INTERRAIL 2022

INTERRAIL - AOÛT 2022



INTERRAIL. 1 - 📍 Le départ.

 Dimanche 31 juillet, nous y sommes, c'est le deuxième grand départ de l'été. Cette fois-ci je ne pars pas seule ! Ma cousine Mathilde m'accompagne. On en a rêvé d'un voyage à deux et voilà que le projet se réalise enfin. On peine à en prendre conscience... Nous voilà parties pour 18 jours de périples dans 6 pays.



Il y a quelques années, j'avais entendu parler du projet Discover EU. Lancé par l'Union Européenne, il a pour objectif d'offrir des pass interrails à des jeunes de 18 ans, c'est à dire la possibilité de voyager librement en Europe en train. N'ayant pas l'âge requis à l'époque, je m'étais enregistré un rappel pour le jour de mes 18 ans, le 1er septembre 2021. Ce jour arriva, je pense directement à Mathilde. Mathilde ayant également 18 ans ce 1er septembre 2021. C'est donc à deux que nous décidons de postuler au concours Discover EU.

Il y a quelques mois nous avons eu la confirmation de notre gain : à nous les fameux pass interrails!! Depuis, nous réfléchissons à peu près aux destinations nous attirant. Je laisse encore secret notre programme (qui n'est pas totalement finalisé). Globalement, nous espérons voyager dans 6 pays, du 31 juillet au 18 août.

Ce dimanche 31 juillet donc, c'est le grand jour! Direction Gênes, en Italie, comme première destination. Mathilde, qui part de Lyon, est censée être dans le train depuis 8h. Moi je me réveille tranquillement à 8h30 et trempe mes pieds dans la piscine. Mon train est à 10h02. Puis j'allume mon téléphone et reçois une multitude de messages de Mathilde me demandant de la rappeler. Tiens! Un petit air de déjà vu avec les galères au départ ahaha. La correspondance de ma cousine a été annulée. Tout s'arrange, avec un peu de dépenses tout de même, environ 50€ pour arriver finalement à Nice où je l'attendais. Personnellement je suis partie de La Garde, accompagnée par de généreux amis (on est jamais seuls en voyage!). Puis correspondance à Toulon avec un nouveau ter pour Nice. Aucune place de disponible, nous étions tous dans le couloir. L'escalier a été confortable jusqu'à l'arrivée, à 12h36.





À Nice, j'ai 2h avant de retrouver Mathilde. Je décide donc de me balader jusqu'à la promenade des anglais et de manger au bord de la plage. Alors qu'il me reste 40 minutes, je m'aventure dans les magnifiques ruelles Niçoises. Il me reste désormais 20 minutes, je décide de retrouver le chemin de la gare. Un trajet de 24 minutes m'indique Google Map. Alors je marche, je marche. Et puis je me rends compte que je suis une rue parallèle à la bonne rue, mais il n'y a aucune connexion entre l'une et l'autre. Alors je redescends toute la première en courant et reprends le chemin de la seconde. Puis je mets à jour l'itinéraire et continue de marcher. Mais par inadvertance la destination a été changée, m'indiquant désormais la ville de nice et non plus la gare de Nice. Bref je vois un panneaux m'indiquant la gare, je prends conscience de mon erreur (comme quoi les panneaux sont toujours les meilleurs guides) et je retrouve Mathilde qui est déjà arrivée depuis 10 minutes. Tout est bon! On est ensemble et on peut débuter l'aventure :))












On prend un premier train vers Ventimiglia. Encore une fois il est plein, on se serait cru dans un métro parisien. À Ventimiglia on prend un train pour Gênes. On trouve une place assise, on est contentes. 2h20 de trajet. 1h avant d'arriver, une italienne passe et demande à ma cousine de se pousser sur le tout petit siège pour enfant qui est à côté (où elle avait mis son sac de base). Mathilde lui dit que c'est trop petit, la dame insiste. Choquée, ma cousine se met dans le siège pour enfant, elle rentre tout juste. Nous on est mortes de rires de l'audace de la dame. Mais la twin est quand même bien énervée. Tu m'étonnes... bon courage pour la dernière heure de trajet ahaha!

Enfin arrivée à Gênes, on prend un dernier train à 19h05 pour se rapprocher du camping. Il est censé durer 30 minutes. On s'arrête en cours de chemin. Le trajet dure finalement 1h. On arrive à temps pour prendre la navette du camping... enfin c'est ce que nous pensions car à peine déposons-nous nos sacs dans le coffre que celle-ci repart sans nous. Elle était pleine. Alors on se retrouve toutes les deux, sans sacs. On est encore parties en fou rire.







La navette revient finalement et nous arrivons à destination en 5 minutes. Le camping est au sommet d'une colline. Le spectacle est grandiose, on se dit que tout ce trajet en valait la peine. Et on a bien hâte de commencer notre aventure italienne...


Durant ce périple je publierai un article par destination, c'est à dire un article tous les trois jours.






INTERRAIL 2 - 📍Gênes, Italie.

 Ces 3 jours dans les alentours de Gênes ont été une vraie surprise. Nous savions que nous voulions faire un stop dans le coin, mais plus aucun logement n'était disponible ou économiquement accessible. Nous avons donc opté en dernière minute pour un mobile-home dans le Camping Genova Est, à Bogliasco. Ça a fait toute la différence...



Dimanche 31/07/2022

Nous sommes arrivées au Camping vers 20h30 (il est vrai que les italiens sont aussi mauvais en anglais que les francais. Bref. C'est assez drôle). Le bungalow est encore mieux qu'espéré! Nous avons une cuisine, un lit double, un lit à étage, des toilettes et une douche!! Le grand luxe. Pour autant, nous n'avions qu'un seule envie : prendre un bain dans la mer et nous rafraîchir après cette longue journée de transports. Alors à peine avons nous débarqué que nous repartons à pieds jusqu'à la plage indiquée par un touriste français. 7 minutes de descentes d'escaliers et nous y sommes. Quel bonheur. Il y a un petit restaurant au dessus de la plage, nous nous disons tout de suite que nous y mangerons une pizza pour notre dernier soir. Le cadre est idyllique.






Sur cette jolie petite plage, on admire le coucher du soleil. On en a le souffle coupé. Avec Mathilde on se regarde, interloquées et on se met à rire et ne plus s'arrêter. On fonce dans l'eau. L'eau est si chaude, si claire, si limpide. Le moment est beaucoup trop beau pour être vrai. On a une grande prise de conscience tout à coup. Prise de conscience de la beauté du lieu, prise de conscience du voyage qui vient de commencer, prise de conscience de la chance de vivre cet instant purement féérique. C'est très difficile d'écrire sur ce ressenti d'émerveillement. On a tout simplement l'impression de faire partie d'une carte postale. Dans le restaurant d'à côté, une personne fête ses 50 ans. La musique qui accompagne leur soirée nous accompagne aussi. Et l'on se sent bien.





Vers 22h30 nous sommes de retour au camping. On prend de bonnes douches et débattons sur le programme du lendemain. À minuit nous sommes couchées, et nous passons une merveilleuse nuit bien méritée.


Lundi 01/08/2022

Lever 7h27. Première pensée du matin, dans 1 mois nous fêterons nos 19 ans!
On mange un fruit et l'on embarque dans la navette du camping à 8h05 pour prendre un train à 8h25 et rejoindre le centre de Gênes. Encore une fois, le train est arrêté 30 minutes en plein trajet (on apprendra plus tard qu'une personne a été poussée sur les rails). Mais on finit par arriver à destination vers 9h45.



Nous avons prévu un petit parcours entre les points importants de la ville. À commencer par la Basilique Santissima Annunziata del Vastato. Un monument du 17ème siècle dont la renommée n'a pas été volée. Surtout, il fait frais à l'intérieur et ça nous fait du bien! Puis l'on rejoint le belvédère Castelleto. Encore une fois nous enchaînons une centaine de marches. La vue sur la ville est impressionnante. On en profite pour s'assoir sur un banc et l'admirer. Progressivement nous redescendons les étroites ruelles du vieux Gênes. Nous découvrons une petite gallérie d'art et j'aime beaucoup le style. Une œuvre attire particulièrement mon attention alors je pose des questions à son créateur. À ma déception, il me dit qu'il n'a réfléchi à aucun message en particulier à faire véhiculer à travers ses œuvres. Pour un temps j'ai pensé à un artiste engagé... mais l'art doit-il toujours avoir un sens?

















Après s'être volontairement perdues dans les rues de Gênes, on trouve un restaurant sympa dans un coin calme (avec des bruits d'oiseaux et étonnamment peu de monde). Le Tire-Bouchon. Mathilde commande des aubergines au parmesan et moi des lasagnes au pesto avec du parmesan également. Un vrai régal. J'avais envie de pâtes carbonaras, mais voyant qu'il n'y en avait pas sur le menu, je me suis dit qu'il valait mieux essayer de nouveaux plats dans tous les cas. Le choix a été parfait.





Il est 13h, nous prenons la route du port et optons pour une glace. Chocolat pour Mathilde, Chocolat-Citron pour moi. Il nous reste 2h30 avant notre train pour rentrer à Bogliasco. Alors nous entrons dans le Galata - musée de la mer. 5 étages sur les expéditions maritimes depuis et vers l'Italie, sur Christophe Colomb, sur l'esclavagisme et l'émigration. Un très bon musée, interactif, et dans lequel nous nous immergeons sans difficulté dans l'ambiance en grimpant dans de nombreuses reconstitutions de galères ou navires en tous genres. La visite se clot avec la possibilité d'entrer dans un sous-marin. On nous fournit des casques pour l'occasion et on comprend vite pourquoi. Nous nous cognons la tête à de multiples reprises sur des tuyaux métalliques... encore une fois nous avons bien ri.



















Nous sommes totalement transpirantes, la chaleur est insupportable, nous avons marché près de 20 000 pas alors la perspective de rentrer au camping nous convient bien. Nous connaissons désormais la ville comme notre poche... et embarquons dans le train de 16h11. Au bout d'un moment on se rend compte que notre arrêt n'est pas indiqué sur l'écran du train. Tiens tiens. On dépasse en effet Bogliasco... et on décide de s'arrêter à l'arrêt suivant, celui de la ville de Recco. Bon, le prochain train est dans 1h, la mer est à 5 minutes à pieds. Le choix est vite fait, nous allons à la mer ! Quel bonheur encore une fois de se rafraîchir... dans une eau paradoxalement très chaude. Une trentaine de degrés probablement.

Puis on prend le train de Recco à Bogliasco et attendons la navette du camping pour nous remonter. On met nos courses au frais. Des pêches, des tomates, du maïs, des saucisses... et des pâtes que l'on a bien voulu acheter à 3€50 en pensant qu'elles étaient locales mais qui s'avèrent venir de chez Liddle. Bref, j'espère qu'elles seront bonnes. On se change et on descend vite à la plage.
On se fait un petit pique-nique sur la plage avec nos restes de riz-taboulé préparés chez nous hier. Nous sommes retournées sur la petite plage à laquelle on commence à s'attacher. Le paysage est encore une fois splendide. Nous rentrons vers 22h, debriefons de cette magnifique journée bien intense et nous écroulons de sommeil.















Mardi 02/01/2022

Aujourd'hui, c'est le dernier jour en Italie. Et oui, déjà!! On a prévu une journée en scooter. À 10h nous sommes donc à la réception du camping et attendons nos clés pour prendre la route. La caution est de 600€, ça fait mal. Je fais confiance à Mathilde et sa conduite, et nous partons vers l'est de Bogliasco, en direction du parc national des Cinq-Terres. Très vite on rencontre un groupe de motards et décidons de les suivre. La route borde la mer, je profite bien de ma place de passagère pour admirer en détail les villes que l'on croise. On finit par se garer à Santa Margherita.





Il est 11h30, on arpente les rues de la ville et tombons hasardement sur un grand parc libre d'accès. Il s'agit du parc de la Villa Durrazo, fourni en statues et végétations rares. Il y a aussi beaucoup d'orangers, de citronniers, de pamplemoussiers. La terrasse de la villa a une belle vue mer. Notre instinct nous a bien guidé encore une fois.









On commence à avoir sérieusement faim et partons à la quête d'une Focaccia, spécialité italienne. Très vite nous tombons sur une "boulangerie" et en commandons deux aux oignons. 90 centimes chacune! Mes papilles me remercient. Comme on a encore faim on continue d'explorer la ville et craquons pour une seconde "boulangerie". On goûte une nouvelle spécialité. Pâte feuilletée, oignons, oeufs, artichauds. C'est plutôt bon mais je suis vite calée cette fois-ci. On prend le chemin retour vers le scooter, nous arrêtons à une église puis dans un magasin bien coloré. Après avoir regardé les vêtements en détails, on dit aurevoir à la vendeuse. Puis après réflexion on fait demi-tour et je m'offre un t-shirt, Mathilde un collier. La dame n'a pas du comprendre. On s'est dit, et pourquoi pas ? Autant vivre la dolce vita jusqu'au bout ;) Puis nous reprenons la route à la recherche d'une plage.













Après une trentaine de minutes on fait un arrêt dans la ville de Lavagna. On emprunte un passage sous-terrain pour dépasser les rails (comme si les gares nous suivaient!) et arrivons sur le sable chaud d'une plage privée. Plus loin, en enlevant nos chaussures, on se rend compte que le sable n'est pas chaud mais absolument brûlant. Comme on a déjà nos maillots sur nous on court à la mer et l'apaisement est instantané. Décidément on ne s'en lasse pas! Le bob sur ma tête et ses bordures qui tombent de chaque côté me font comme des œillères. Je ne vois que ce qu'il y a en face de moi. La mer, la mer à perte de vue et un petit bateau au loin. Je suis dans l'instant présent. Et cet instant est si bon.





