NEPAL. 4- Pourquoi l'aéroport de Doha n'a plus de secret pour moi ou comment le voyage a failli tourner au vinaigre.

 J'atterris enfin à Doha, au Qatar. Je n'ai finalement pas beaucoup dormi durant le vol, serrée entre mes voisins, le mur arrière et le passager avant. A la sortie, on prend ma température et puis je passe. Je devrais m'envoler 3h plus tard avec la correspondance... du moins, c'est ce que je pensais encore à ce moment.

Très vite, je vois sur le tableau d'affichage que mon vol pour Katmandou est retardé. Il est affiché à 2h40 au lieu de 1h30. Mais j'avais déjà reçu plusieurs mails me signalant des changements d'horaires depuis ma réservation, le dernier indiquant 2h30. Ça ne m'a donc pas semblé anormal. L'embarquement commence quand même, puis alors que je suis sur le point de passer, la procédure s'arrête. Tous ceux déjà entrés ressortent, le vol est encore retardé, jusqu'à 5h du matin... Bon, j'avoue que ma bonne humeur en prend un coup. Shamser m'attend à Katmandou et je suis extrêmement gênée de le faire patienter. 

Un steward nous dit que nous pouvons aller au Food Corner pour commander à manger sans payer (juste avec notre carte d'embarquement). Alors, j'attends un peu pour prévenir tous ceux que je dois prévenir de ce retard. Et puis en me levant (il était 2h du matin), j'entends une annonce "dernier appel pour l'embarquement à destination de Katmandou". Je me dis "Ho non je n'ai pas entendu les appels précédents ???". Je me dépêche de rejoindre la porte A11. L'embarquement n'a pas commencé. C'est un autre vol Qatar Airways qui va partir pour Katmandou à cette heure-ci. Rassurée, je pars enfin chercher ma nourriture. Je parcours toute la zone d'embarquement A et tombe finalement sur l'espace de restauration. Je n'ai pas vraiment faim. Je demande au cas où à une serveuse de vérifier mon billet pour savoir si la compagnie a déjà transféré les sous pour la restauration sur ma carte d'embarquement. Hélas non, pas encore, me répond-elle en scannant mon billet. Bizarre, on m'avait prévenu que ça se débloquerait vers 2h10, hors il était 2h40. 

Tant pis, je me reboost mentalement et me dirige à nouveau vers la porte d'embarquement A11. J'en aurai bientôt fini! L'embarquement recommence enfin vers 3h20. Il n'y a pas de scan, le check est géré par quatre personnes pour tout l'avion. Elles vérifient billets par billets et passeports par passeports toutes les informations des voyageurs. Temps d'attente... interminable, un record. Fatiguée, n'ayant pas dormi depuis 20h, je m'assis et attends que ma zone soit appelée. Vers 4h20 je passe dans les derniers, si ce n'est la dernière. Le billet d'un homme devant moi ne passe pas. Puis après 5 minutes d'attente, une hotesse le laisse entrer. Puis c'est mon billet qui ne passe pas cette fois-ci. Et à ce moment, je ne prends toujours pas conscience de la situation.

La dame me dit de me mettre de côté, puis, au bout de quelques minutes, m'annonce que je ne suis pas en train d'embarquer pour le bon avion. Heu... pardon? Après 5h d'attente? Et là, le flash qui fait un petit peu beaucoup pas trop plaisir... l'appel de dernière minute de 2h du matin. Un autre vol pour Katmandou, qui m'attendait les bras grands ouverts, à l'heure, et que j'ai loupé pour attendre 5h!! D'abord je me dis "Ho ******". J'ai d'ailleurs l'impression de réagir exactement comme ma mère quand quelque chose ne va pas comme prévu (dans mon expression du visage, pas dans le vocabulaire). Et puis, je demande à l'hôtesse où je peux récupérer un nouveau billet pour vite vite prendre ce vol là qui est en train de partir. Là, il était temps de réagir. Elle m'indique le point d'information de Qatar Airways un peu plus loin. Je me dis que tout est encore jouable. C'est beau la naïveté.

Alors je retraverse toute la zone A en courant. Je demande à d'autres employés où est ce point d'information, un m'y conduit très gentiment. Je marche plus vite, il m'abandonne en me criant où je pouvais trouver mon fameux point info. J'y arrive. Là, on me renvoie à l'espace achat de la zone B (la dame l'écrit sur mon billet). Ok... je cours vers la zone B. Je demande au point info B où il me faut aller. Ils me disent "tu descends, puis tu montes, puis tu continues". Heu... ok... Je descends, je monte, je tombe face à un espace lounge. Il n'y avait que ça à cet étage. Le gars m'indique l'ascenseur derrière moi. J'ai l'impression d'être dans un escape game. Je monte au 2eme étage.

