est très fière de l'avoir pressenti. Il est 15h30 et nous sommes invitées à déjeuner. Mais Mathilde, malade, préfère se reposer. Et grand-mère n'a pas très faim. Pourtant elle n'a mangé qu'une crêpe depuis ce matin ! Me sentant presque obligée de faire honneur à mon hôtesse, je m'enfile une grosse assiette de riz, bœuf, légumes, petits poits. C'est très bon. 

Nous avons l'occasion de discuter et comme toujours j'en oublie de manger ou de laisser mon hôtesse prendre quelques bouchées. C'est qu'il y a tant à dire et demander ! Nous en apprenons plus sur le fonctionnement de la Mudhouse. Les enfants sont actuellement en vacances. Pour trois semaines. Ce sera donc moins de pression pour la planning. 15 d'entre eux passent cependant les examens nationaux pour passer au secondaire ! Il leur faut donc réviser quotidiennement. Je tente quelques mots en swahili et demande des traductions à Salomé. Elle m'explique qu'une volontaire polonaise a pu apprendre la langue en un mois l'an dernier ! C'est bon, le défi est lancé.

Le soir, nous rencontrons Matthew, son mari. Il est un peu âgé et parle d'une voix très faible. Je pense que c'est sa manière à lui de communiquer mais j'ai donc beaucoup de mal à le comprendre bien qu'il parle anglais. Il a longtemps travaillé pour le gouvernement, à la sous-commission de son district Ngorongoro. Il est très accueillant et bienveillant, à l'image de son épouse. 

Nous profitons d'un très bon dîner (les restes de ce que j'ai mangé dans l'après-midi) tous les cinq à table. Mathilde ne se sent pas mieux mais pense qu'il est préférable de manger. En effet, elle n'a rien dans le ventre depuis ce matin 6h. Elle a un peu vomi dans l'après-midi... je m'inquiète mais pense que ça ira mieux avec la nuit. Je l'espère fort pour elle. Salomé est très compréhensive et ne nous en demande pas beaucoup pour cette première journée. Nous sommes bichonées par d'autres femmes qui aident Salomé à la maison. Elles préparent le repas et font la vaisselle. Je suis un peu gênée d'être assistée comme ça. Dès demain, nous serons en forme et d'attaque pour faire notre part du boulot !

Nous discutons de nombreux sujets avec le couple. Notamment de la composition géographique du pays. Ils nous expliquent que le pays est coupé en région, puis en districts, puis en divisions, en "chow", puis en villages. Et j'en oublie car nous avions compté 7 maillons. 

La chasse d'eau ne marche pas tout le temps. Ce soir, il y a aussi une coupure d'électricité. J'entends grand-mère qui n'a que de l'eau froide en prenant sa douche. Ça n'a pas l'air si agréable ahaha Mais elle nous dira plus tard que ça lui aura fait du bien. Il y a une araignée qui se balade dans notre chambre. Et j'entends un moustique. La prise electrique de notre chambre ne marche pas. Mais malgré tout, malgré ça, je suis vraiment contente d'être arrivée et de bientôt commencer la mission. Demain, petit-déjeuner à 8h30 ! Salomé souhaite que nous nous reposions. Je repense à la journée que nous avons passée et pense en effet que nous méritons bien une longue nuit. J'ai hâte de découvrir la suite !

Bises à tous, je pense à vous 😘

PS : Salomé nous a appris que nous n'avions pas pris la compagnie de bus espérée. Nous sommes montées dans un véhicule Coastline tandis que nous en voulions un de Loliondo coach. Elle n'aime pas du tout la compagnie Coastline. Nous prenons donc conscience que nous n'avons vraiment pas eu de chance. Que l'on s'est tapé un bus défoncé, aux places étroites, tandis que nous aurions pu être dans de meilleures conditions dans un autre bus pendant "seulement" sept heures. Grand-mère reste persuadée qu'il y a une route goudronnée que l'on peut emprunter. Salomé confirme que non, il n'y a qu'une seule route hélas. Mais peut-être, pouvons nous envisager de rentrer en voiture pour le retour... Affaire à suivre.