En sortant de l'eau, Mathilde court vers la douche de la plage et se brûle les pieds. On a vérifié le soir, elle n'a aucune marque. Mais quand je sors à mon tour je me mets directement sur ma serviette. Et même à travers elle je sens encore la chaleur du sol. Comme nous sommes en début d'après-midi, on se badigeonne de crème solaire et je me cache sous un foulard. Hors de question de choper une insolation. Une heure plus tard on reprend la route en sens inverse en direction de Portofino après avoir rempli nos gourdes.

Portofino est une ville connue pour son phare. Elle est beaucoup plus touristique que les autres coins que nous avons explorés jusqu'alors. On se laisse une heure pour marcher jusqu'à ce fameux phare et le timing est étonnamment respecté. On commence à se demander si nous n'avons pas une horloge dans la tête. Bref on marche, on marche, on marche et on arrive au phare. La vue est encore une fois grandiose. Des mouettes, des bateaux, le ciel... Puis on re-marche, on marche, on marche, on se rend compte qu'on s'est trompées de chemin alors on remonte, on remonte, on remonte et on reprends enfin le scooter. Sur le chemin retour on fait le plein d'essence. Ça nous coûte 2.96€. Parfait.


















Au camping on prend le temps de se changer, de souffler et on redescend en scooter jusqu'au restaurant que nous avions remarqué le premier soir. Quelle hâte de manger ces pizzas avec la vue mer!! On nous installe, on nous donne le menu. Tiens, il n'y a pas de pizzas. Et tout est si cher... On apprendra en partant que le restaurant est séparé en deux et que nous avions réservé la partie "gastronomique" et non "pizzeria". Bref, on se dit que c'est l'occasion de tester de nouveaux plats. Alors Mathilde prend des ravioles avec du caviar de langoustine et j'opte pour des gnocchis à l'espadon. On attend une demi-heure avant de passer commande. Ça commence à être long... et puis les plats arrivent, nous sommes affamées. Mes gnocchis sont violettes. Je ne peux pas expliquer quel goût mon plat a, ce n'est définitivement pas un coup de cœur mais il fallait tenter !









Vers 21h on quitte le restaurant en direction d'une pizzeria. Je ne veux pas lâcher l'affaire. Finalement on prend des boules de glaces et rejoignons notre éternelle plage. La glace en question est incroyable. J'ai encore choisi une saveur chocolat noir, mais j'y ai ajouté une boule à la pistache. Un vrai délice, je suis comblée. On galère un peu à la manger tant elle fond vite mais c'est un plaisir de passer notre dernière soirée ainsi. Ce soir on ne se baigne pas, mais on rentre en scooter au camping et évitons les 20 minutes de marches à la verticale. Et ça c'est un pur bonheur. On est émerveillées devant la vue, on sent à nouveau cet effet libérateur du périple et on arrive sans accident à notre mobile-home. Nous ne perdrons pas nos 600€ de caution!!



L'aventure en Italie touche à sa fin. Et qu'elle aventure! En deux jours nous avons l'impression d'avoir complété plusieurs semaines. Sur la plage ce dernier soir, j'ai sorti des cartes de mon sac et en ai tiré une au hasard. La question était "Quelles sont les trois choses qui t'ont donné le plus d'énergie ?". J'ai directement pensé à ce premier soir sur la plage de Bogliasco. Nous étions tellement choquées de l'endroit paradisiaque dans lequel nous étions tombées par hasard. À plusieurs reprises nous avons suivi notre instinct et tout s'est incroyablement passé mieux que prévu. Ça m'a donné beaucoup d'énergie. On se fait d'ailleurs en ce moment la réflexion avec Mathilde que la plupart de nos plus beaux souvenirs dans ce coin d'Italie sont basés sur le hasard. Dès notre arrivée nous avons loupé la première navette du camping et en l'attendant, un français nous a indiqué les plages du coin où nous avons passé nos soirées. Puis nos pas nous ont guidées dans ce parc à Santa Margherita... 

Si j'en reviens à la question initiale, je pense aussi à ce sentiment de liberté en scooter, sentir ce vent sur nous, suivre les chemins qui nous tentaient. Enfin je pense à cette mer et à ces montagnes que nous avons pu admirer de loin comme de près. Ce rapport à la nature est ce qu'il y a de plus énergisant il me semble.


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Mercredi 03/08/2022

Ce mercredi 3 août, nous partons du camping à 8h. J'ai failli oublier de demander de récupérer ma carte d'identité à la réception 🤦🏼‍♀️ Puis nous quittons la gare de Bogliasco à 8h25. À Gênes nous attendons le train de 11h19 pour Milan. On arpente les rues de la ville une dernière fois, je suis désespérément à la recherche d'un tiramisu. Personne n'en a! Est-ce vraiment une spécialité italienne??? Je récupère alors une pêche dans un petit magasin, idée de manger quelque chose. Le vendeur a dû avoir pitié de moi avec mon unique pêche à la main. Il me l'a offerte. Je vous assure, il m'en a tout simplement fait un présent. Surprise, j'en oublie le tiramisu et déguste ma pêche avec un grand sourire jusqu'au retour à la gare.










Il y a tant de belles choses qui se passent et pourtant nous enchaînons les potentielles galères : louper le 1er train car nous sommes arrivées en retard pour la navette du camping, louper le 2eme train car nous n'avons pas pu faire de réservation de siège, louper le 3ème car nous ne trouvons pas le quai... finalement tout semble bien s'enchaîner. Et nous avons bien hâte de découvrir tout ce qui nous attend encore. Nous sommes dans le 4ème train. Mais aurons-nous le 5ème et dernier ?...


Aujourd'hui, direction Divaca en Slovénie ! Rendez-vous le 6 août pour entendre le récit de nos aventures ;)










INTERRAIL 3 - 📍Divača, Slovénie. 

 Mercredi 3 août, nous débarquons en Slovénie! À nous les ours, les forêts et les montagnes. Cette pause dans la nature nous a fait grand bien, et a été ponctué de multiples péripéties. Bien que cette étape soit déjà finie pour nous, laissez-moi vous la conter...



Mercredi 03/08/2022

J'ai terminé mon article en écrivant "Nous sommes dans le 4ème train. Mais aurons-nous le 5ème et dernier ?...". Un train depuis Trieste en Italie, pour nous rendre à Divača, en Slovénie. Et bien... nous l'avons eu. Mais au bout de 10 minutes un gars passe dans chaque voiture et nous dit "ce train ne va pas en Slovénie. Descendez à la prochaine gare" (You go down, go down, Slovenia is waiting for you no worries). Ah? Pas plus d'explication, on sait seulement qu'on doit descendre à la prochaine gare. Ce qui m'embête surtout c'est que j'ai acheté du pain, du jambon et du fromage à la gare de Trieste mais que j'ai peur de ne pas avoir le temps de déguster tout ça !!! Nourriture avant tout, surtout qu'en ce moment on rationne. C'est fou comme le paysage change autour de nous.





Bref, j'ai le temps de me faire 2-3 petits sandwichs et l'on descend à la gare suivante. Le train entier descend. Et le train entier remonte dans un autre train. C'est impressionnant, nous ne sommes que des jeunes d'interrails, comme une énorme colonie de vacances. La plupart continue jusqu'à Llubljana, la capitale de la Slovénie. Nous on s'arrête à Divača. On voit le train partir devant nous, on se retrouve seules sur le quai. C'est plutôt comique.
Depuis Divača à l'auberge il nous reste 45 minutes de marche. On avait prévu de faire le trajet en taxi mais le numéro que l'on nous a donné nous répond "I'm Busy this period". On a demandé d'autres numéros, il nous a dit "They are also busy". Ok... alors on a décidé de marcher. Il est 20h50, le soleil vient de se coucher. Il fait encore un peu jour quand nous entamons le trajet en suivant Google Map. On rencontre Tis et son diabolo, un néerlandais qui loge à la même auberge que nous. On se perd tous les trois au niveau d'une plaine (je crois qu'on était pas vraiment perdus mais avec la nuit qui tombait on a pas tenté l'exploration). On fait demi-tour sur une centaine de mètres puis empruntons un autre chemin. Nous arrivons à destination un peu avant 22h. Nous sommes vraiment très bien accueillis, on nous place dans le dortoir mixte de 6 personnes. Il y a déjà 2 hommes. Je m'installe à l'étage d'un lit, Mathilde sur celui d'en face. On prend une douche et nous couchons rapidement.










Jeudi 04/08/2022

J'ai incroyablement bien dormi. Mathilde beaucoup moins, le gars sous elle a bougé durant la nuit et le lit n'a cessé de trembler. J'espère que ça ira, nous avons une longue journée aujourd'hui.
À 10h, nous nous rendons aux grottes de Scokjan. On a réservé nos places hier soir. Elles font parties des plus grandes grottes d'Europe et sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Alors que nous suivons le long groupe de visiteurs jusqu'à l'entrée de la grotte, on scanne nos billets. Croix rouge. Je me dis qu'il y a un réel problème mais je ne sais pas de quel côté il va arriver. La dame nous dit alors "mesdemoiselles, vos billets sont pour demain". Elle a pitié de nous et nous laisse passer. Ouf...
La visite dure 1h30 environ. C'est assez impressionnant de voir cet immense espace sous-terrain. Hélas, les photos sont interdites en intérieur mais on en prend plein les yeux. En sortant on a le choix entre trois parcours en autonomie. On opte pour le plus long et en avons pour 40 minutes de paysages verdoyants. Ça fait du bien aux yeux. On se pose enfin pour pique-niquer les pâtes que nous avons préparées il y a deux jours. C'est très bon :)













On rentre alors à l'auberge et passons quelques heures au calme, à l'ombre des arbres sur un hamac ou une chaise longue. On lit, on dort,... nous sommes dans un village vraiment perdu dans la campagne. La plupart des touristes y viennent un jour ou maximum une nuit. Nous y sommes pour 3 jours, 3 nuits. C'est ce que nous apprécions dans notre voyage : il est extrêmement diversifié. Nous demandons à nos hôtes ce que nous pourrions bien faire le lendemain. La dame nous propose d'emprunter leurs vélos gratuitement. C'est une super idée.




Vers 15h30 nous décidons de marcher un peu jusqu'à un glacier. Il est en fait à moins de 50 mètres. On opte pour une boule à la noisette qui s'avère être un excellent choix. Hélas elle est finie beaucoup trop vite. En rentrant, on rencontre un couple de néerlandais. Décidément nous en croisons beaucoup! Beaucoup de français et beaucoup de néerlandais. On fait quelques jeux de cartes.
J'avais très envie de me balader alors en regardant la carte que l'hôtesse nous a fournie, je propose à Mathilde le "tour des trésors de l'eau". J'estime que la marche durera 1h30 maximum. En partant je décide de ne pas regarder Google Map jusqu'au retour. Il est 18h. Le paysage est très apaisant. On rencontre des vaches, des bottes de foins, et le soleil qui descend. Sur le chemin retour je ne reconnais pas le trajet que nous empruntons par rapport à celui indiqué sur la carte. Au bout d'un long moment, je cède et ouvre l'application Google Map. Nous nous dirigeons vers le sens opposé... alors on fait demi-tour. Je crois que Mathilde est fatiguée de la nuit dernière et commence à s'énerver un peu après la situation. Moi je commence à comprendre que je vis justement pour ce genre de galères. À 20h30 nous sommes rentrées et passons à table. Au menu, reste de pâtes et focaccia ! Sur les chaises longues, c'est encore mieux. À 21h40 nous sommes dans nos lits.













Vendredi 05/08/2022

Aujourd'hui nous sortons les vélos ! Comme ils nous sont prêtés gratuitement, nous prenons tout de même un petit déjeuner sur place pour 8€. Le "restaurant" est tout petit, il n'y a même pas de carte pour le menu. Nous n'avons aucune idée de ce qui nous sera servi. Et quelle surprise! Et quel bonheur lorsque l'on est servies! Du thé, du café, du pain, du beurre, de la confiture, une omelette, de la charcuterie!! Un vrai repas, parfait pour prendre des forces avant l'ascension qui nous attend. Les aliments viennent tous du village ou des environs. Et c'est excellent.
Le ventre bien plein nous fermons nos sacs et partons en direction de la ville la plus proche, Divaca. Nous jetons un coup d'œil à la carte et décidons de gravir le Velika Vremščica - 1027m. La montée est longue et bien pentue. Ce doit être une des plus dures ascensions que j'ai fait. Mais l'effort est plaisant. Ce qui est moins plaisant c'est notre manque de réserve d'eau. Dès le début nous commençons à rationner et ça, ce n'est pas bon signe.