J'arrive alors à un passage de sécurité. On me donne encore de nouvelles indications (pour le coup, tous les employés ont été très efficaces et compréhensifs). Je passe la sécurité dans l'autre sens, et arrive à l'espace achat zone B. Heureusement, je n'attends pas trop. Mais... on me renvoie à l'espace achat zone A. Lol, ils auraient pu se coordonner sur ce coût là. 

Alors je dois repasser la sécurité dans le bon sens cette fois-ci, je fais attention à passer au même endroit qu'à l'aller pour ne pas être bloquée (je vous rappelle que mon avion était officiellement parti depuis 2h et donc mon billet plus valide). Je passe, mais ma gourde elle, est stoppée. Bah oui évidemment que ma gourde était pleine! Toujours avoir un téléphone chargé ET une gourde pleine. Je n'avais pas prévu de passer la sécurité... alors je bois tout d'un coup et repars en direction de l'espace achat zone A. Encore une fois, je galère à trouver, puis, ENFIN (après avoir encore passé un espace de sécurité en sens inverse) il est devant moi !! Il est 5h10 environ. À nouveau, attente interminable. Il doit être 5h40 quand on prend enfin ma demande. L'hôtesse, très gentille, comprend mon problème et me propose un billet pour le prochain vol vers Katmandou. Je m'attends à un coût supplémentaire faramineux... mais non, elle me parle de 4 à 7€?? Au moins une bonne nouvelle!! Pour vérifier mes documents, elle me renvoie tout de même vers quelqu'un d'autre. Une autre file, une autre file interminable. Là, honnêtement, avec toute la bonne volonté que je peux avoir en moi, ça ne va pas être possible d'attendre encore autant. Sans repos, sans avoir mangé depuis 18h, avec le stress (et oui, il a finalement pointé le bout du nez), je commence à ne pas me sentir bien et me dit qu'il est temps d'accélérer les choses. 

Un steward se montre encore une fois très compréhensif et me fait passer en file 1ère classe. Après 10 minutes, je suis accueillie au guichet. Mes documents (vaccin Covid et le formulaire d'entrée sur le territoire népalais) sont vérifiés, tout est bon, je dois retourner voir l'autre dame du point achat zone A. Elle valide à son tour ma confirmation de réservation pour le vol de 11h45 (je paye finalement 2€45 !), l'imprime et me demande de retourner ENCORE UNE FOIS dans l'autre file pour le check-in. Comme j'ai désormais la confirmation en main, je souffle quand même intérieurement. Surtout qu'il n'y a plus beaucoup de monde dans la file économie d'à côté. Alors j'y vais. Lorsque mon tour arrive, j'ai la chance de retomber sur le steward m'ayant conduit à la file 1ere classe un peu plus tôt. Il s'occupe donc encore une fois bien gentiment d'imprimer ma carte d'embarquement.

C'est à ce moment qu'il m'annonce en voyant mon dossier que j'avais été surclassée dans le vol parti sans moi vers 2h30. J'avais été surclassée par coup de bol, et je n'en avais même pas profité !! Cela explique en revanche la raison pour laquelle je n'ai pas payé plus de 2€45 pour mon changement de vol... alors que tout était entièrement de ma faute. Le steward rigole un peu de ma situation et écrit le numéro de porte où je dois aller, et que je ne dois pas louper ! Billet en main, Billet VALIDE en main, je repasse la sécurité et me dirige vers cette fameuse porte E20, à l'opposé de la zone A. Il est 7h30, je n'ai qu'une envie c'est de dormir, mais je ne suis plus aussi sereine qu'avant. Je vérifie plusieurs fois sur le site de Qatar airways que mon embarquement est bien porte E20. Je mets deux réveils.


Il est 8h00, je n'arrive pas à m'endormir. Au bout d'une demi-heure je constate que le site indique désormais que mon embarquement aura lieu porte C22. Je retraverse une partie de l'aéroport. Je demande confirmation à un nouveau steward porte C22, il me confirme l'info, une heure plus tard, le tableau d'affichage me la confirme à son tour. Et au moment où j'écris, il me reste 2h avant d'être sûre de m'envoler ENFIN pour Katmandou. Si tout se passe bien, j'arriverais avec 9h30 de retard, récupérerais mon sac mis en soute, et retrouverais Shamser m'attendant avec toute sa bienveillance et sa patience sur place. Je ne suis pas seule dans ce périple, loin de là. Et ça, ça me redonne instinctivement le sourire.


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