À une intersection nous devons emprunter un chemin encore plus incliné et beaucoup plus étroit. Nous décidons de pousser nos vélos. Sur 5 kilomètres nous arpentons un tracé pour marcheurs, en poussant nos vélos et sans pouvoir assouvir notre besoin d'eau. Vers 12h nous arrivons au sommet. Du moins, nous pensons y arriver. En voyant que nous sommes partis du mauvais côté et que le bon est encore bien haut, nous prenons la décision de faire demi-tour et nous dirigeons vers le supermarché de Divaca acheter de l'eau. Alors nous grimpons sur nos vélos respectifs et descendons la piste pour marcheurs/VTT. Encore une fois, c'est un grand challenge pour moi. Je crains de rebondir sur un cailloux et partir à la renverse. Mais petit à petit je prends confiance et apprécie la descente rocailleuse. Nous rejoignons la route en un rien de temps. On continue de tout redescendre, puis mon vélo commence à faire un bruit étrange. Je m'arrête. Ma roue arrière est à plat. Totalement à plat. Sur la route, j'ai senti un cailloux à un moment, je crois que ça a été le coup fatale... Avec la pompe on tente de le regonfler, en vain. Il me reste un peu plus de 5 kilomètres à pieds. Nous n'avons pas d'autres choix... et plus d'eau. Je rêve de limonade surtout. Il est 13h30, nous n'avons toujours pas mangé (en même temps nous n'avons pas du tout faim après cet énorme petit déjeuner !) et la chaleur est assomante. Pourtant, par instinct de survie je ne ressens rien de tout ça, je marche, je marche. Je crois que j'aime définitivement ce genre de galères. Bien que j'aurais préféré cette galère avec de l'eau.
On atteint Divaca vers 14h30. Il y a de l'eau !! On remplie nos bouteilles et les vidons d'un coup. On passe au supermarché, je craque pour une limonade (qui me déçoit car elle n'est pas gazeuse), on prend des fruits et des réserves pour cuisiner. On se pose ensuite sur un banc à l'ombre et mangeons le reste de nos pâtes et la charcuterie de ce matin. On se laisse un peu de temps pour se reposer, je crois que je fais une sieste. On passe à la banque retirer des sous pour la Croatie qui nous attend demain. Puis on reprend la route avec mon vélo crevé. Nous sommes de retour à l'auberge vers 16h. On est assez gênées de rendre le vélo à l'hôte. Lui est surtout embêté qu'on ne l'ait pas appelé pour qu'il vienne nous chercher en van... Le soir, il nous dira que plusieurs personnes du village nous ont croisées en voiture en train de pousser nos vélos. Les potins vont vite dans le coin.








La douche froide était tant attendue! On prépare ensuite nos repas pour les jours à venir. Au menu, Riz avec du thon et du maïs. Nous avons aussi chacune une boîte de conserve avec des haricots, ainsi que des fruits. On se pose dans les chaises longues, Mathilde tombe du hamac, c'est bien drôle. Vers 18h30 on se pose à une table du restaurant et demandons le menu. Il n'y a pas beaucoup de choix, je commande un Burger avec de la viande du coin et Mathilde des pâtes aux légumes. Je n'en peux plus des pâtes. Encore une fois nous apprécions grandement ce repas. Dernier repas dans ce coin de l'Europe.






Mathilde tire une carte, la carte habituelle de la fin d'étape: "À quoi souhaiteriez-vous consacrer plus de temps?" On réfléchit longuement mais honnêtement on a l'impression de profiter au maximum de ce voyage. Chaque journée est très intense. Hier nous avons fait 22 000 pas, aujourd'hui 15 000. Nous explorons tout un tas de lieux et paysages. Non vraiment, après ce 1er tiers de périple je pense que nous gérons plutôt bien notre temps.
On termine la soirée avec une petite balade dans le village. On se pose sur un banc devant l'église. On s'allonge. Et on reste là en silence à regarder les étoiles apparaître dans la nuit.












Samedi 06/08/2022

Ce matin nous nous levons à 6h20 pour prendre le train de 7h52 à Divača. À nouveau, nous marchons donc une quarantaine de minute pour atteindre la gare. Cette fois-ci nous décidons d'acheter les billets de train plutôt que d'utiliser notre pass interrail afin de l'économiser pour plus tard (nous n'avons que 7 trajets autorisés). Et pourtant, impossible d'acheter ces billets! Le site nous dit que l'on ne peut pas le faire en ligne. Il n'y a personne au guichet et la machine ne fonctionne pas. Alors on grimpe tout de même dans le train.



La contrôleuse passe, on lui parle de notre problème. Je pensais qu'elle allait nous demander de payer, je lui tend même ma carte, mais elle me propose juste de réessayer sur le site plus tard. C'est fort gentil madame ahaha. Je crois qu'elle n'a pas compris que ce n'était tout simplement pas possible. Depuis le début du voyage, nous avons beaucoup de chance avec Mathide...
De jeunes slovènes s'installent à côté de nous, mettent la musique du pays à fond et nous sommes partis pour 3h de trajet. Un peu avant la frontière avec la Croatie, un douanier entre dans le train et crit "Passeport". Ça met dans l'ambiance ahaha Le groupe de jeunes arrête la musique, le silence pesant s'installe. On sort les passeports. Un grand policier tatoué et le visage froid passe. Tout est dans l'ordre. 10 minutes plus tard, on passe la frontière de la Croatie, on doit à nouveau montrer nos passeports. 4 personnes sont virées du train. Puis on repart. J'allais vous écrire que nous arrivons dans 1h et que nous n'avons toujours pas payé de billets. Sauf qu'à l'instant un deuxième controleur vient de passer. Il ne parlait pas anglais alors une dame nous a gentiment fait la traduction. Nous avons fini par payer nos deux billets pour 17€. C'est bon, nous sommes de retour dans la légalité, et rassurées :)) Nous arriverons à Pula d'ici une quarantaine de minutes... et rejoindrons notre nouvelle auberge de jeunesse pour les 3 prochains jours!










INTERRAIL 4 -📍Pula, Croatie.

 Notre étape à Pula, en Croatie, prend fin aujourd'hui. C'était la première fois que je visitais ce beau pays balkan. Ces 4 jours ont été vécus comme une pause paisible durant notre périple. Nous avons en effet eu l'occasion de souffler un peu dans ce rythme effréné que nous suivions jusqu'alors. Ce fut court mais reposant et nous partons avec de nombreux nouveaux souvenirs en tête...



Samedi 06/08/2022

Nous arrivons à Pula sans encombre vers 10h30. Comme nous voyageons avec de gros sacs, nous marchons 5 minutes jusqu'à notre nouvel hostel avec l'espoir de pouvoir les déposer pour la journée. Le check-in officiel n'est en effet possible qu'à partir de 15h... Mais une dame nous accueille gentiment et nous propose de laisser nos bagages dans la cuisine commune. Ce que nous faisons, rassurées. Nous nous empressons de sortir nos plus petits sacs et rejoignons l'arrêt de bus le plus proche. Direction... la plage! Il n'y a pas une minute à perdre. Alors nous prenons le bus pour 11 kunas chacune (=1.5€) et débarquons sur une plage bondée de monde. 









Par chance nous trouvons un petit coin à l'ombre sur un rocher. Les plages croates sont rarement des plages de sables. La plupart des gens portent d'ailleurs des chaussures d'eau pour les cailloux et surtout contre les oursins. À peine dans l'eau Mathilde se prend déjà des épines dans le pieds, dont elle me parle encore 3 jours plus tard :( La baignade marque notre renaissance. Nous avons eu si chaud depuis ce matin. Et quel bonheur cette eau bleue claire et transparente. Je vois des poissons me nager autour et regrette ne pas avoir mon masque et mon tuba. Tant pis... on remonte sur notre rocher, comme deux baleines qui s'échouent sur la plage pour éviter les oursins. Mathilde se refait piquer. 

On prend notre déjeuner de riz et essayons de réaliser que nous sommes en Croatie. Ce n'est vraiment pas évident. Nous avons été habituées aux longs trajets en train, durant des journées entières, et aujourd'hui nous n'avons eu qu'un train et 2h50 pour changer de destination. Ça nous est paru trop rapide, trop proche, trop facile presque. Et pourtant nous sommes bien contentes d'être là et profitons du temps libre pour faire une sieste, bercées par le son des vagues qui vont et viennent.

Vers 14h nous prenons le chemin retour à pieds. Rien de mieux que d'arpenter les rues pour ressentir l'ambiance du lieu. Sur notre ballade d'une heure environ, nous tombons sur un petit marché en plein air en train de fermer. Il reste quelques stands de miel, de lavande, de fromage, de charcuterie. Nous craquons pour un bracelet. Une glace nous fait aussi de l'œil mais celle-ci s'avérera moins bonne que la dernière mangée à Divaca. Nous commençons à devenir pros des glaces et les classons par ordre de préférence depuis le début du périple. Celle d'aujourd'hui à Pula est la moins bonne (j'ai choisi une boule à l'orange), la meilleure reste la glace chocolat/noisette de Bogliasco, Italie. On fait également des provisions de fruits et notamment de pastèque 🍉. 







De retour à l'hostel nous prenons une douche bien raffraichissante (il fait 37° aujourd'hui) et entamons la pastèque. Qu'elle est bonne! On en profite pour passer un appel à nos parents, lire, faire une sieste... petit à petit dans la journée on se rend compte de la fatigue accumulée depuis le début. Cela ne fait qu'une semaine mais nous n'avons eu aucun moment de répis, nous enchaînons les longues marches, nous mangeons peu, transpirons beaucoup, dormons de manière entrecoupée par le bruit que font les autres du dortoirs... dans le rythme fou que nous nous sommes imposées et dans l'excitation du voyage nous n'avons pas ressenti cette baisse d'énergie. Mais depuis notre arrivée à Pula, c'est comme si tout retombait d'un coup. Alors on a décidé d'y aller molo ces jours-ci.

Ce soir, pour notre plus grand bonheur, nous entamons une boîte de conserve d'haricots. Je n'aurais jamais pensé que ça me ferait tant plaisir. En l'ouvrant nous avons des étoiles dans les yeux et ne cessons de nous extasier. Les légumes nous manquent et notre alimentation n'est pas variée. Alors ces haricots... tombent du ciel. On est si fatiguées qu'à la fin du repas on voit nos deux boîtes de conserve côte à côte et on se perd dans un fou rire interminable tant on les trouve mignonnes. Elles sont toutes les deux bien sages, entre-ouvertes en silence. Bref, il est 19h et on est éclatées.










Mais même si on veut y aller molo, on décide tout de même de ressortir, on hésite même à aller en boîte de nuit (je ne suis pas sûre qu'on l'ait vraiment envisagé mais on a évoqué l'idée ahaha rien ne nous arrête!). Finalement on parcourt le vieux Pula, les rues grouillent de locaux et de touristes, on passe devant de multiples magasins, devant le temple d'Auguste aussi et l'on se pose finalement sur un muret pour écouter deux concerts. D'abord celui d'un groupe de jeunes croates. Puis un groupe plus ancien. C'est encore une très belle soirée. 

On finit par rentrer vers 22h, en passant par la fameuse Arène de Pula dans laquelle se déroule un festival aujourd'hui et demain (nous avons décidé de ne pas nous y rendre pour des raisons économiques et de goûts musicaux). Il a l'air d'y avoir une bonne ambiance à l'intérieur. Nous, on continue notre trajet, rentrons à l'hostel, préparons notre sac pour le lendemain, échangeons avec une allemande de la chambre qui nous donne quelques conseils pour notre prochaine destination (Ljubljana, Slovenie) et dormons profondément dès 22h30.

















Dimanche 07/08/2022

La nuit n'a pas été paisible. Un groupe de fille du dortoir est rentré vers 1h30 du matin, a allumé la lumière et a fait tout un vacarme. Il y a eu des ronflements aussi. Tant pis, je pense avoir dormi suffisament.

Réveil à 8h20. Aujourd'hui, nous nous rendons sur l'île de Brijuni, en face de Pula. Elle fait partie d'un grand parc national. Nous devons prendre le bus de 9h02, puis le bateau de 11h30. C'est Mathilde qui est censée me réveiller car j'ai laissé mon téléphone charger en bas pour la nuit. J'entends "Il est 10h, il faut se lever". Je saute d'un bond et commence à réaliser que nous avons loupé le bus! Puis je lui dis "10h, 10h??" Elle me répond "non, 8h17". Bref, fausse alerte, j'avais mal entendu. J'ai eu peur.

On prépare nos sacs en silence et on prend le bus de 9h02. Cette sortie sur l'île est partie d'un coup de tête, si ce n'est un coup de chance. Hier nous cherchions sur internet Que faire à Pula ? et avons trouvé ces billets à 18€ comprenant la sortie en bateau, un petit train pour une visite guidée de Brijuni, une entrée dans le parc Safari, et le retour en bateau. 18€ car nous faisons encore partie de la tranche d'âge "7-18ans". Un mois de plus et nous faisions partie de la tranche d'âge payant 35€... alors nous avons sauté sur l'occasion. À 9h30 nous arrivons donc au point de départ à Fažana, une ville au Nord de Pula. Il nous reste 2h avant l'embarcation, on décide de bruncher. J'opte pour une part de pizza, Mathilde pour un croissant au fromage. Vue mer. Il fait déjà bien chaud. Puis, alors qu'il nous reste encore du temps, Mathilde me reparle de l'allemande que nous avons croisée hier. Elle se rend bientôt à Budapest afin d'assister au Sziget Festival du 10 au 15 août. Il s'agit d'un des plus grands festivals d'Europe. Nous serons personnellement à Budapest du 12 au 15. Les dates collent, nous commençons donc à sérieusement nous renseigner sur ce festival. Le 12 il y a notamment Justin Bieber et Stromae. À la vue du nom de Stromae je n'ai plus de doute. Nous devons aller à ce festival. Mathilde est quant à elle tentée par la programmation du 13 août avec Calvin Harris et Offenbach. On se regarde, on débat quelques minutes et on finit par acheter, encore sur un coup de tête (mais que c'est bon de se laisser aller!) un billet de 24h pour le 13 août. Dans une semaine, nous ferons partie de ce festival 😍 ce sera une première.







Puis le bateau arrive et les gens commencent à monter à bord. Tout s'enchaîne assez vite : on navigue une quinzaine de minutes, on rejoint le groupe de touristes anglophone pour un tour en petit train rouge, le paysage est très sauvage, on voit des zèbres, des autruches, des éléphants. La guide finit par reprendre le micro et s'excuse pour son absence, elle avait un "business call". Nous on ne s'était même pas rendues compte qu'elle avait cessé de parler. Il est 13h30, on nous dépose au point initial et nous sommes libres pour l'après-midi. On passera 4 heures allongées au bord de la mer, à l'ombre d'une forêt et à l'abri des regards. Nous sommes dans notre monde, dans notre bulle, toute l'après-midi durant. Et que c'est apaisant! 














On se baigne, d'abord. Il n'y a pas d'oursin, c'est agréable. On pique-nique rapidement ensuite, on a pas très faim mais il faut bien se nourrir. Et puis on s'endort, on lit, beaucoup, et on écoute de la musique. 4h pour lacher prise.

Puis comme à notre habitude, on se dit qu'il faut un peu bouger avant de rentrer et entamons une balade d'une heure autour de l'île. Il est 18h30, on attend notre bateau de 19h30. Une première embarcation se fait, on hésite à y aller mais demandons finalement des informations à un employé qui passe. Non, ce n'est pas le bon bateau. Celui-ci va à Pula, nous avons réservé le bateau pour Fazana. Là avec Mathilde on a tout un tas d'idées qui nous passent par la tête. Nous logeons à Pula. Mais nous avons réservé le bateau pour Fazana car il s'agit du bateau "officiel" de l'île, et avec des réductions bien avantageuses. Or nous serons de retour à Fazana vers 20h et il n'y aura plus de bus pour rentrer. Nous aurons 1h30 de marche dans la nuit. Nous le savions déjà et n'en avons pas peur mais nous pensons tout à coup : et si nous tentions de prendre l'autre bateau pour Pula ? D'une autre agence évidemment. Hélas, sous la pression du regard de l'employé nous faisons demi-tour et attendons notre bateau de 19h30. 

Le coucher du soleil est très agréable, la chaleur baisse, un petit vent se lève. Nous sommes à Fažana comme prévu à 20h et décidons de nous poser avant d'entamer notre marche retour. On passe dans une petite boulangerie et achetons de petit pain au jambon. On les savoure. Puis nous optons pour une boule de glace (qui se classe en dernière position). On rigole bien de la situation. Il est 21h, nous savons qu'il nous reste 1h30 de marche au moins mais nous profitons de l'instant, comme dans un déni. Vers 21h10 on décide finalement de rentrer. 










La première demi-heure passe vite. On discute, il fait encore un peu jour, le passage piéton est large. Puis, il n'y a plus de passage piéton. Nous marchons 20 minutes sur le bord de la route avec la lampe de notre téléphone. On commence à prendre un peu peur. Dans un virage, il n'y a plus aucun espace pour marcher à côté de la voie. On cherche un détour, que nous trouvons. On entre dans une petite rue perpendiculaire, pas plus rassurante. Il fait nuit, il y a peu de lampadaires, il y a des maisons mais peu de monde. On entend d'ailleurs des sortes de coup de feu un peu plus loin (ça à la rigueur ça nous fait bien rire). On croise une première famille et hésitons à leur demander de nous ramener à notre hostel. Il nous reste 50 minutes de marche. Nous n'osons pas... et continuons. Un peu plus loin dans le quartier nous découvrons un groupe de jeunes allemands de notre âge dans le jardin d'une grande maison. Après 10 minutes de réflexion, nous osons sonner. La plupart a bu, ils sont incapables de répondre favorablement à notre demande. Un seul est en mesure de nous raccompagner, à une seule condition : qu'il puisse terminer son repas. Le groupe nous invite donc à table. Au bout de 10 minutes on se demande si on a bien fait de leur demander de nous conduire. Les pauvres fêtent leur première soirée en Croatie ensemble et sortent de plus en plus de verres et de bouteilles. Mais juste à cet instant, Jonathan dit à son pote qu'il est tant de nous ramener. Ce pote, qui sera notre conducteur et dont nous n'avons pas le nom, enfile ses lunettes et prend les commandes de l'engin. Une troisième personne du groupe a bien voulu lui prêter la voiture. On se rend bien compte de la générosité de ces jeunes allemands... Nous voilà parties pour 7 minutes de trajet avec nos deux nouveaux amis, au lieu de 50 minutes à pieds dans le noir et sur la route. C'est un gros coup de chance.

Pour ne pas les embêter plus on leur demande de nous déposer à un rond point, leur laissons 10 kunas, les remercions et terminons le chemin à pieds.

De retour à l'hostel vers 22h40 on prend une douche, debriefons de la journée et partons nous coucher. Demain ce sera repos imposé.




Lundi 08/08/2022

Aujourd'hui nous n'avons pas de réveil et nous levons vers 10h. Pula est une ville très touristique mais connue pour ses plages. Il n'y a pas tant d'autres activités que cela. Alors nous décidons de passer une journée... à ne rien faire de spécial. Et pourquoi pas? 

Nous commençons la journée par une pastèque. Et je vais raconter la suite en accéléré parce qu'il n'y a véritablement pas grand chose à raconter. Ce qui m'amuse d'ailleurs c'est de réduire ces 24h à l'aspect alimentaire. Nous avons reçu de nombreux commentaires, de la part de nos parents notamment, relatant le fait que je parle beaucoup de nourriture dans mes articles. Et pourtant ! Et pourtant nous mangeons si peu depuis notre départ, et faisons tant de sport, dépensons tant d'énergie. Nous voyons déjà que nous avons perdu un peu de poids. Face à cette impression que j'évoque souvent la nourriture, j'apporterais cependant deux probables explications : 1) les repas sont avant tout ce qui articule notre journée, nous réfléchissons au programme selon l'endroit où nous serons le midi, le soir... La journée commence par le petit déjeuner et se finit par le dîner. C'est une question d'éducation et cela agit comme un repère dans le temps. 2) nous avons si faim et nous permettons si peu de plaisirs alimentaires (pour des raisons économiques notamment) que nous y pensons souvent et que la sensation de manger est décuplée. Cela se traduit sûrement dans mes écrits. Quoi qu'il en soit ces commentaires nous ont bien amusées, nous qui rêvons justement de manger un buffet complet. Alors pour vous donner tout de même raison, car je veux des lecteurs satisfaits, je vais vous raconter cette journée de relachement sans détails mais avec les points les plus importants :

Grasse matinée, lever 10h, pastèque.

Lecture.

Courses vers 12h30, achats fruits et légumes.

Cuisine, midi avec chips et tartines de fromage.

Lessive.

Pause sieste, Netflix/YouTube.

Cuisine pour suite du voyage. Au menu : pâtes, thon, pois chiches, concombre, huile, sel.

Jeux de cartes.

Douche.

Sortie port, marche de 1h.

Restaurant 21h, Dorade, Salade de poulpe et frites.

Marche dans le vieux Pula, achat cartes postales.

Enorme glace "dark chocolate", devant concert au temple d'Auguste (cette glace se classe en deuxième position pour moi d'ailleurs, un incroyable délice, incroyable, incroyable, incroyable)

Retour maison, terrasse, debrief, carte de fin d'étape. 

La carte que je tire cette fois-ci nous demande "Quelle est la chose que l'on va faire pour la première fois?". On pense au fait que l'on va passer 3 semaines ensemble, voyager dans de nouveaux pays, et aller dans un grand festival de Musique. C'est déjà pas mal ;)

On s'endort vers minuit trente. On a adoré cette journée. Et cette fois-ci vous avez raison : on s'est lâchées sur la nourriture.













Mardi 09/08/2022

Aujourd'hui nous sommes officiellement au milieu de notre périple. Ça passe si vite... Cette étape à Pula a été un vrai bol d'air frais et s'est montrée encore différente de tout ce que nous avons déjà vécu. Je vais essayer de faire un compte rendu pour chaque destination à la fin du périple, après avoir eu le temps de tout digérer. Je pense que ces compte-rendus d'après-voyage témoigneront d'autant plus de ce que je garderai en mémoire. Ils seront sûrement plus factuels qu'un simple débrief sur le vif. Car sur le vif je vous dirais surtout que cette étape nous a permis de nous reposer un peu et de bien manger. Mais je suis persuadée qu'il y a beaucoup plus à dire.

Bref, ce mardi est un jour de train, un jour de trajet. Mon réveil sonne à 8h57, on fait nos sacs et les déposons dans le couloir. Notre train est à 14h38, nous avons donc 4 heures et décidons de faire une marche vers le sud de Pula. Après 1h à visiter de nouveaux coins de la ville on tombe sur une petite plage. Puis sur un grand centre commercial dans lequel nous entrons. C'est un bon refuge pour se raffraichir :) Nous prenons tranquillement le chemin retour et nous posons une heure sur la terrasse de l'hostel. À ce moment nous craignons de croiser la dame de la réception. Nous avons en effet fait une lessive hier, une lessive qui est officiellement à 50 kunas = 7€. Trop cher. C'est beaucoup trop cher. Nous avons nous-mêmes mis les vêtements dans la machine, les avons sortis, étendus, pliés, rangés. Nous avons seulement emprunté de l'eau et de la lessive. Alors payer 7€? Il était convenu que tout était inclu dans ce prix.

Nous avons finalement croisé la dame de la réception. Mais elle ne nous a rien demandé à payer. Nous sommes rassurées et repartons vers 13h avec notre linge propre !

Le premier train est composé d'une voiture unique. 2h plus tard nous entrons dans un bus, dans lequel nous sommes actuellement. Nous sommes perdues dans la forêt et les montagnes, nous enchaînons les virages vertigineux. Que c'est beau! Il y a une vingtaine de jeunes avec nous, qui se dirigent très probablement vers la même destination : Llubjana, capitale de la Slovénie. Car oui, nous retournons en Slovénie. Nous prendrons d'ailleurs notre prochain train à la gare de Divaca. Mais cette fois-ci nous allons découvrir la capitale du pays et nous avons grandement hâte !








On se retrouve le 12/08/2022 pour le récit détaillé de cette nouvelle aventure slovène ;)


~ Mathilde et Louise, aventurieuses bises 😘






INTERRAIL 5 - 📍Ljubjana, Bled, Slovénie. 

 Déjà 13 jours, 15 trains, 1530 km, 4 pays, 7 moyens de transports... L'aventure continue. Ce matin nous sommes parties à 4h de Ljubljana, capitale de la Slovénie où nous avons séjourné ces trois derniers jours. C'est assez étrange de se dire que Ljubljana est pour la Slovénie ce que Paris est pour la France. La ville est si petite! Et pourtant nous ne nous sommes pas ennuyées...



Mardi 09/08/2022

Aux dernières nouvelles nous nous trouvions dans un bus en direction de Divača. De là, nous avons pris un train qui était censé être notre dernier. Évidemment, on commence à en avoir l'habitude, un contrôleur passe dans les wagons et nous dit "ce train ne va pas à Ljubjana, il faudra descendre à la gare que je vous indiquerai". Comme on est tous dans le même bateau (plutôt dans le même train mais vous avez compris), je ne suis pas inquiète du bon déroulé de la suite. Alors comme prévu on descend à la gare indiquée par le contrôleur et on monte dans un bus qui nous attend déjà. De là il nous reste une heure avant de parvenir enfin à notre destination finale! Il est 20h40 lorsque nous l'atteignons, nous avons près de 20 minutes d'avance sur notre programme initial.
Pour rejoindre notre nouvel hostel, la Vila Veselova, il nous faut encore marcher une vingtaine de minutes. On en profite pour passer dans la ville et l'on prévoit d'y revenir après avoir déposé nos affaires. Lorsque l'on débarque devant la porte de l'hostel, il nous faut suivre les indications envoyées par les réceptionnistes (qui ont fini leur journée). Codes, couleurs de portes, étages... une vraie chasse au trésor ahaha.






On entre enfin dans une cuisine au bon étage. Bondée de jeunes. De jeunes hommes. C'est un peu surprenant au début et je ne suis pas très à l'aise en découvrant que mon lit est isolé devant la porte du dortoir (Mathilde est sur un lit à étage) mais j'ai dans un même temps l'impression d'être à Louise de Bettignies, ma résidence étudiante. Et ça pour le coup, me rassure pleinement. Comme si j'étais à nouveau entourée de mes colocataires adorés, des plats qui chauffent sur les plaques, des voix qui portent et de la vaisselle sale. Ça m'avait manqué. 
On prend une douche dans les sanitaires communs (2 douches pour une vingtaine de personnes mais on n'a jamais été empêchées d'avoir de la place!). Une italienne est là. Très sympa. Puis on ressort pour faire un tour de la ville de nuit. Très vite on tombe sur le centre-ville du vieux Ljubjana, quartier très vivant et très touristique aussi. Un homme joue de l'accordéon en tenue traditionnelle. Nous avons l'impression de débarquer à Disney Land (bien que je n'y ai jamais mis les pieds). Il y a de multiples petits ponts illuminés, de grands bâtiments rosés, des cyclistes qui vont et viennent, des gens qui dansent. La ville est vraiment belle et c'est une atmosphère que nous n'avions pas encore eu.
Vers 22h nous rentrons à l'auberge. Quelques uns dorment, beaucoup sont sur la terrasse. Il y a de nombreux indiens d'ailleurs, qui semblent être là pour une longue durée. Celui qui dort sous le lit de Mathilde a de nombreuses et imposantes crèmes hydratantes, un mixer et tout un tas de gadgets. Vers 22h30 la lumière est éteinte, je m'endors sans attendre.



Mercredi 10/08/2022

Mathilde me réveille vers 9h. Aujourd'hui nous passons la journée à Ljubljana. L'italienne rencontrée hier nous a dit qu'il était amplement suffisant de visiter la ville en un jour. Alors on fait nos sacs et c'est partie pour l'exploration ! Pour bien commencer, on passe dans une petite boulangerie slovène. Pour le petit déjeuner je choisis une viennoiserie qui me fait bien envie ainsi qu'un chocolat chaud. On se pose sur les escaliers de la grande place. Le chocolat chaud est succulent. La viennoiserie me laisse un goût de pétrole détestable pour toute la journée. Il fallait tenter!










On se dirige alors vers le fameux château de la ville. Sur le chemin, on entre dans une exposition. L'artiste est styliste et s'amuse avec des allumettes à créer de magnifiques costumes de Marie-Antoinette, de Napoléon ou encore de Tito. Puis on grimpe, on grimpe, et on atteint enfin le château, le Ljubljanski Grad. On profite des tickets 3-18 ans à 7€ et parcourons ce monument historique pendant près d'une heure. Le cachot, la tour donnant sur un splendide panorama de la ville, les salles de musées associées. On en apprend sur les invasions turques, les chasses aux sorcières.











À la sortie du château je suis interpellée par Alicia, une connaissance d'Espol (mon école à Lille). Quelle coincidence! Elle parcourt également l'Europe avec deux amies du lycée grâce au pass interrail. Malheureusement on n'a pas eu le temps de se revoir mais j'ai bien hâte d'entendre ses récits à la rentrée :)
On reparcourt la ville en sens inverse pour se poser dans le grand parc Tivoli et pique-niquons dans l'herbe vers 13h30. Comme hier, pâtes, thon, concombre, pois chiches, je n'en peux plus ahaha. Je pense surtout que le goût de pétrole de ce matin n'est toujours pas passé. Je me réconforte avec une longue sieste.







À notre réveil, nous décidons d'installer l'application BicikeLJ afin de louer des vélos dans la ville. Il nous faut payer un abonnement hebdomadaire à 1€. Ma banque me demande quant à elle de valider un payement de 0€. Je ne sais donc pas si je payerai finalement l'abonnement. Bref, nous sortons du parc, tentons de prendre des vélos mais ça ne fonctionne pas! Plus aucune borne n'est connectée. Juste quand on souhaiterait en emprunter évidemment. Alors on réfléchit à ce que l'on pourrait bien faire... et une idée nous vient en tête. Et pourquoi pas aller au cinéma? C'est ainsi que nous atterrissons dans une salle de cinéma vide (nous sommes 6), à regarder les Minions en slovène. Quand on a demandé au gars de la réception s'il était possible d'avoir des sous-titres en anglais et qu'il nous a répondu par la négative, il était certain que nous abandonnerions le projet. Et bien non, nous avons vu le film en Slovène sans sous-titres, et nous avons tout compris!




À la sortie du cinéma, les bornes de vélos marchent à nouveau. Nous nous empressons d'en prendre et partons au Liddle le plus proche afin de faire les courses pour le soir-même ainsi que pour les jours à venir. En sortant du magasin il ne reste que le vélo de Mathilde. Le mien a dû faire un heureux. Juste à ce moment, un jeune allant faire ses courses en dépose un deuxième. Je vois son vélo. Il me voit voir son vélo. Il comprend vite qu'il ne sera plus là en sortant du magasin...
Alors on repart toutes les deux sur nos bicyclettes et déposons nos courses au frigo. On termine la journée comme on l'a commencé : assise sur les escaliers de la grande place avec des radis et des tomates. Sauf que ce soir là, on opte également pour une glace chocolat noir/myrtille qui se place en 4ème position de notre classement des glaces.












Jeudi 11/08/2022

Contrairement à la première nuit à Ljubljana au long de laquelle les allers et venues des voyageurs n'ont cessé de couper notre sommeil, cette deuxième nuit se passe à merveille pour moi (un peu moins pour Mathilde apparement...)! À 9h nous sommes à la gare routière pour monter dans un bus qui nous conduit jusqu'à la ville de Bled, au nord-ouest de Ljubjana. Nous y serons pour la journée. Bled est très connue pour son lac et son château. Un de mes premiers objectifs de voyage est justement de faire du kayak dans ce beau lac bleu clair. Alicia que nous avons croisée hier au château nous a cependant prévenu qu'elle n'avait pas remarqué de kayaks à Bled. J'ai bien peur que mon objectif soit compromis...
À l'arrivée, nous entamons directement le tour du lac à pieds. Il me fait beaucoup penser à Annecy ainsi qu'au lac de Pokhara au Népal. Au bout d'une heure nous sortons du chemin pour grimper dans la montagne et rejoindre un magnifique point de vue sur le lac, l'Ojstrica. Il y a foule là-haut. Nous redescendons et terminons le tour du lac pour un total de 2h de marche. 









En effet, nous voyons peu de kayaks. Les seuls que nous apercevons semblent appartenir à des particuliers... au contraire il y a une multitude de paddles et de barques. Mais ça, ça ne m'attire pas spécialement. On passe dans une petite boulangerie, la vendeuse est excrecrable. On achète deux boreks (plat typique slovène avec de la pâte feuilletée) et nous posons sur une pelouse inclinée qui borde le lac. Le plat est un délice, Mathilde semble l'apprécier un peu moins. Je pense que mon estomac criait famine. J'ai d'ailleurs craqué pour une seconde spécialité slovène, le Gibanica. Un gâteau à base de pomme, de raisins, de noix, de pavot, de lait caillé et de pâte sablée. La part est beaucoup trop grosse pour moi, je la finirai au goûter. Mais que c'est bon! Internet me dit que la Slovénie est culinairement très riche, avec environ 120 spécialités. Je ne pourrai hélas pas tout goûter.

On entame une sieste d'une heure trente environ. Lorsque je me réveille, Mathilde observe les pêcheurs devant nous. Ils sortent un énorme poisson de l'eau. Tous les passants s'arrêtent pour admirer le spectacle. Un deuxième poisson, plus petit cette fois-ci, est à son tour capturé. Puis ma cousine me dit "regarde le club à droite, ils ont un kayak il me semble". Ah oui? Sans grande conviction on range nos affaires et nous dirigeons vers ce club. En moins de 5 minutes nous sommes sur le kayak bi-place au milieu du lac. On se regarde étonnées. Pas de gilets de sauvetage, pas d'instructions. Le moniteur nous a tendu les pagaies et c'était parti. Si rapide et si simple. Quel bonheur. Mon objectif est atteint et ce moment de navigation est particulièrement apaisant. On fait le tour de l'île au milieu du lac. Nous sommes de retour sur la terre ferme aussi vite que nous l'avions quittée. Alors on se pose à nouveau à l'ombre et attendons le bus de 18h.










De retour à Ljubljana, nous récupérons des vélos, rachetons deux brugnons et une banane et sommes de retour à l'hostel. On fait cuire la semoule pour demain, on se douche. Un français vient de débarquer, Djia ? Le pauvre s'est réveillé de soirée sans téléphone, pièce d'identité, appareil photo, sans souvenirs, sans rien. Et ses potes ont pris le train pour Budapest sans lui ce matin. Le problème est surtout que sans son téléphone il ne peut pas accéder à l'application qui nous permet de réserver les trains. Alors il est bloqué pour un temps incertain à Ljubjana... nous lui disons que nous partons pour Budapest le lendemain. Il nous suivra s'il le peut.
Ce soir est notre dernier soir en Slovénie et comme à notre habitude nous avons droit à un restaurant. Dans un train pour la capitale j'avais évoqué mon envie de plat indien à Mathilde. Nous avons également, comme évoqué plus tôt, cohabité avec de nombreux indiens. Cela implique être réveillées par le bruit d'un mixer qui prépare des nans (pains indiens) à 7h du matin et sentir la bonne odeur de cette culture. Bref, j'avais envie de plat indien, Mathilde aussi, et nous avions remarqué plusieurs restaurants parfaits pour assouvir ce désir. Alors ce jeudi soir, vers 20h30 nous déambulons dans les rues de la ville à la recherche du lieu idéal. Mais tout est plein. Le restaurant Namaste nous attire particulièrement. À 21h, nous acceptons donc d'attendre 1h (selon les serveurs) avant d'être servies. Lire le menu me fait beaucoup de bien. Tous mes souvenirs du Népal ressurgissent. Les nans, les momos, les paneer butter,... J'opte finalement pour un chicken curry et du garlic roti (pain à l'ail), Mathilde pour un plat de légumes et un nan. Sauf que 1h plus tard nous ne sommes toujours pas servies et les gens autour de nous qui sont arrivés après, eux, le sont. Je commence à me dire que la commande n'est pas arrivée en cuisine. Je questionne la serveuse qui n'a pas l'air très au courant. Mathilde est affamée. Au bout de 1h20 on se lève et quittons la terrasse. Non mais ho! Pourtant, qu'est-ce que j'avais envie de ce chicken curry!!!
On finit par manger un très bon kebab, servi en 2 minutes.
Vers 23h nous prenons le chemin retour vers l'hostel. Nous croisons Djia en cours de route. Il a réussi à récupérer son appareil photo dans une boîte de nuit. Son téléphone lui n'est plus géo-localisable. Il tentera tout de même de prendre le train de 5h demain matin avec nous. On se met d'accord : réveil à 4h pour un départ de l'auberge à 4h30 maximum. Avec Mathilde on prépare nos sacs et vous connaissez la suite : pipi, les dents, au lit.






Vendredi 12/08/2022

Mathilde me réveille, il est l'heure de se préparer. En mettant ma montre à mon poignet je suis déçue de voir qu'elle est déréglée. Elle indique 4h40. Puis, je regarde mon téléphone. 4h40. Ah. Problème. Je préviens Mathilde (qui a, sûrement par fatigue, mis un réveil à 4h30 au lieu de 4h), on boucle nos sacs et on commence à courir dans la rue. C'est impossible d'avoir le train. Nous aurions dû avoir 20 minutes de marche... Nous avons finalement 10 minutes de course. Le train est encore là lorsque nous montons à bord, juste à temps avant qu'il ne démarre. On souffle. Soulagées. C'est parti pour 8h de train en direct de Ljubljana à Budapest. Nous sommes à la moitié du trajet et tout roule comme sur des roulettes. Plus rien ne semble pouvoir nous empêcher d'atteindre cette nouvelle capitale et de prendre part au fameux Sziget Festival !





Le 15/08, vous découvrirez toutes nos aventures à Budapest 😍
En attendant vous pouvez aussi suivre l'aventure en direct via la page : Polarstep - Louise MIGNARD










INTERRAIL 6 - 📍Budapest, Hongrie.

 Budapest, comme on nous l'avait dit, est une ville festive. Notre court séjour a été fort en sensations et nous donne très certainement envie d'y rester un peu plus longtemps. Mais voilà que nous sommes déjà dans le train pour notre prochaine destination et qu'il nous faut nous contenter des souvenirs qui ont marqué ce séjour...





Vendredi 12/08/2022

13h28, nous arrivons enfin à la gare de Budapest-Kelenfoeld. Aucun problème majeur, nous avons seulement dû bouger quelques fois à cause de personnes réclamant leur place. Nous pouvons en effet prendre les trains mais nous ne sommes pas assurées d'avoir une place, à moins de payer des frais de réservations supplémentaires. Il nous faut ensuite prendre le métro 3 puis le tram 2 pour rejoindre le quartier bancaire de la capitale. Notre check-in est à 15h, nous nous posons donc sur un banc pendant une vingtaine de minutes pour patienter.
Vers 14h50, nous retrouvons un jeune en charge de nous faire le check-in. Il n'a jamais mis les pieds dans le bâtiment, c'est assez comique. Mais ça me paraît plutôt sympa comme job d'été ! Cette fois-ci nous avons dû réserver un Airbnb, faute de place en auberge et à cause de prix exorbitants s'il en restait. Alors ça nous fait tout bizarre d'avoir ce studio pour nous 2 après une dizaine de jours en dortoirs! Je pensais d'ailleurs que les photos étaient prises en grand angle sur le site, finalement le studio est encore plus grand que ce qu'il ne paraissait. Un grand lit, une salle de bain dans laquelle on peut laisser nos affaires, une cuisine dont les plaques ne marchent pas hélas, un canapé,... la totale. Mathilde se fait un petit café, je vide mon sac et prends une douche.







Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Clara, mon amie des Pays-Bas. Et devinez quoi? Elle fait également interrail et se trouve à Budapest en ce moment même!! Nous nous sommes rendues compte de la coincidence un peu plus tôt dans l'été. Ça tombe très très bien. Alors certes Clara viendra avec nous demain au festival et c'est un très beau cadeau d'anniversaire, mais nous lui avons tout de même proposé de venir prendre un apéro à la maison ce soir. En attendant qu'elle finisse sa visite guidée de la ville nous sortons nous promener dans le quartier.
Nous l'ignorions mais nous sommes à 2 pas du Parlement hongrois. Celui-ci est architecturalement splendide. Nous sommes aussi tout près des quais qui bordent le Danube. Bref, nous sommes très bien placées. Il y a une manifestation écologique (on a utilisé Google trad pour déchiffrer les pancartes) qui s'organise. Une manifestation dans la capitale, ce n'est pas banale. D'autant que les médias se multiplient. Nous on en profite pour passer au Spare et faire nos courses pour l'apéro. Mis à part un paquet de Doritos, nous optons pour de bons aliments : concombre, saucisses, tomates, poivron... et préparons tout cela à notre retour.







Nous retrouvons Clara vers 19h. C'est plutôt drôle de la retrouver là, en Hongrie, le jour de son anniversaire. J'espère que l'apéro lui a plu. Elle est très contente de son périple jusqu'alors. Elle est allée à Berlin, Prague, Vienne notamment. Elle repartira ensuite en Slovénie pour retrouver sa famille. En ce moment elle loge dans un hostel très convivial. Tout le monde échange, passe des soirées ensemble, sort faire la fête. Elle nous propose donc d'y aller, ce que nous faisons. 30 minutes de marche et nous y sommes. Il y a moins de monde que d'habitude car beaucoup sont déjà au festival. On a tout de même l'occasion de parler à des Australiens (il y en a étonnamment beaucoup!), une néerlandaise, deux allemands, une anglaise. Nous sommes posés sur une terrasse extérieure. Le ciel est dégagé. Alors qu'il est presque minuit, Clara propose aux autres de sortir dans un bar. Avec Mathilde on est claquées. Pour rappel, nous nous sommes levées à 4h ce matin. Alors on décline l'offre et rentrons chez nous. On ne tarde pas à s'endormir.


Samedi 13/08/2022

C'est le grand jour!!! Nous nous rendons au Sziget Festival 😍🔥 Nos pass sont valides de ce matin 6h à demain matin 8h. J'étais tentée par le cours de yoga du festival à 10h, mais finalement nous avons préféré dormir un peu plus. Pas très envie d'arriver claquées et de ne pas pouvoir profiter de l'événement. Bref, pas de yoga ce matin. On se prépare (on met surtout des vêtements auxquels on ne tient pas beaucoup au cas où ils se prennent de la bierre ou de la peinture), on remplie nos gourdes d'eau et vers 10h nous sommes en route. M2, H5, nous y voilà !
1ère étape, récupérer nos bracelets. Ceux-ci sont en carton. Nous aurions préféré ceux en tissu mais ils sont réservés aux pass de plusieurs jours. Nous récupérons également des passeports pour la République de Sziget. Nous sommes en effet désormais officiellement des szitizens ! Le Festival se déroule sur une gigantesque presque île dédiée à l'évènement. Pour y accéder nous devons passer un pont. L'île de la liberté. Celle-ci accueille annuellement environ 500 000 festivaliers... (la dernière édition date de 2019).









Comme nous ne savons pas trop par quoi commencer, nous nous posons au premier stand, celui de Greenpeace. Il fait partie de l'espace NGO du festival. De là nous discutons avec de jeunes hongroises engagées pour l'écologie (et critiquant l'inaction du gouvernement de Viktor Orbán) et créons des badges. Puis les filles nous conseillent d'aller jeter un coup d'œil à l'espace Art.
Avant cela on fait un arrêt à un autre stand non loin, celui de l'association d'une école de relations internationales de Budapest. Avec Mathilde on tente un quiz, mais n'obtenons pas plus de 17/26. Au moins je sais désormais que la constitution du pays date de 2012. On nous offre un porte-clé. 
Il y a un aspect très ambiguë dans ce festival. À la fois celui-ci prône le respect de l'environnement et y accorde beaucoup d'importance dans ses communications (camping vert, concours d'engagement, gobelets réutilisables...) et en même temps chaque stand propose des centaines de goodies, des sacs, des porte-clés, des éventails, des stylos... tout un tas de choses non nécessaires. Ça questionne la légitimité de son image verte.

Nous continuons le tour de l'île et arrivons enfin à l'espace dédié aux activités artistiques. Il y a de tout. C'est comme si nous entrions dans un grand centre aéré pour les adultes. On peut faire de la peinture (nous optons pour le body painting avec Mathide), du collage, on crée même des bandanas fort utiles contre la poussière. Cette poussière est vraiment le gros point noir du festival. On en respire tout au long de la journée et le lendemain ce sont les bronches qui souffrent.











Après un très bon moment artistique, il est l'heure de passer à l'espace restauration. Il y a en fait de multiples stands partout sur l'île mais à ce moment nous n'en avions repéré qu'une petite partie. Alors après avoir comparé les offres, nous nous décidons à prendre une boîte de nuggets au poulet, de frites et surtout... de légumes!!! On est ravies de manger des choux rouges, de la salade et des tomates. Le tout nous remplit bien le ventre et nous sommes prêtes pour la suite.





En continuant de nous balader (c'est interminable et ce sentiment d'infinité de possibilités est très plaisant) nous tombons sur l'espace Tent without borders. Je suis particulièrement attirée par le stand du Haut Commissariat aux Réfugiés, des Nations Unies (UNHCR) et commence à échanger avec un homme qui travaille pour la branche de Budapest. Celle-ci supervise aussi la Slovénie, la Croatie, la Roumanie. La situation en Ukraine est au cœur de l'engagement actuel. Durant notre séjour en Hongrie nous nous sommes rendues compte de l'importance accordée à ce conflit dans le pays. Hongrie et Ukraine ont en effet une frontière commune et l'enjeu d'accueil des migrants est de taille.
Cependant, le UNHCR reste heureusement (j'aurai plutôt envie de dire "très malheureusement") engagé sur d'autres fronts. J'enfile ainsi un casque de réalité virtuelle et pars à la rencontre d'une jeune fille syrienne réfugiée avec sa famille dans un camp en Jordanie. Cela fait 2 ans qu'ils y sont. Je suis frappée par les regards des jeunes qui se tournent vers la caméra comme face à une réelle personne. Je suis frappée aussi par la misère, le manque de provisions alimentaires, la précarité dans laquelle sont plongées les familles, le manque d'éducation car après tout "on pourra toujours retourner à l'école quand la guerre sera finie". Mais quand la guerre cessera-t-elle? Le peu d'ordinnateurs disponibles sont utilisés par les adolescents pour des jeux vidéos aussi violents que la vie qui leur est imposée. Les filles jouent au foot, interdite de salle informatique.
Je sais que je veux travailler dans ce milieu. 
On remercie l'homme et l'on continue notre ballade avec Mathilde. On se pose enfin à terre pour assister à un spectacle de marionnettes vietnamien.

C'est ainsi que Clara nous retrouve. Elle s'est trompée d'île et nous a donc rejoint plus tard que prévu, mais la voilà ! Nous découvrons tout d'abord un espace mini-fête foraine. C'est vraiment drôle de voir ressurgir l'âme d'enfant de tous les festivaliers. Nous sommes probablement les plus jeunes, la plupart ont entre 26 et 30 ans (il y a aussi quelques enfants). Nous hésitons à attendre devant une roulotte pour une révélation de notre futur, mais Clara a trop peur de ce qu'on pourrait lui dire et avec Mathilde nous n'avons pas très envie d'attendre. Une prochaine fois!



La musique commence à s'entendre sur quelques scènes. Le Samsung Colosseum a une ambiance que nous aimons particulièrement. Il n'y a pas encore beaucoup de monde sur le dance floor et ça aussi nous l'apprécions. Certaines personnes sont déjà complètement arrachées. Une dame danse collée à la sono, en transe. Depuis ce matin nous voyons en effet les gens déambuler sur l'île comme des zombies. Nous avons également pu échanger avec nombre d'entre eux qui nous partagent leur expérience. Peu nous conseillent de dormir en tente une autre fois. C'est à en devenir fou. L'hygiène est déplorable, il y a des files d'attente interminables pour les douches. De la poussière surtout. Mais c'est aussi vraiment comique de voir ces gens dormir partout où il est possible de s'allonger, sur une scène, sur des bidons d'eau, dans l'herbe, partout vraiment.



Le Samsung Colosseum est une scène relativement petite par rapport à la Main stage. Elle est en extérieur mais encerclée par des murs de cagettes en bois. Avec Mathilde, dès que nous souhaitons y retourner nous nous disons "on retourne dans les cagettes de fruits?" C'est un peu ça. Le dj change toutes les deux heures. C'est toujours de la techno et nous ça nous convient bien. Pas besoin d'alcool nous sommes immédiatement transportées dans un monde parallèle. Un monde qui nous ramène à nos sens et notre condition d'humain bercé par la musique. C'est fou l'effet que ça a.





On rencontre beaucoup de français, qui semblent représenter un quart des festivaliers (peut être un peu moins mais c'est certain nous sommes nombreux). Drapeaux français, drapeaux bretons... on assiste également au premier concert de la journée sur la Main stage, celui de Kensington, un groupe de musiciens néerlandais. Les Pays-Bas sont aussi largement representés. Puis Lewis Capaldi leur succède. Lewis Capaldi, notamment à l'origine de "Before you go", "Forever", "Bruises", "Someone you loved"... un grand artiste quoi. Et encore une fois il nous boucle le bec et on se retrouve tous muets devant sa prestation, comme en grande communion. Certaines larmes coulent, beaucoup de regards s'échangent. C'est un très beau moment.

On décide de quitter la scène un peu avant la fin de la prestation afin de manger un bout. Il est 20h, nous optons pour des parts de pizzas. Cela nous permet de revenir sur la Main Stage 10 minutes après Lewis Capaldi et 30 minutes avant le début de la plus grande prestation de la journée, celle de Calvin Harris. Grâce à cette technique nous sommes particulièrement bien placées. Le show commence à 21h30 et c'est partie pour 1h15 de pure folie. La foule est en délire, nous sommes des centaines de milliers à sauter en rythme. C'est à ce moment que l'on ne se demande même plus pourquoi l'on saute justement. Le corps et la musique en font leur affaire.









Le drapeau breton vole derrière nous.
Puis on enchaîne avec Ofenbach, un groupe français qu'on attendait avec impatience et dont le show dépasse nos attentes. Viennent Allan Walker, Patrice Baumel. Clara rentre chez elle. Avec Mathilde nous terminons vers 4h30 avec Joris Voorn dans les cagettes de fruits désormais bondées de monde. Un groupe se pavane avec un parasol, je crois qu'ils ont peur de se prendre un coup de soleil.
Le timing de notre retour est parfait. Nous sommes des centaines à vouloir prendre le même métro/tram H5 mais il arrive juste à temps et au bon endroit pour que nous y montions sans attendre. De même pour le M2. À la maison nos prenons une bonne douche, l'eau est marron, et nous couchons vers 6h30. Quelle journée. Nous avons déjà fait 9 000 pas ce matin ;)











Dimanche 14/08/2022

Aujourd'hui, lever à 10h du matin. La nuit fut courte mais nous souhaitons profiter de cette dernière journée à Budapest. La ville est encore une grande inconnue que nous souhaitons connaître un peu plus. Nous passons d'abord un peu de temps à préparer le programme de la journée, je lis des conseils sur Internet. Puis nous nous mettons d'accord sur notre prochaine destination. Jusqu'alors, chacune était en effet prévue à l'avance. Or nous n'avions toujours pas d'idée de lieu pour la dernière. J'avais très envie d'aller en montagne en Autriche. Mathilde a bien aimé l'idée d'un sas de décompression avant de rentrer à la maison. Alors après pas mal de recherches nous réservons finalement une sorte de lodge à Kappl, dans le Tyrol. Voilà une bonne chose de faite, nous avons hâte.

Vers 12h nous mangeons nos restes de semoule, maïs, jambon. Puis nous commençons une longue marche d'après-midi. Nous nous balladons d'abord le long des quais. Puis rejoignons la plus grande synagogue d'Europe, celle de Dohàny. Nous ne pouvons la visiter car nous sommes en short et débardeur mais ça tombe sûrement bien car l'entrée est très chère. Alors nous continuons la marche sur l'avenue des champs elysées hongroise, l'Andrassy Ut. Sur le chemin nous craquons pour une spécialité sucrée hongroise, les Kurtoskalacs. Une sorte de brioche cuite au feu de bois. Nous avons également de la glace à l'intérieur et des coulis caramel/chocolat par dessus. Nous trouvons également des cartes postales.
Nos jambes sont épuisées et nous faisons une petite pause dans un parc. Au total nous faisons 36 000 pas aujourd'hui, un véritable record! Alors que c'est sûrement la journée où notre corps est le plus fatigué... Mais nous, ça nous plaît de marcher.
On passe ensuite un pont pour rejoindre la seconde partie de la ville, Buda. L'idée est de marcher jusqu'au château puis jusqu'à la statue de la liberté qui surplombe la ville. On s'arrête à la première étape. C'est bien suffisant. Je m'offre un cappuccino et ça me fait grand bien.


















Un autre de mes objectifs de voyage est de me rendre dans un des fameux bains thermaux de Budapest. Via la carte 2 jours à Budapest que nous avons achetée avec Mathilde, nous avons droit à un bain. Évidemment, nous sommes tentées par le plus réputé, celui de Széchenyi. Ma cousine est épuisée et pas spécialement motivée par l'idée, mais on pense toutes deux que ça vaut le coup d'y aller. Et moi je veux réaliser mon objectif!!! Alors on s'y rend en bus en une trentaine de minutes.
Évidemment, parce que ça commençait à nous manquer, commencent ainsi les galères. Les employés du bain nous disent qu'ils ne peuvent pas accepter notre QR code. Il nous faut une carte matérialisée ainsi qu'un bracelet et un coupon. On est un peu sur les nerfs. Le gars prend mon téléphone pour me montrer un point où nous rendre. Il est 18h30, nous hésitons. Nous sommes si près du but! Alors nous prenons le M2 et rejoignons ce fameux point en un quart d'heure. Le bureau est en train de fermer, nous arrivons juste à temps pour nous faufiler à l'intérieur, récupérer la carte, le bracelet, le coupon et nous sommes à nouveau dans le M2 pour passer à la maison récupérer des tongs qui sont obligatoires, du savon et une serviette de bain. On est fatiguées mais tout s'enchaîne assez bien, on a beaucoup de chance sur le trajet et j'ai surtout tellement hâte de relâcher tous mes muscles dans l'eau chaude des bains!! Je n'avance que pour ce moment là. On est de retour au Széchenyi thermal bath à 19h55. La billetterie fermé à 20h. On passe, on se change et on découvre enfin le lieu. Et quel lieu ! J'ai l'impression de me retrouver au paradis. Avec nos galères on arrive 1h avant la fermeture et il y a donc moins de monde que prévu. Tant mieux. On voit d'abord 3 bains extérieurs. Nous déposons nos serviettes sur des chaises longues et entrons dans l'eau d'une trentaine de degrés. Que c'est bon. Je sens la délivrance instantanée et l'effort récompensé. Hier nous étions dans le plus grand festival d'Europe, aujourd'hui nous nous prélassons dans des bains chauds. Sommes-nous bénies ? C'est la dolce vita dont je vous parlais au tout début du périple. Et nous savons oh combien il faut en profiter car c'est une chance si rare de vivre ainsi, une chance victime d'une date de péremption.









Un panneau indique qu'il y a d'autres bains à l'intérieur. Nous découvrons en effet une dizaine d'autres piscines aux températures diverses. Il y a un beer spa. Hélas, la salle est fermée. Mathilde m'emmène alors dans un hamam, à 50° il me semble. Puis nous nous dirigeons vers le sauna. Entre 70 et 90° cette fois-ci. Moi je me régale. Ma cousine supporte un peu moins la chaleur. On décide alors de sortir et de nous plonger dans le premier bain que l'on voit. L'eau est à 18°. Le choc est rude. Là, nous rencontrons Lucien, un Français. Il est un habitué du Sziget et des bains thermaux. Pourtant, il n'a pas l'air à l'aise dans l'eau froide ahaha. 
Un employé vient nous dire de sortir car le centre ferme, on se change et on retrouve Lucien et deux autres Français à l'arrêt de bus. Ils sont tous les trois venus seuls en Hongrie mais ont organisé une colocation en Airbnb via un groupe Facebook. La technologie a du bon ;) On leur dit au revoir, en leur souhaitant de retrouver leur voix après le festival, et l'on descend à un arrêt non loin de chez nous.

Il y a une petit boulangerie étonnamment peu chère. On achète une spécialité sucrée chacune pour le petit déjeuner de demain et une spécialité salée pour ce soir. On a vraiment besoin de manger des légumes alors on passe également dans un petit Shop pour récupérer une courgette. Comme les plaques ne fonctionnent pas, Mathilde fait cuire la courgette avec de l'eau de la bouilloire. On se régale. Je fais de même pour préparer les pâtes pour la suite du voyage mais comme c'est plus compliqué de savoir combien de temps laisser l'eau (car elle refroidit forcément) je les fais beaucoup trop cuire. Tant pis, les pâtes, ça reste bon dans tous les cas. On prend une douche et dormons vers 23h30.






Lundi 15/08/2022

Ce matin, réveil à 5h37. Et oui, encore une nuit de peu de sommeil. Direction l'Autriche !! Le bonheur. Un peu ric-rac sur le temps nous prenons le M1 puis un intercité pour rejoindre la gare de Budapest-Kelenfoeld. De là nous embarquons dans le train de 6h55 en direction de Zurich. Cela fait maintenant 6h que nous sommes empilés dans le train, assises par terre (Mathide est debout un peu plus loin je crois). Le trajet a au moins l'avantage d'être direct jusqu'à Landeck-Zams (14h31) où nous n'aurons plus qu'à prendre un bus à 15h09 pour rejoindre Kappl et notre chambre. Facile. Bref, j'ai saigné du nez, un mec dort allongé en plein milieu du couloir mais tout va bien, on a dégusté nos spécialités hongroises et je passe bientôt à table pour le déjeuner. J'ai les jambes engourdies, assise sur un escaliers peu confortable mais c'est la vie que l'on a décidé de mener et je l'aime plutôt bien.
Update : Mathilde a trouvé un siège !













Le compte à rebours est lancé, nous nous dirigeons vers notre dernière destination... Le mercredi 17 août vous découvrirez ainsi nos aventures autrichiennes! Et nous allons bien en profiter :))










INTERRAIL 7 - 📍Kappl, Autriche.

 Et voilà le moment tant redouté qui arrive à grand pas. Ce 7ème et dernier post marque en effet la fin de notre périple avec Mathilde. 19 jours, 10 pays traversés, près de 4000 km de rails, une 30aine de trains... Si il y avait eu un concours de voyage interrail on aurait très sûrement gagné. Car tout s'est déroulé à la perfection et bien mieux qu'imaginé. Quelle aventure! Notre dernier stop à Kappl en Autriche referme ainsi la boucle...



Lundi 15/08/2022

Nous arrivons à Landeck-Zams à 14h31. Et comme initialement expliqué, j'ai donc en effet parcouru ce trajet direct de 7h36... dans le couloir, assise sur des escaliers. Mais honnêtement ça ne m'a pas gênée tant que cela. Pour autant j'ai commencé à avoir vraiment mal à la gorge et cela est très probablement dû à la nuit poussiéreuse du festival. Mes poumons sont aussi bien compressés. Mais les escaliers, même pas peur!
Alors on débarque ainsi en Autriche et que le paysage est beau! Depuis ma place collée à la porte, j'ai l'opportunité d'admirer les montagnes. C'est vrai que cela change de l'ambiance urbaine de Budapest. Arrivées à la gare, j'achète un thé en attendant le bus de 15h09 censé nous mener jusqu'à notre hôtel à Kappl. Un thé... à 3€30? J'ai failli tousser et ça ce n'était pas à cause du mal de gorge. On a vérifié plus tard et le prix semble être généralisé à l'ensemble de la région. Comme quoi l'eau est peut être une source rare dans le Tyrol.






Le bus nous dépose à Kappl vers 15h45. On respire l'air frais et on sait immédiatement que l'on va se sentir bien ici. Nous vivrons dans ce village pendant à peine 42h, deux nuits. Nous avons en effet dû réduire le projet initial de 3 nuits afin que Mathilde rentre à temps sur Lyon pour un autre projet. Cela ne changera rien au fait que l'on en tirera le plus de souvenirs possible.
Premier souvenir d'ailleurs : il pleut. Il pleut des cordes et nous ça fait longtemps qu'on attendait ça. Après la canicule, la transpiration permanente, la crème solaire et les bobs il faut ressortir le k-way, le pull et les pantalons bien chauds. J'ai un peu peur pour mon sac qui n'est pas totalement Waterproof (je n'ai pas pensé à prendre le protège pluie du Népal) mais nous ne sommes censées avoir que 5 minutes de marche pour atteindre le logement alors je cours en espérant que cela fera l'affaire. Bon, on galère un peu à trouver la bonne entrée alors on y arrive finalement au bout d'une dizaine de minutes. Mais tout va bien, le passeport est sec.
On sonne, un homme âgé nous ouvre la porte. Pendant un temps on se regarde tous les trois sans rien dire. Il a dû être surpris de voir ces deux jeunes filles dans son village perdu dans la nature. Nous avons en effet vu si peu de jeunes dans le coin. Alors le vieil homme s'esclaffe de rire et nous propose enfin d'entrer avec un "Hallo, Wilkommen!". On se rappelle enfin que les autrichiens parlent Allemand... "Danke serh!". Il nous présente notre "chambre économique" et nous sommes ravies. Un lit XXL, pas de risque que Mathilde se prenne un bras pendant la nuit, une superbe salle de bain, une télé, une table et un canapé. On en voulait pas plus. On s'allonge une heure sur le lit, épuisées. Je m'endors alors que ma cousine prend sa douche.










Vers 17h nous redescendons dans le village pour visiter. Avant de sortir, M. Juen nous interpelle et nous tend deux cartes. Des cartes afin d'utiliser tous les transports des environs gratuitement ainsi que (Mathilde demande confirmation) des remontées mécaniques que nous avons aperçues un peu plus tôt. Quelle chance! Nous ignorions que celles-ci étaient inclues dans le prix de l'hôtel (qui n'était pas si cher). Alors comme ça nous n'aurons pas seulement droit à "l'exceptionnel petit déjeuner" mais également à ce pass ?? Notre hôte en profite pour nous demander si nous sommes sœurs jumelles. Il a en effet dû lire le formulaire d'arrivée avec les mêmes noms et dates de naissance. Non non monsieur, nous sommes cousines, cousines jumelles. Il ne nous croit pas.
Comme nous sommes le 15 août tout est fermé dans le village. Une fête se déroule pourtant sur la place principale, les gens sont en tenues traditionnelles. On en profite pour prendre un chocolat chaud dans le bistro du coin. 3€50, presque autant que le thé ! Ça nous réchauffe pour un temps. Mon mal de gorge ne s'arrange pas, il pleut toujours. Notre hôte nous a très gentiment prêté son parapluie. Décidément, sa bienveillance nous touche. On rentre rapidement, Mathilde mange puis prend sa douche. Le temps que je termine la mienne elle dort déjà profondément, bercée par le dessin animé en allemand qui passe à la télé. Il est 19h30.












Mardi 16/08/2022

Réveil à 8h30 après près de 13h de sommeil. Mathilde commence à avoir un peu mal à la gorge aussi. Moi j'ai les sinus pris, un mal de crâne et les muscles engourdis. Mais cela ne réduit pas notre motivation. D'autant que nous commençons la journée avec le fameux petit-déjeuner ! Je pense qu'hier soir nous nous sommes couchées tôt afin d'arriver au plus vite à ce moment ;) Alors nous nous préparons et descendons à la cuisine/salle à manger du rez-de-chaussée. Deux couples sont déjà installés à leur table. Notre hôtesse, Mme Juen que nous rencontrons pour la première fois, nous présente la notre. Miam. Il y a déjà beaucoup d'aliments mais elle nous rajoute encore de la charcuterie, du café, des yaourts, du jus d'orange, du fromage... et dévoile des œufs en soulevant de petits bonnets. Elle s'assure plusieurs fois que nous avons tout ce qu'il nous faut. C'est parfait Madame! Je commence par du salé. Tartine au beurre, poivron, jambon, fromage. Puis bretzel beurre, salami, fromage. Etc etc. Puis je termine par le sucré. Tartine de Nutella, marbré au chocolat. Ça y va. Comme on n'a pas de repas pour le midi on décide de se lâcher et d'en faire un brunch. Quand la dame revient vérifier que tout va bien, elle nous propose de prendre le reste de pain et de confitures, jambons, fromages pour la journée. Ce que nous faisons avec grand plaisir! Puis nous lui demandons, ainsi qu'à son mari, de bonnes idées de randonnées. Tout l'échange se fait en allemand, c'est Mathilde qui assure la traduction. En réalité, les restes de néerlandais me permettent de comprendre un peu aussi, mais je suis incapable de parler. Tout ce que l'on retient finalement c'est : prendre le bus, deuxième arrêt, marcher, ne pas aller en bas ? Bref, on verra bien. En remontant dans notre chambre, nos lits sont faits. Merci...





Avant de prendre le bus de 10h16 on montre la feuille des horaires à notre hôte. Il nous pointe du doigts l'arrêt où l'on doit s'arrêter. Ce n'est pas du tout le deuxième, il s'agit du quatorzième. Ça commence bien. Alors nous sommes parties. Le bus est bondé de monde. Je ne me sens pas bien. Nous restons debout. Il y a probablement une fête juive ces jours-ci d'ailleurs, à la vue du nombre de croyants que nous croisons tout au long de la journée, à moins qu'il n'y ait une communauté dans le coin. Nous arrivons à destination vers 10h50, au quatorzième arrêt.
On suit la foule. En levant la tête nous apercevons des télécabines. On se regarde et l'on comprend instinctivement que nous allons évidemment en prendre une. Nous espérons que le pass marchera. Il y a du monde ici! La station de Ischgl semble être très importante. Nous montons dans la cabine n°41. Un panneau indique qu'il y a deux arrêts. Alors c'est donc ici que nous devons aller jusqu'au deuxième stop ?! Compris. Nous passons de 1300m d'altitude à 2300m.









De là-haut, nous sommes émerveillées face au paysage. Des montagnes à perte de vue, des couleurs changeantes selon l'endroit où nous posons les yeux. Un beau ciel bleu, parsemé de nuages blancs purs. Il y a de multiples sommets qui s'élèvent autour de nous, certain surmontés d'une croix en bois. Une attire particulièrement mon œil. Hors elle ne s'élève qu'à 2879m et nous, nous souhaitons passer les 3000. Nous en repérons donc une autre à gauche.








Nous sommes épuisées et décidons d'emprunter un télésiège pour s'avancer. Et pourquoi pas? A l'arrivée nous prenons une photo devant le logo de la station. Puis nous partons à gauche vers la croix. À peine 5 minutes plus tard nous nous arrêtons. Nous ne sommes pas sûres en effet de pouvoir atteindre cette deuxième croix sans devoir l'escalader. Et hors de question de prendre de risques alors nous faisons demi-tour et prenons le chemin vers la croix de 2879m, à droite. Celle-ci est atteignable. Elle nécessite selon les panneaux une marche de 45 minutes. On la voit et elle paraît si proche.









Avec Mathilde nous grimpons un petit chemin parallèle. Celui-ci marque l'exact frontière entre la Suisse et l'Autriche. Hop, un pieds en Suisse, un pieds en Autriche, un pieds en Suisse, un pieds en Autriche. Et puis l'on s'arrête à nouveau. Je suis à bout de souffle, j'ai mal à la tête, Mathilde a les muscles tout engourdis. On se pose dans le godet d'une pelleteuse et on reste là une dizaine de minutes. Les gens ont l'air de trouver ça drôle. On hésite à s'allonger totalement et faire une sieste mais le fond du godet est rempli d'eau. Alors on finit par se relever et reprendre le chemin.










Au bout d'une vingtaine de minutes, d'un peu d'escalade, de descentes et de montées, nous atteignons la croix repérée. L'endroit est si époustouflant et nous avons si peu d'énergie que nous nous arrêtons là à nouveau. Et que l'on ferme les yeux, allongées sur l'herbe et les rochers. Peu importe que le lieu ne soit pas si confortable, le soleil traversant les 20 degrés extérieurs nous apaise rapidement. Tout semble aller au ralenti et pourtant le temps passe si vite. Il est 14h. Être là, faces à la nature, attentives au bruit des marmottes, des oiseaux et des insectes nous ramène à nouveau à notre condition d'humain. Si petit. Si petit... Et que c'est bon parfois de se faire remettre à sa place.






Alors on finit par redescendre et l'on emprunte un second télésiège pour rejoindre la Suisse. On en prend un troisième pour remonter plus haut. Bref, on fait la comparaison entre toutes les remontées mécaniques des environs. Je pense que ma préférée est celle orange, qui passe de l'Autriche à la Suisse. Il s'agit de la plus longue. À notre grand étonnamment, notre pass est valide partout. Il n'y a qu'une seule fois où il refuse de marcher et un gars est obligé de nous ouvrir la porte via sa télécommande. Mais c'est vrai que cette carte de la région s'avère extrêmement pratique. Et si inespérée... c'est fou la chance que l'on a. D'autant que Mathilde ne semble plus avoir la force de marcher du tout. Elle a chaud, froid, mal. Je la force à prendre enfin un Doliprane ahaha Le mien m'a fait du bien. Quoi qu'il en soit on y va molo, ça ne sert à rien de gâcher l'aventure autrichienne par un malaise.
Il est 15h30, on s'assoit sur un espace plat et vert. On ressort enfin nos pains du matin. Mathilde a hâte de goûter son petit pot de caramel récupéré du petit-déjeuner. Moi je commence avec un pain bretzel. Je pense que manger nous fait beaucoup de bien sur le moment. Nous n'avions absolument pas la sensation de faim, mais cela nous redonne de l'énergie. Mathilde se sent déjà mieux. En revanche elle fait un peu plus la tête lorsqu'elle se rend compte que le pot ne contient pas du caramel mais du pâté. On s'y met à deux pour le finir. Ce n'est pas mauvais. Il est 16h, on entame une sieste d'une heure.












Je me réveille enfin et pars en fou rire en découvrant le visage de Mathilde totalement rougi par le soleil. Comme deux grandes touristes aveuglées par la fraîcheur nouvelle et la pluie du pays, nous n'avons pas emporté nos chapeaux et nos crèmes solaires. Cela fera également bien rire nos hôtes à notre retour. À 16h56 nous décidons de nous lever et de rejoindre les télécabines. 16h58, face à l'entrée, ma cousine remarque le panneau "Last round, 5pm", autrement dit, dernier tour des télécabines à 17h. Il est 16h59 quand nous entrons dans la cabine. Quelle chance je vous dis, quelle chance! On se répète quotidiennement qu'une bonne étoile nous parraine. D'autant qu'en bas le bus arrive en même temps que nous, nous offre une place assise et nous sommes de retour à la maison pour 18h.






Ce soir est le dernier soir en Autriche, et le dernier soir du périple dans sa globalité. Déjà ?... Alors on prend nos douches, je sèche mes cheveux, et nous sommes parties. Hors de question de ne pas respecter notre rituel de fin de séjour : petit restaurant du coin. Nous optons pour le bistrot dans lequel nous avions pris des chocolats chauds à notre arrivée. Nous avions pensé à une fondue initialement, mais le seul restaurant en proposant impose un prix de 28€/personne. Surtout, nous n'avons vraiment pas l'appétit pour un tel plat. Alors nous nous rabattons sur des soupes locales.
Comme les autrichiens mangent tôt nous ne sommes pas sûres que la cuisine soit encore ouverte. En effet, la serveuse nous dit qu'elle est seule et que ça l'arrangerait que nous prenions des soupes. Avec plaisir Madame, nous en parlions justement ! J'opte pour une soupe aux crêpes à 3€40. Et Mathilde une soupe au paprika à 6€80. Nous sommes ravies de nos choix, toutes deux sont succulentes. Et nous les partageons pour en profiter doublement. Comme nous n'avons pas fait d'excès, nous nous autorisons un dessert. Quel dessert ? me direz-vous. Une glace, évidemment. Deux boules au chocolat pour Mathilde et une pour moi. Une? Ne vous inquiétez pas, j'ai avant tout dégusté un excellent gâteau aux pommes. Incroyable. Décidément, j'aime beaucoup l'idée de goûter les spécialités des pays visités. Je suis déçue parfois (comme la viennoiserie à Ljubljana, goût pétrole) mais c'est en général une très bonne découverte !

À la demande de ma tante, voici d'ailleurs le classement finale des glaces du voyage 😂 :
1/ Boules chocolat/noisette à Bogliasco, Italie (glace à la noisette spectaculaire, et paysage d'autant plus féérique)
1 ex æquo/ Boule dark chocolate à Pula, Croatie (vraiment incroyable, je ne sais pas comment vous la décrire).
2/ Boule dark chocolate/myrtille à Ljubljana, Slovénie.
3/ Boule noisette à Divača, Slovénie.
4/ Boules chocolat/citron à Gênes, Italie.
5/ Boule chocolat à Fažana, en Croatie.
6/ Boule chocolat à Kappl, Autriche.
7/ Boule vanille à Budapest, Hongrie (dans la brioche).
8/ Boule orange à Pula, Croatie (regrettable).
Hélas, je n'ai pas les adresses exactes.






La grande gagnante ex aequo, dark chocolate à Pula 🍦😍 : 




On prend ensuite le temps de sortir nos téléphones et d'entamer un compte-rendu final. Mon téléphone filme, celui de Mathilde fait un enregistrement audio. On retrace tout notre parcours, on se rappelle les petites galères, les grandes surprises. 




On se rend compte de la chance que l'on a d'effectuer un tel voyage. De l'audace aussi, de partir ainsi sans savoir où nous terminerons. Je remercie Mathilde d'avoir fait partie de ces souvenirs à jamais gravés en ma mémoire. Je la remercie d'avoir été une acolyte hors pair, d'avoir partagé mes fous rires et en avoir souvent été à l'origine. Je remercie la vie pour l'aventure vécue, et surtout vécue sans problème majeur (nous n'avions pas d'assurance voyage!!!). Je suis reconnaissante envers les hasards qui l'ont rendu encore plus palpitante. Le camping en Italie, le Airbnb en Hongrie, l'hôtel familial en Autriche. Tout n'était qu'une décision de dernière minute, une décision instinctive mais bel et bien décisive. Nous avions planifié suffisamment pour nous laisser porter sans crainte par ce qui restait encore d'incalculé. Je me rappelle cette journée en Scooter en Italie, cette liberté ressentie. Je me rappelle ce prêt de vélo à Divača, cette ascension dans les collines et ce retour avec un pneu crevé. Je me rappelle ce soir là en Croatie où nous avons été ramenées par un groupe d'allemands alors qu'ils fêtaient leur première soirée dans le pays. Je me rappelle cette après-midi à Ljubljana, passée dans un cinéma à regarder les Minions en slovène car les vélos de la ville ne marchaient pas. Je me rappelle cette nuit au Sziget Festival, sur l'île de la Liberté, à danser jusqu'à ne plus en pouvoir. Je me rappelle enfin cette escapade dans les montagnes autrichiennes et suisses, facilitée par un pass que l'on espérait même pas. Je me rappelle de tout ça et de tant d'autres instants encore. Une infinité de moments si précieux, si révélateurs, si formateurs.

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Dès le début de cette rétrospection je sens les larmes monter. Une prise de conscience qui surgit à l'improviste et l'émotion qui me prend tout à coup. Un nouveau chapitre se ferme. Et ce qui est beau, c'est important pour moi de l'écrire, c'est que je n'ai même pas envie de le recommencer. Il n'y a aucun regret, aucune nostalgie, tout a été parfait du début à la fin et rien n'a à être repris. Pendant longtemps, dès qu'un beau passage de ma vie prenait fin je m'empressais de le regretter, je ressentais ce manque. Aujourd'hui je ressens moins ce vide car l'instant que m'offre le présent est vécu pleinement. Mon retour en France et avec mes parents est une nouvelle aventure que je croque à pleines dents. Mon départ pour Lille et ma rentrée universitaire en sera une autre. J'accepte que tout est éphémère, tout a son temps, son sablier, et c'est sûrement ce qui rend ces souvenirs d'autant plus mémorables. Alors j'accepte. Je prends le temps qu'il me faut pour accepter...

La vidéo s'éteint involontairement alors que quelques larmes finissent par couler sur mes joues et que je cache mon visage de mes mains. On en rigole avec Mathilde. On reprend l'enregistrement, la serveuse passe plusieurs fois nous demander si l'on a besoin de quelque chose. Tout va bien, "Vielen dank gnädige frau". La vidéo s'arrête à nouveau (toutes les 32min24) alors on reprend à plusieurs reprises. Aucune minute d'enregistrement n'est perdue.
Au bout d'une heure trente la nuit est tombée, nous commençons à fatiguer et décidons d'aller nous coucher. Nous remontons au logement, laissons un mot à nos hôtes pour les prévenir que nous prendrons le petit-déjeuner à 8h le lendemain et dormons sans plus tarder. Demain soir, je m'endormirai chez moi.


Mercredi 17/08/2022

Ce soir, je ne m'endors pas chez moi. Après un nouveau petit déjeuner "exceptionnel" nous disons au revoir à nos hôtes et prenons le bus de 9h10. Puis le train de 10h33. Rapidement, nous prenons du retard, je loupe ma correspondance pour Dijon, décide de suivre Mathilde jusqu'à Lyon, il a de la pluie, des orages, je loupe une nouvelle correspondance pour Aix car un arbre bloque les rails. Il est 19h, je suis dans l'incapacité de rentrer à Toulon. Ça fait partie de l'aventure... Sur le moment je suis seulement énervée de faire des frais supplémentaires. Mais je prends mes écouteurs, choisis une playlist aléatoirement, mange ma banane autrichienne et mes pains jambon beurre ou Nutella du matin, lis le message d'un ami et le sourire revient sur mon visage. La décision est prise de rester à Lyon pour la nuit et je suis magnifiquement bien accueillie chez mon oncle et ma tante. Nous ne sommes jamais seules au long de ces voyages. Quelle chance encore une fois. Merci ma bonne étoile. Ma cousine avait d'ailleurs passé commande de légumes et de fruits. Nous sommes servies! Merci, merci. Nous sommes ravies d'échanger sur ces 3 semaines passées et si fières de montrer nos trésors de guerre. Il est 22h30, je m'endors sans plus tarder.








 (on dirait 2 enfants ahaha)




Jeudi 18/08/2022

Ce matin, lever 8h. Que c'est bon de se lever en famille. Petit-déjeuner, dernière banane autrichienne, Praluline de Lyon offerte par la grand-mère 😋 Succulant. Je pars à 8h37 et prends mon 1er train à 9h06. Arrivée à Marseille je prends mon dernier train du périple à 11h02. Direction La Garde, la maison, les parents.






Notre périple prend fin et le fait de la plus belle des manières (avec 55€ de frais supplémentaires tout de même ahaha). Je tourne la page et suis prête à entamer un nouveau chapitre ... ;)



À tous ceux qui ont suivi notre épopée, petits et grands, je ne saurais que vous conseiller ces pass interrails. Certes nous sommes passées par quelques petites galères de correspondances, de retards, de frais de réservations, mais le voyage en lui même en vaut largement la peine. Comment se rendre compte de la chance de vivre de si beaux moments s'il n'y a aucun effort fourni pour en vivre ? Il y a aussi les longs trajets en train (après tout c'est le principe d'interrail) mais il suffit d'une bonne occupation (comme écrire un journal de bord!!!) pour que le trajet passe à une vitesse folle. Étonnamment j'ai très peu de souvenirs des trains tant j'étais plongée dans l'écriture.
À tous ceux qui vont sur leur 18 ans plus précisément, tentez votre chance pour obtenir ces pass gratuitement via le concours DiscoverEU, lancé par l'Union Européenne. En bénéficier nous a permis de voyager dans 6 pays sans réel frais de voyage. Nous avons tout de même dû financer les logements, la nourriture et les loisirs. Pour vous donner une idée, nous en avons eu chacune pour un peu moins de 1000€ au total (pour 18 jours). Comprenant le billet d'entrée au Sziget festival notamment ;) Encore une fois, cela n'a pas été vécu comme une charge mais comme une opportunité de mériter encore plus le périple après avoir travaillé pour récupérer les fonds nécessaires. L'expérience en elle-même est l'occasion d'en apprendre plus sur les autres, sur le monde, sur soi et je la souhaite absolument à tous.

Merci, encore merci, et à très vite pour de prochaines aventures 😘




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